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À moins de deux mois des élections législatives, les partis de droite ont encore une carte à jouer, et pas des moindres. Il s’agit pour eux de créer une véritable opposition au président de la République nouvellement reconduit, via les députés qu’ils réussiront à faire élire à l’Assemblée nationale. Un défi majeur, mais qui semble réalisable si l’on considère le travail accompli par le Rassemblement national et Reconquête au cours de ces derniers mois.
La campagne présidentielle qui a pris fin ce week-end, si elle ne s’est pas soldée par la victoire tant espérée par la droite française, ne saurait en effet être considérée comme un échec. Tout d’abord, bien sûr, au regard du score historique obtenu par le Rassemblement national, dont la montée spectaculaire, ces dernières années, n’est plus à prouver. Un second aspect positif vient couronner cette campagne, et il concerne les acteurs des deux principaux partis de droite, plus précisément leurs jeunes militants.
Côté RN, c’est Jordan Bardella qui s’est largement fait remarquer au cours de la campagne, enchaînant les interviews à succès, clouant le bec à ses adversaires politiques, portant fièrement les couleurs d’un parti qu’on aurait pu penser réservé à une catégorie de personnes plus âgées. Il faut dire que le jeune soutien de Marine Le Pen, âgé de seulement 26 ans, compte déjà dix années d’engagement politique à son actif. Membre du Front national dès l’âge de 16 ans, il devient porte-parole du parti en 2017, puis député européen en 2019, alors âgé de 23 ans. Il est aujourd’hui président du Rassemblement national par intérim. Un atout non négligeable pour le parti de Marine Le Pen, qui témoigne de plus d’une excellente connaissance du terrain puisqu’il a grandi à Drancy (Seine-Saint-Denis), entre trafics de drogue et fillettes voilées, comme il le raconte lui-même.
Côté Reconquête, c’est un autre jeune, Stanislas Rigault, qui fait parler de lui. L’engagement de ce militant n’est pas moindre non plus. En 2019, il lance L’Étudiant libre, un mensuel conservateur. À l’époque, Boulevard Voltaire l’avait d’ailleurs interwievé. Début 2021, il lance Génération Z, un mouvement de jeunes destiné à soutenir la potentielle candidature d’Éric Zemmour pour la présidentielle 2022. Quelques mois plus tard, il devient porte-parole du parti Reconquête, créant avec des milliers de jeunes une dynamique inégalée autour de son candidat.
Deux jeunes espoirs, donc, qui témoignent que la droite nationale n’est pas près de mourir.
La question qui se pose désormais est celle de l’avenir de ces deux partis, dont beaucoup peinent à distinguer les véritables divergences. Il semblerait pourtant qu’elles soient bien présentes, si l’on en croit le refus catégorique du Rassemblement national à créer une alliance avec Reconquête pour les élections législatives. Toutefois, au cœur même de cette réconciliation apparemment impossible, une ouverture semble présager d’un potentiel rapprochement, et cela… via les jeunes. RMC rapporte en effet que le RN serait disposé à ne pas présenter de concurrent pour les législatives face à quatre membres de Reconquête, dont Stanislas Rigault. Une reconnaissance de taille, couplée à une admiration que certains membres du RN ne cherchent pas à cacher. Dénis Cieslik, porte-parole de Reconquête, et âgé de seulement 26 ans, fait lui aussi partie des quatre personnalités retenues par le RN pour les législatives.
Ce premier pas du Rassemblement national en faveur de Reconquête laisse penser qu’il incombera désormais aux jeunes d’écrire l’Histoire. L’avenir de leur parti, et plus largement de la droite, est entre leurs mains.
Marie-Camille Le Conte dans BV
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