. Liquider le Hamas, soit, mais pas à n’importe quel prix pour Israël

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Articles     : Oct. 2023Sept 2023Aout 2023Juillet 2023 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews

Nous allons transformer Gaza en “îlots de ruines”, a dit Netanyahou. Plus facile à dire qu’à faire.

Israël a mené toutes ses guerres depuis 1948 avec le minimum de pertes, la technologie et la supériorité de Tsahal ayant toujours fait la différence sur le terrain, jusqu’en 2014, lors de l’opération Bordure protectrice.

Mais l’ennemi de 2023 n’est plus celui de 2014. Entraîné et équipé par l’Iran, fanatisé comme jamais, le Hamas est devenu une force de combat redoutable, prête à affronter Tsahal dans une guerre urbaine, avec tous les pièges et les mauvaises surprises qu’on peut attendre. Le pire des scénarios pour les assaillants, avec la menace pouvant venir de tous côtés, depuis les toits des immeubles jusqu’aux tunnels. Il n’y a pas combat plus stressant.

https://www.lemonde.fr/israel-palestine/video/2023/10/18/hamas-israel-pourquoi-envahir-gaza-est-une-operation-a-haut-risque-pour-tsahal_6195216_1667123.html

On dit que le rapport des forces en combat urbain doit être de 8 à 10 attaquants pour 1 défenseur. Tsahal, avec 180 000 soldats et 360 000 réservistes rappelés, possède les effectifs nécessaires, pour affronter les 20 000 ou 40 000 combattants du Hamas. Elle a aussi les équipements terrestres et aériens en nombre suffisant.

Mais un pays de 9 millions d’habitants en guerre perpétuelle, peut-il se permettre de perdre des centaines de soldats ? Peut-il se permettre de mener une guerre longue qui mobilise ses forces et pénalise son économie ?

Pour Scott Ritter, une invasion de Gaza serait dévastatrice pour l’armée israélienne.

“Si les Israéliens entrent dans Gaza, que feront-ils ? Je vais être très franc maintenant : ils vont mourir. Ils mourront en nombre que les Israéliens n’ont jamais vu auparavant. Et l’armée israélienne le sait. Pourquoi n’y sont-ils pas encore allés ? Parce qu’ils savent ce qui va se passer. Le Hamas les attend. Le Hamas est prêt à les accueillir. L’Iran a proposé au Hamas : les gars, si vous avez des ennuis, nous viendrons. Et le Hamas a répondu : Chef, je vous comprends. Mais nous sommes prêts. Nous n’avons pas besoin de votre aide. Nous ne voulons pas d’elle. Le Hamas attire les Israéliens dans un piège mortel à Gaza. Et c’est ce qui arrivera à l’armée israélienne lorsqu’elle entrera dans Gaza : elle sera détruite.”

https://t.me/boriskarpovblog/16409

Il n’a pas tort. Si les bombardements aériens à raison de 1 000 bombes par jour, font des dégâts majeurs sur les infrastructures militaires du Hamas, une invasion terrestre serait une entreprise hautement périlleuse, longue et coûteuse en personnels. On n’avance pas en terrain truffé de mines et de pièges comme en rase campagne.

Je ne suis pas un spécialiste du combat urbain, mais il me semble que pas un seul char ou un seul blindé ne devrait résister aux missiles antichars portés par des centaines de fantassins du Hamas, débouchant d’un tunnel ou tirant du haut d’un toit. Idem pour les hélicoptères. Et j’imagine que les Iraniens ont largement équipé le Hamas de ces missiles portables.

Je ne doute pas du savoir-faire de Tsahal. Je ne doute pas que cette armée réputée se soit parfaitement entraînée dans le “mini Gaza”, cette reproduction du milieu urbain, avec 500 bâtiments et des tunnels pour enseigner le combat de rue. Je ne doute pas que les robots et les bombes surpuissantes puissent faire des merveilles dans la destruction des tunnels. Je ne doute pas que les drones seront un atout précieux dans cette guerre. Mais il me semble qu’un siège de Gaza serait une moins mauvaise solution qu’une invasion.

Évacuation des civils sur l’Égypte, bombardements ciblés et siège de Gaza éviteraient un bain de sang.

Nous verrons bien quel choix sera fait par le gouvernement israélien et son état-major.

Il est évident que le risque d’escalade n’est pas nul, avec le Hezbollah libanais ou l’embrasement de la Cisjordanie qui diviseraient les forces de Tsahal. Sans parler d’un engagement de Téhéran dans le conflit.

Tout cela doit être mené dans le souci de sauver les otages autant que faire se peut. Un pari titanesque, à moins de les monnayer contre les 4 500 prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Et quand les terroristes seront éliminés, que fera Israël ? Car après la guerre, il faudra bien une stratégie de long terme, même si un conflit qui s’éternise depuis 1948 ne se règlera pas en liquidant le Hamas.

Une réoccupation de Gaza comme avant 2005 ? Ce qui ferait 4 millions de musulmans sur 11 millions d’habitants au sein de ce nouvel Israël ? Mauvais choix.

Ou un retour à la case départ, en attendant la prochaine guerre ? Mauvais choix également.

Il est clair que le Moyen-Orient n’est pas près de s’apaiser, tant que le droit à l’existence d’Israël ne sera pas reconnu de toute la planète, sans aucune exception.

Jacques Guillemain, Riposte Laïque

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