En Syrie, l’aviation russe détruit un camp islamiste sous contrôle turc

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Cette fois, la Russie a bougé. Alors que l’on s’inquiétait de son attentisme dans la guerre du Haut-Karabagh, elle a frappé un grand coup.

L’aviation russe a, en effet, attaqué et détruit un camp d’entraînement islamiste en Syrie, relate Le Monde. Dans ce camp s’entraînaient des volontaires islamistes de la milice Faylak al-Cham contrôlée par la Turquie. Le bilan est lourd : 78 morts et plus d’une centaine de blessés, dont beaucoup très grièvement atteints. Il s’agit d’un des raids les plus meurtriers contre les islamistes depuis le début de la guerre.

Cette cible a été soigneusement choisie : situé dans le chaudron islamiste de la province d’Idleb, à proximité de la frontière turque, le camp est en effet une plaque tournante de la rotation des islamistes pro-turcs en partance vers l’Azerbaïdjan. Peu avant l’attaque surprise russe, ces volontaires avaient, selon l’agence russe ANNA, citée par L’Orient-Le Jour, reçu leur diplôme de formation préalable à leur envoi sur le front du Haut-Karabagh.

C’est un rude coup pour la crédibilité turque. En effet, les Russes viennent de démontrer qu’ils peuvent frapper où ils veulent en Syrie et les volontaires islamistes qui affluaient vers ce camp (et d’autres, d’ailleurs) pourraient hésiter, se disant qu’ils peuvent être anéantis à tout moment.

Peut-être le moment va-t-il venir de reconquérir une fois pour toutes cette province d’Idleb où milices pro-turques et Hayat Tahrir al-Cham (l’ex Front Al-Nosra) cohabitent en bonne intelligence, contrairement aux engagements d’Erdoğan qui avait promis à Poutine de réduire cette milice particulièrement sanguinaire ?

Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a d’ailleurs déclaré, courant septembre, que « le travail devait être bientôt achevé » à Idleb.

En attendant, les combats se poursuivent dans le Haut-Karabagh, où le front s’est stabilisé. Les forces azéries ont conquis le sud de l’enclave, située en plaine, profitant de leur supériorité aérienne. Le terrain est maintenant plus accidenté, permettant aux forces arméniennes de résister.

Cet avertissement sans frais de Poutine à Erdoğan est le bienvenu, après un mois passé à tenter d’imposer un cessez-le-feu, sans succès. Seule une démonstration de force est susceptible d’arrêter le sultan. L’armée russe a également construit une nouvelle base militaire en Arménie, non loin du Haut-Karabagh. C’est un gage important et l’on sait bien que la Russie ne tolérera jamais une invasion de l’Arménie. Mais en est-il de même du Haut-Karabagh ?

L’attentisme russe qui prévaut depuis l’offensive azérie déclenchée le 27 septembre est largement lié au fait que Poutine ne veut pas se couper définitivement de l’Azerbaïdjan qui est tout de même un pays voisin : ce serait la jeter dans les bras d’Ankara et Erdoğan n’attend que cela.

Ce premier avertissement russe vaut son poids et les prochains jours seront décisifs.

Boulevard Voltaire

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