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Parmi les déclarations à scandale de Jean-Marie Le Pen, on a retenu celle-ci : « Je préfère mes filles à mes nièces, mes nièces à mes cousines, mes cousines à mes voisines… » etc. Développement dans « L’Heure de vérité », sur Antenne 2, en 1988 : « J’aime mieux mes filles que mes nièces, mes nièces que mes cousines, mes cousines que mes voisines. J’aime mieux la France, et puis j’aime mieux l’Europe, j’aime mieux l’Occident et puis j’aime mieux le monde libre. »
Ces propos qui ont le bon sens de l’évidence continuent, 34 ans plus tard, d’être dénoncés comme l’expression ultime du racisme et de la xénophobie. Ainsi, le site gauchemip.org reprend une tribune de L’Humanité où l’on peut lire que « c’est par l’exogamie que les espèces progressent ». Aujourd’hui, on parle de « créolisation ». Et de développer : « Le repli sur soi, sa culture, sa maison, ses habitudes ou ses cousines est donc appauvrissant. Comment progresser quand l’inconnu provoque une méfiance ? »
Tout cela nous ramène au plein cœur de l’actualité : l’accueil des réfugiés ukrainiens.
Emmanuel Macron, le Président qui ne fait pas campagne, était, ce mardi, en visite dans un centre d’accueil à La Pommeraye, sur la commune de Mauges-sur-Loire, dans le Maine-et-Loire. Sont accueillies là, depuis vendredi soir, 16 familles ukrainiennes dont 19 enfants de 1 à 3 ans.
Encadré par deux statues de sel – Gérald Darmanin et Marlène Schiappa, au garde-à-vous –, la mine sombre et la voix de circonstance, le chef de l’État a rendu hommage à son excellente gestion et à la générosité des Français. Le matin même, Marlène Schiappa se félicitait elle aussi, sur Europe 1, de « l’élan de générosité citoyenne de la part de la France », les propositions d’hébergement affluant sur la plate-forme parrainage refugies.info créée tout exprès. Et d’expliquer la mise en place, « sur l’impulsion de la France, d’un statut européen de protection temporaire », instituant un statut de « déplacé ». « C’est inédit, c’est la première fois », dit Schiappa. Cela « leur permettra, à l’issue (sic), de retourner en Ukraine pour celles et ceux qui souhaiteront y retourner. Car beaucoup nous disent qu’ils ont envie de retourner en Ukraine pour reconstruire leur pays. »
Sonia Mabrouk lui demande alors : « C’est la preuve que quand on veut, on peut accueillir… parce que c’est une immigration blanche, chrétienne. Est-ce que vous l’assumez ? »
« Non, c’est pas pour ça », répond Marlène Schiappa. « D’abord, pour la question de l’Afghanistan, nous nous sommes mobilisés de la même manière […] Nous avons fait la même chose pour l’Afghanistan. La France a une grande tradition d’asile, d’accueil des personnes qui sont persécutées ou menacées de mort, et c’est l’honneur de la France. »
Marlène Schiappa sur les soulèvements à Bastia : Gérald Darmanin "va ouvrir un cycle de discussions (…) Aucune violence n'est souhaitable (…) J'ai confiance dans les forces vives de la Corse pour trouver des solutions"#Europe1 pic.twitter.com/ukpSU73OFH
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Marlène Schiappa sur les Ukrainiens : "Nous ferons en sorte de pouvoir faire face pour ces réfugiés (…) C'est ce que nous avons fait pour les Afghans (…) La France a une grande tradition d'asile"
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Cette réponse est celle, presque mot pour mot, qu’Emmanuel Macron a faite au journaliste qui, à La Pommeraye, lui a demandé : « L’été dernier, lorsque des hommes et des femmes en danger eux aussi fuyaient le régime des talibans en Afghanistan, vous aviez parlé des flux migratoires irréguliers contre lesquels l’Europe allait avoir à se protéger. En quoi la situation est-elle différente aujourd’hui ? »
« C’est toujours la même chose », répond le Président. « L’asile constitutionnel, la protection des hommes et des femmes qui fuient la guerre, des combattants de la liberté, est inconditionnelle. Nous savons qu’il y a toujours à côté de ça des réseaux d’immigration clandestine et des systèmes qui se mettent en place. Faire le distinguo, c’est aussi honorer la nature des premiers. Donc, je me suis toujours attaché à ce que nous soyons à la hauteur de nos valeurs. C’est l’honneur de la France, quelle que soit la pression migratoire, nous avons fait partie de ces pays d’Europe dont les taux de protection à l’asile sont parmi les plus élevés », expliquant que faire croire que la France a opéré une préférence migratoire en n’acceptant pas les Afghans est « une très mauvaise polémique ».
Reste qu’à côté des « valeurs » de la France, il y a aussi l’avis des Français, lesquels, de toute évidence, préfèrent accueillir chez eux des Ukrainiens plutôt que des Afghans. Comme un Le Pen qui préférait ses filles à ses voisines et l’Occident au monde musulman…
Marie Delarue, Boulevard Voltaire
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