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En 2015, alors que les réfugiés fuyant la guerre en Syrie affluaient en Europe, l’initiative de Viktor Orbán était perçue comme un nouveau “mur de la honte”. Mais les temps ont changé… Sept ans plus tard, “Complément d’enquête” a pu constater combien le dispositif “anti-migrants” du président nationaliste hongrois, s’est perfectionné… et a servi de modèle à de nombreux autres pays. En quelques années, 1 200 kilomètres de clôture ont été érigés aux portes de l’Europe.
C’est l’une des zones les plus surveillées d’Europe, à son extrémité Est : la frontière entre la Hongrie et la Serbie. Entre les deux pays, un mur de grillage de 3,50 mètres de haut et de 175 kilomètres de long. En 2015, sa construction, en pleine crise des migrants, avait suscité une vive polémique. Comparée au mur de Berlin, l’initiative de Viktor Orbán avait notamment été condamnée en France par Laurent Fabius, le ministre socialiste des Affaires étrangères : “La Hongrie fait partie de l’Europe ; l’Europe, elle a des valeurs, et on ne respecte pas ces valeurs en posant des grillages comme on ne ferait pas vis-à-vis d’animaux.”
Mais les temps ont changé : le “mur anti-migrants” est désormais cité en exemple d’efficacité, et de nombreux pays s’en inspirent. La Grèce et la Bulgarie ont renforcé les leurs ; la Lituanie, l’Autriche, la Slovénie en ont construit. Le dernier en date est celui que la Pologne a érigé il y a quelques mois à sa frontière avec la Biélorussie.