La France s’indigne du voile intégral imposé aux Afghanes

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Articles  : Mai 2022Avr. 2022 – Mar. 2022 – Fev. 2022 –Facebook : https://www.facebook.com/ORTF-News-107572991571884

++ Webtube : Et chez nous, que faisons nous pour lutter contre la propagation du port du voile islamique ? Rien comme d’habitude, voir même on l’encourage…. Impressionnant !

Le couperet est tombé ce samedi 7 mai : les Afghanes seront désormais tenues de porter le voile intégral dans l’ensemble de leur pays dès qu’elles seront dans un lieu public. Le chef suprême des talibans a annoncé cette nouvelle mesure devant la presse, arguant que le port du voile, « c’est traditionnel et respectueux ». Pour celles qui envisageraient de se soustraire à la loi, les restrictions ont d’ores et déjà été annoncées : « Si elles ne le portent pas, les femmes seront identifiées et punies. Leurs tuteurs, père ou mari, devront s’expliquer et pourraient même être emprisonnés pendant trois jours. » Une nouvelle fois, donc, les talibans foulent gravement au pied les droits des femmes, quelques mois seulement après avoir interdit aux fillettes de se rendre à l’école.

Une saine indignation s’est emparée de l’Occident, les pays déplorant de concert « les récentes mesures prises par les talibans contre les femmes et les filles », l’Organisation des Nations unies soulignant que cette nouvelle obligation « va à l’encontre de nombreuses assurances concernant la protection des droits de l’homme pour tous les Afghans ». Une sainte colère, donc, qui sonnerait plus juste si ces mêmes dirigeants s’étaient abstenus, en novembre dernier, de diffuser une campagne publicitaire de grande envergure plébiscitant « la liberté dans le hijab ». Bien sûr, le voile n’est pas la burqa, et cette dernière est encore interdite par la législation française. Il faudrait cependant être de très mauvaise foi pour nier la proximité idéologique entre ces deux vêtements et refuser de voir que, dans les pays islamiques, le second a bien souvent succédé logiquement au premier. Pour la France, toutefois, toute ressemblance entre ces deux habits serait fortuite, et elle a paisiblement relancé les débats sur le voile à l’occasion de la campagne présidentielle.

Que dire de la France, qui a relancé le débat sur le port du voile à l’occasion de la campagne présidentielle ? Notre pays, qui avait demandé, lors de la campagne publicitaire du Conseil de l’Europe, le retrait « de tous les messages liés à cette campagne sur tous les supports » (Le Parisien, 3/11/2021), a vu son Président féliciter une jeune fille voilée… pour cette même « liberté » dans le port du voile. « C’est beau. […] Avoir une jeune fille qui porte le voile à Strasbourg qui demande : “Est-ce que vous êtes féministe ?” C’est la meilleure réponse à toutes les bêtises que je peux entendre. » Et d’ajouter : « Dans la rue, qu’une jeune fille porte le voile n’est à mes yeux pas un problème, si c’est son choix. Ce que je ne veux pas, c’est que ce soit subi. » Faudrait savoir. La vérité, c’est que Macron sait une chose : si le voile est interdit, « vous allez créer la guerre civile », a-t-il assené à Marine Le Pen, lors du débat d’entre-deux-tours. Terrible aveu qui sous-entend une conscience autrement plus profonde des enjeux que représente ce débat, pourtant traité comme une question de second rang.

Ainsi le voile est-il le bienvenu chez nous, mais pas chez les autres. Parce qu’on le porterait « en responsabilité », sans doute ? La France a beau jeu de pousser des cris d’orfraie devant les restrictions de liberté imposées à 6.000 km de chez elle. Il semblerait qu’elle soit pourtant confrontée à des problèmes de même type, notamment avec le retour des débats sur le burkini. Mais c’est tellement plus facile de s’indigner sur la scène internationale plutôt que de regarder en face les vrais problèmes. C’est humain, on sait toujours très bien ce que les autres devraient faire.

Marie-Camille Le Conte, Boulevard Voltaire

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