Affaires Benalla, Alstom, McKinsey : l’État macroniste sourd et aveugle

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Articles  :  Mar. 2022Fev. 2022 – Jan. 2022 –   Dec. 2021   – Facebook : https://www.facebook.com/ORTF-News-107572991571884

Emmanuel Macron, qui n’entend pas débattre avec les autres candidats à la présidentielle, répondra-t-il aux questions soulevées par les différentes affaires qui ont marqué son quinquennat ?

Le Président-candidat est sommé par tous ses adversaires, de gauche comme de droite, de rendre des comptes sur quelques dossiers, et plus récemment sur l’affaire McKinsey. Emmanuel Macron s’en serait bien passé, le jour de son grand oral. Un rapport était publié par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil, révélant d’une part l’opacité de ces contrats et, d’autre part, le mensonge de McKinsey affirmant payer ses impôts en France, alors qu’il n’aurait payé aucun impôt sur ses sociétés depuis dix ans, entre 2011 et 2021. Sous serment, face à la commission d’enquête du Sénat le 18 janvier 2022, le directeur associé de McKinsey en charge du secteur public, Karim Tadjeddine, avait martelé : « Je le dis très nettement : nous payons l’impôt sur les sociétés en France et l’ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France. » Mediapart évoque un « phénomène tentaculaire au sein de l’État », celui du recours aux cabinets de conseil : des sommes colossales dépensées en conseils (plus d’un milliard d’euros en 2021, selon Mediapart), une opacité entre circuits de décision et action publique, une influence majeure pour une efficacité mitigée : la question des masques, des vaccins et des radars routiers, c’est eux ! La baisse de 5 euros des APL, une prestation de conseil facturée 4 millions d’euros, c’est eux ! Des travaux fleuves sur « les évolutions du métier d’enseignant » facturés 486.000 euros provoquant des rires dans l’assemblée et un séminaire annulé, c’est eux ! La réforme avortée des retraites, c’est encore eux…

La classe politique s’indigne donc de cette banalisation du recours aux coûteux cabinets de conseil révélée par la commission d’enquête sénatoriale. Selon Mediapart : « Le paroxysme semble toutefois avoir été atteint pendant la crise sanitaire, où au moins 68 commandes sont passées, “dans un climat d’impréparation de l’État”, pour un montant total de 41 millions d’euros. » Les trois cabinets en cause, McKinsey (campagne vaccinale), Citwell (masques et blouses) et Accenture (systèmes d’information, dont le passe sanitaire) ont ainsi facturé à l’État 11.128 jours de conseil pendant la crise avec une facture moyenne de 2.168 euros par jour et par consultant. L’opposition fulmine. Valérie Pécresse écrit, dans un tweet : « Emmanuel Macron doit s’expliquer sur le recours massif de l’État à l’entreprise McKinsey dont le Sénat révèle qu’elle ne paye pas ses impôts en France. Comment pouvait-il ne pas le savoir ? » Delphine Batho, porte-parole de Yannick Jadot, ajoute : « Voilà comment on démantèle l’État et le service public. Non seulement le gouvernement a payé des millions d’euros de commandes de conseils à McKinsey, mais en plus, c’est un fraudeur fiscal ! » Jordan Bardella fustige à son tour : « Entre ses prestations douteuses, ses liens étroits avec la Macronie et son optimisation fiscale, il s’agit d’un énième scandale d’État. »

Débauche de moyens

Car cette affaire des cabinets de conseil s’ajoute à d’autres. Rappelons que le Président-candidat a été impliqué dans la vente d’Alstom à General Electric alors qu’il était secrétaire général adjoint de l’Élysée (2012-2014) puis ministre de l’Économie (2014-2016). Le député LR Olivier Marleix avait saisi le parquet sur ces conditions de vente, et notamment la passivité de la Justice face aux soupçons de corruption. Le député relevait (Mediapart, 23/7/2019) : « Le fait que l’on puisse retrouver dans la liste des donateurs ou des organisateurs de dîners de levée de fonds des personnes qui auraient été intéressées aux ventes précitées [Alstom, Technip, Alcatel…] ne peut qu’interroger. S’il était vérifié, un tel système pourrait être interprété comme un pacte de corruption. » Là encore, un rapport révèle « la débauche de moyens mis en œuvre pour acheter la décision du gouvernement ». L’affaire Benalla date un peu mais illustre également la privatisation de la sécurité présidentielle et les manœuvres du responsable de la sécurité personnelle et privée d’Emmanuel Macron, en charge de protéger ses secrets et son intimité, mis en cause dans les affaires dites de la Contrescarpe, des passeports et des contrats russes. Quelques ombres au tableau d’Emmanuel Macron, qui ne semblent pas ternir ses 30 % d’intentions de vote. Jusqu’à quand ?

Iris Bridier, BV

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