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Boulevard Voltaire
Au moment où nous écrivions, en ce matin du 4 novembre (heure de Washington), Donald Trump devait au moins gagner quatre des États en suspens. Cependant que Joe Biden aurait besoin de la moitié d’entre eux pour empocher les 270 grands électeurs. Trump l’avait donc « emporté » avec le vote direct. Il semblait, en effet, qu’il ferait mieux que lors de son élection en 2016. Jusqu’à ce que, au cours de la nuit, le vote dit par correspondance en réduise considérablement la portée, ou inverse la tendance.
Trois questions : le vote « par correspondance » a-t-il été légitime ? Comment a-t-il été collecté ? Pourquoi attendre après l’élection pour dépouiller ces votes, parfois plusieurs jours après l’élection ?
Il est important de noter que le Covid-19 a été, depuis le début, le véritable candidat démocrate à la présidentielle. Car cette maladie est à la fois géopolitique (rôle de la Chine), politique (élimination de ses adversaires au nom du sanitaire) et sociale (déconstruction-reconstruction de la société sur de nouveaux « paradigmes »).
Il fut ainsi la cause de l’effondrement temporaire de l’économie, et la cause du rejet de Trump par ceux qui souffraient économiquement parce que, selon l’hypnose collective, « Trump l’antiscience avait mal géré la crise ». Et le trait de génie des démocrates aura été de changer les procédures du vote par correspondance afin, disait-on, de ne pas risquer la vie des électeurs. Traditionnellement, les électeurs devaient en faire la demande, en tant que procédure d’exception.
Mais, au nom du Covid-19, les États ont massivement envoyé, spontanément, des dizaines de millions de dossiers aux électeurs. Ce processus (vote par correspondance et vote anticipé) s’est mis en place au début de l’été. C’est cette la masse de bulletins, souvent « collectés » par les activistes du parti démocrate, qui retarde dans certains États le résultat final d’une élection victime de la très grande disparité des systèmes de vote, certains à la pointe de la technologie, d’autres archaïques. Ainsi, la Pennsylvanie, et plus particulièrement Philadelphie, ont une réputation électoralement douteuse. Le gros des contentieux à venir portera sur cet État qui a décidé d’accepter de nouveaux bulletins de vote reçus pendant plusieurs jours après la clôture du vote et, en passant, de ne pas tenir compte de la non-conformité des signatures des électeurs.
Il va donc y avoir moult recomptages et litiges (Pennsylvanie, Géorgie, Michigan, Wisconsin, Caroline du Nord, voire l’Arizona et le Nevada). Après que Biden a déclaré victoire tout en disant qu’il ne le faisait pas, Trump et Pence ont annoncé leur intention de se battre afin de « préserver l’intégrité de l’élection ».
Trump s’est réveillé trop tard. Il y a un mois, alors qu’il était au pire de sa popularité, 50 à 70 millions de votes, valables ou potentiellement illégitimes, avaient déjà été enregistrés (mais pas dépouillés) ! Le président, en une campagne acharnée, est alors parvenu à annuler la « vague bleue » qu’escomptaient les démocrates.
Quant aux crocodiles républicains, ils auraient peut-être gagné le Sénat (grâce au travail du président). Il est probable que le sort de Trump leur importe peu, désormais. Autre paradoxe : Biden, s’il est élu, sera ravi de disposer d’un Sénat d’opposition, ce qui le protégera des déchaînés du parti. La vie du marécage reprendra, tranquillement. Mais Trump reste Trump, jamais aussi bon que dans les cordes. À suivre…
André Archimbaud est l’auteur de Anahita et la vipère des sables.