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Quand la Banque de France elle-même vient tirer le bilan de l’État macronien, difficile de parler de diatribe à charge. Et pourtant… L’institution n’agite pas vraiment les palmes d’un franc succès. L’économie française ressemble de plus en plus à l’économie de la non regrettée… Union soviétique : pénuries dans les magasins (voir notre article sur le lait), inflation galopante, déficits monstrueux, difficultés d’approvisionnement pour les entreprises… On ne parle pas du poids de l’État ni des réglementations tatillonnes installées en France de vieille date et qui ont résisté à tous les régimes. Selon les chefs d’entreprise participant à cette enquête de conjoncture (environ 8.500 entreprises ou établissements interrogés entre le 27 avril et le 4 mai), les sources d’inquiétude ne manquent pas. Certes, « la guerre en Ukraine et les mesures de confinement en Chine ont continué de marquer l’économie française en avril », note la Banque de France. Et le guide suprême qui réside à l’Élysée n’y est pour rien. Bonne fille, la banque ne compare pas ses chiffres ni ses prévisions avec les pays voisins de la France. Ca pourrait faire plus mal encore.
Mais elle prévient : les prix vont monter pendant que la richesse nationale, le fameux PIB (produit intérieur brut) patinera dans les grandes largeurs : « Sous réserve des évolutions à venir en juin, nous anticipons à ce stade une progression modérée du PIB au deuxième trimestre 2022, autour de +0,2 % par rapport au trimestre précédent », explique notre banque nationale. Pas de quoi illuminer la salle des fêtes de l’Élysée… L’économie française redécouvre, en 2022, les joies de la pénurie. « La part des chefs d’entreprise qui jugent que les difficultés d’approvisionnement ont pesé sur leur activité augmente dans l’industrie (65 %, soit son plus haut niveau depuis l’introduction de cette question en mai 2021, après 60 % le mois dernier) », poursuit la Banque de France, qui précise que « les stocks de produits finis sont jugés particulièrement bas dans les secteurs agroalimentaire et automobile, témoignant de la persistance des difficultés d’approvisionnement ». Il faudra mettre au clair ce que cette situation doit à la merveilleuse mondialisation de Macron et ses prédécesseurs, cette mondialisation qui a ouvert nos frontières aux quatre vents et nous a rendus dépendants de l’étranger pour tant de secteurs dans lesquels nous étions un pays puissant – en premier lieu l’agriculture. Pour les chefs d’entreprise interrogés, « l’augmentation des difficultés d’approvisionnement s’accompagne de hausses des prix des matières premières et surtout ce mois‑ci, de façon décalée, des produits finis », note froidement l’institution. Autrement dit, nous n’avons pas fini d’assister à la valse des étiquettes.
Pendant ce temps, l’économie française est en panne. « Sous réserve des évolutions à venir en juin, et dans un contexte toujours fortement incertain, la hausse du PIB au deuxième trimestre 2022 s’établirait autour de +0,2 % par rapport au trimestre précédent », note la Banque de France. On va donc attendre avant d’acheter le champagne en l’honneur des résultats superlatifs du Président Macron. L’homme qui écrasait de son mépris Marine Le Pen sur les thèmes économiques durant le débat d’entre-deux-tours de 2017 n’a toujours pas fait d’étincelles, c’est le moins qu’on puisse dire.
Le coup de grâce est donné par l’Institut national de la statistique, qui prévoit lui aussi une croissance modeste accompagnée d’une inflation galopante, comme on ne l’avait pas vue depuis très longtemps : de 4,8 % en avril (estimation provisoire de l’INSEE), elle devrait dépasser les 5 % en mai et atteindre les 5,4 % en juin, sous la poussée des prix de l’alimentaire (+6,3 % prévus en juin) et des prix de l’énergie (+26 %) en juin. Résultat : la Macronie laisse aux Français leurs yeux pour pleurer… : un pouvoir d’achat en baisse de 0,5 point au deuxième trimestre après un recul de 1,5 point au premier trimestre. Le tout, malgré les faux cadeaux de la remise carburant ou du bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité.
À ce désastre, les M. et Mme Mauvaise Foi qui pullulent dans les sphères gouvernementales et parmi leurs obligés médiatiques ajouteront : « Avec Le Pen ou Zemmour, cela aurait été pire. » Il n’y a rien à répondre. Comme disent les rationalistes de comptoir, « là, on est dans la croyance »…
Marc Baudriller Boulevard Voltaire