. « Ce terrorisme islamique arrive chez nous à grands pas… »

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C’est la première délégation étrangère à se rendre en Israël depuis le drame du 7 octobre. Cette mission parlementaire de trois jours, composée de 10 députés (non-inscrits, LR, Renaissance, Horizons) et de l’ancien Premier ministre, Manuel Valls, a démarré lundi. Au programme : visite d’un hôpital, de l’ambassade, de la Knesset, du ministère de la Défense, rencontre avec des familles endeuillées… Une mission bouleversante dont on ne revient évidemment pas indemne, mais avec le devoir de témoigner nous raconte Véronique Besse, députée de la Vendée (NI) qui fait partie du voyage.

Iris Bridier. Quel est le but de cette mission parlementaire en Israël ?

Véronique Besse. Nous sommes dix députés, pratiquement tous membres du groupe d’amitié France-Israël, ainsi que l’ancien Premier ministre Manuel Valls qui nous accompagne. Cette mission a trois objectifs : aller sur place pour constater ce qui s’est passé le 7 octobre, pour ensuite apporter notre soutien et la solidarité de la France au peuple israélien, et enfin, pour témoigner à notre retour en France.

I.B. Qu’avez-vous vu sur place ?

V.B. Nous avons eu une journée très éprouvante sur le terrain qui a commencé par la visite d’un camp militaire qu’on appelle Shura. Ici sont déposés les corps qui n’ont pas encore été identifiés. 317 corps dans des containers attendent qu’on vienne les chercher.

Nous nous sommes ensuite rendus dans le kibboutz de Kfar Aza qui a été décimé. Là, 79 personnes ont été tuées méticuleusement. Les terroristes sont entrés dans les maisons en pleine journée, et ont fauché les gens dans leur vie quotidienne. Ils ont égorgé, violé, brulé leurs victimes. Sur place, il n’y a plus personne, mais l’on perçoit cette vie calme qui y régnait par la présence du linge qui sèche ou des jeux d’enfants qui trainent encore. C’est assez impressionnant, la vie s’est arrêtée. On sent une odeur de mort, et on imagine le massacre qui s’y est déroulé, à 2 kilomètres seulement de la bande de Gaza et à une heure de Tel Aviv. C’est vraiment tout près, et vraiment l’horreur.

Nous nous sommes ensuite rendus à Sdérot qui est la plus proche ville de Gaza, qui comptait 40.000 habitants, et est devenue aujourd’hui une ville fantôme. Ils ont complètement détruit le commissariat, ils ont tué 20 gendarmes, la population a fui par peur.

I.B. Qui avez-vous pu rencontrer ?

V.B. Nous avons dialogué avec des familles d’otages, ce qui a été aussi un moment assez difficile. Il s’agit d’otages franco-israéliens. Ce sont des familles qui sont sans nouvelles de jeunes filles qui dansaient à la rave-party. Parmi les otages : un bébé de six mois, des enfants de 3-4 ans, le petit garçon de 12 ans qui a été médiatisé. Sa maman nous expliquait que son fils a été enlevé sur une moto, que son mari a été blessé, qu’elle avait été enlevée aussi sur une moto avec son bébé et une autre petite fille, que leur moto est tombée et qu’elles ont pu fuir. Pendant cette rencontre, un garçon est sorti pour un appel téléphonique, on lui apprenait que sa sœur venait d’être retrouvée morte. Les otages ont entre 6 mois et 87 ans. C’est digne des films les plus sordides, c’est une barbarie, ce sont des terroristes épouvantables, les histoires qu’on nous relate sont horribles et les témoignages poignants. Nous voulions les assurer du soutien de la France.

I.B. Dans quel état d’esprit se trouvent ces familles que vous avez côtoyées ?

V.B. Elles sont dans l’espérance. Ces personnes veulent d’abord retrouver leurs familles. Elles ne sont pas du tout dans la haine, mais dans l’attente, dans la résilience. Elles attendent énormément de la France.

I.B. Avez-vous rencontré des élus ?

V.B. Nous avons rencontré nos collègues de la Knesset. Les députés israéliens nous ont expliqué, sans rentrer dans le détail pour des raisons de sécurité, comment ils envisagent de rétorquer : cela va être violent. Ils comptent aussi beaucoup sur l’appui de la France. On a à faire à un islamisme radical qui compte vraiment mettre toutes les démocraties en danger. Ils savent que cela va être dur, que cela va être sanglant, mais ils sont déterminés à éradiquer le Hamas.

I.B. Quel doit être selon vous le rôle de la France dans ce conflit ?

V.B. La France doit d’abord tout faire pour que les otages soient libérés, sans concessions, sans transactions. Et le rôle de la France est d’être physiquement aux côtés d’Israël. Le président de la République devrait venir le plus tôt possible pour montrer son amitié et son soutien au peuple israélien. Ce qui se passe chez nous, entre Arras, Bruxelles et ce qui va se passer dans les jours à venir car malheureusement cela va continuer, c’est la même chose. Donc la polémique n’a pas lieu d’être. Ceux qui ne veulent pas reconnaitre ce qui s’est passé sont des irresponsables. Le Hamas doit être condamné de toutes nos forces, et la France doit prendre des décisions très fermes. Il faut éradiquer tous les terroristes et que les fichés S repartent dans leur pays d’origine.

I.B. Alors justement, quelles seront les suites à l’Assemblée nationale de cette mission parlementaire ?

V.B. Nous avons vu et entendu des choses bouleversantes. Donc autant dire que nous sommes très déterminés. On ne peut pas rester insensibles. Il y a un avant et un après pour nous. Tant que vous n’êtes pas allés sur place, vous ne pouvez comprendre que partiellement ce qui s’est passé. Nous allons demander un rendez-vous à Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée, afin de lui faire des propositions. La loi immigration va arriver, il faut qu’elle soit très dure, c’est ce que les Français attendent. Enfin, nous allons mener un certain nombre d’opérations pour sensibiliser au plus au haut sommet de l’Etat. Il faut que cela bouge car le lien avec ce qui se passe en France est évident, et ce terrorisme islamique arrive chez nous à grands pas…

Iris Bridier, Boulevard Voltaire

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