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Le couvre-feu a été étendu. Désormais, deux tiers des Français sont concernés par la mesure. Une décision qui suscite l’incompréhension chez certains, dont le Cercle Droit et Liberté, une association regroupant des professionnels du droit. Elle a déposé un recours devant le Conseil d’État dans l’espoir de faire sauter ce «confinement nocturne».
«Inefficace, disproportionnée et liberticide». C’est ainsi qu’est défini le couvre-feu par Me Thibault Mercier, avocat et président du Cercle Droit et Liberté, une association qui réunit des avocats et des juristes.
Ce 20 octobre, le groupe, appuyé par 20 autres requérants, a déposé un recours devant le Conseil d’État contre le couvre-feu. Une mesure controversée qui, en plus de restreindre les libertés individuelles et collectives, a été imposée à la population sans que le gouvernement n’ait tenté pleinement d’autres politiques susceptibles d’éviter cette «assignation à résidence», comme l’a désigné l’avocat dans son entretien à Sputnik.
«On est dans une société qui n’accepte plus le risque et qui crée des mesures, toujours plus de mesures pour arriver à un risque zéro mais ce n’est pas possible. Et finalement, cette société du risque zéro nous amène à ce qu’un auteur appelait le ‘’totalitarisme de la prévention’’», relate Me Mercier, citant l’œuvre d’Ulrich Beck La société du risque, datant de 1986.
Le sociologue explique dans son ouvrage que se prévenir de tout a finalement des répercussions plus graves que la situation de départ.
Selon l’association, le gouvernement prouve sa négligence avec cette nouvelle politique qui pourrait avoir, in fine, des conséquences désastreuses au niveau économique et social, alors que les effets du confinement se font encore ressentir pour de nombreux secteurs, au bord de la faillite.