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7 %, c’est, en début de soirée de ce 10 avril, le score d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle 2022. Perdant, donc. La déception se lisait sur les visages et des larmes ont coulé chez les militants Reconquête rassemblés au Palais de la Mutualité à Paris, ce dimanche soir. À l’annonce des résultats, des cris se sont fait entendre. Les mines déconfites des cadres de la campagne laissaient présager une rude sanction.
Devant un second tour Macron-Le Pen à l’avantage du premier, les réactions ont été diverses. « C’est l’enfer, je pars en week-end dans 15 jours et tant pis pour le vote ! » s’agace un militant déçu par l’élimination au premier tour et le score, déception supplémentaire. Derrière le trio de tête Macron-Le Pen-Mélenchon, c’est la carte politique du pays qui a été lourdement modifiée. Le bloc mondialiste, le bloc islamo-gauchiste et le bloc populiste. Difficile pour l’union des droites d’exister dans cette configuration, force est de constater que le miracle n’a effectivement pas eu lieu.
En direct de la Mutualité pour suivre la soirée électorale de #EricZemmour pic.twitter.com/oXUfPSZ8rA
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) April 10, 2022
Pourtant, la peine est en réalité adoucie par la présence de Marine Le Pen au second tour. La candidate RN prolonge le combat politique de ces militants qui partagent avec elle la lutte contre l’immigration illégale et une opposition frontale à la politique d’Emmanuel Macron. Adoucie aussi par l’explosion de la candidature Pécresse qui, encore une fois, à l’heure ou nous écrivons, termine sous la barre symbolique des 5 %, ce qui l’empêchera de se faire rembourser sa campagne électorale. À une crise politique, les LR vont sans doute ajouter une crise économique : « Je ne te dis pas que ce n’est pas injuste, je te dis juste que ça soulage », grince un cadre de la campagne.
Pour autant, la déception s’est quelque peu atténuée lorsque Zemmour est monté sur scène. Copieusement applaudi, l’ex-candidat à l’élection présidentielle a longuement remercié ses soutiens et affirmé que le combat des idées était gagné. Loin des calculs, Éric Zemmour a appelé d’ores et déjà à voter pour Marine Le Pen, fustigeant ceux qui auraient voulu monnayer ce soutien. « Ce n’est pas ma conception », balaye-t-il. Mais pouvait-il négocier ? En réalité, il est à craindre pour le camp Zemmour que c’est vers l’électorat de Jean-Luc Mélenchon que Marine Le Pen va tourner le regard. Capitalisant sur le rejet anti-Macron et sur un discours d’ouverture. Même si le leader de La France insoumise a martelé qu’aucune voix ne devait aller à Marine Le Pen, cette dernière sait qu’une réserve électorale y demeure. Parviendra-t-elle à convaincre les zemmouristes tout en séduisant LFI ? Dans tous les cas, le parti d’Éric Zemmour a engrangé, en quelques mois, plus de 120.000 adhérents et construit le premier parti de France en adhérents. Qu’en feront-ils ? Et, surtout, que veut Éric Zemmour ? Se lancer aux élections législatives avec 7 % des voix, malgré 120.000 militants, n’est pas une sinécure. Le monstrueux décalage entre son poids dans le débat et son résultat dans les urnes en est une preuve cruelle.
Marc Eynaud dans BV
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