Connus pour faits de délinquance ou liens évidents avec l’islamisme radical, ils n’ont pas été expulsés et/ou déchu de la nationalité française (lorsqu’ils l’ont acquise par le droit du sol ou une naturalisation). La fin de l’automaticité de la « double peine » décidée en 2003 par Nicolas Sarkozy alors à l’Intérieur, fait que nombre de délinquants étrangers restent en France malgré une condamnation pénale. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) interdit l’expulsion des terroristes dans leurs pays d’origine car ils y risquent des mauvais traitements, notamment au Maroc, Algérie et Turquie. Ce laxisme conduit à des attentats à répétition. D’autant que le magma islamiste grossi d’années en années: En septembre 2018 on comptait 20.459 personnes sont inscrites au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste FSPRT (contre 17393 en 2017) dont 3.391 (16,5%) sont de nationalité étrangère et 619 ont une double nationalité ( source: Ministère de l’intérieur).
Voici les profils des terroristes (uniquement les fichés) ayant frappé la France et la Belgique depuis le début 2015 :
Cherif Chekatt, est né à Strasbourg de parents algériens, bi-national franco-algérien, il a 29 ans. Fiché S depuis 2016 par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour des motifs de radicalisation, surtout connu des services de police pour des faits de crapulerie, notamment de multiples braquages, agressions et tentative d’homicide à l’été 2018. Il a déjà fait l’objet de 27 condamnations. Auteur de l’attaque de Strasbourg du 11 décembre 2018.
Radouane Lakdime (Terroriste de Carcassonne, mars 2018) : Né au Maroc en 1992. Suivi par les services de renseignements et fiché « S » (pour sûreté de l’Etat) dès 2014 « en raison de ses liens avec la mouvance salafiste », selon le procureur de Paris François Molins. Selon une source proche du dossier, il ne s’est jamais rendu en Syrie mais une velléité de départ avait été détectée en 2014. Très actif sur les réseaux internet salafistes.
Ahmed Hannachi. ( A égorgé deux filles gare Saint-Charles à Marseille en octobre 2017). Tunisien en situation illégale en France. L’homme avait été interpellé à plusieurs reprises à Marseille, Toulon et d’autres villes du sud-est de la France pour des délits. Libéré du centre de rétention pour clandestins la veille de l’attaque.
Karim Cheurfi était visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers. Dans le cadre de cette enquête antiterroriste, le suspect avait été arrêté le 23 février, avant d’être remis en liberté par la justice faute de preuves suffisantes. Il avait été condamné en 2005 à quinze ans de réclusion pour tentatives d’homicide volontaire sur un policier, un élève gardien de la paix, et sur le frère de celui-ci, dans la région parisienne.
Zyed Ben Belgacem, né en France de parents tunisiens, déjà condamné pour plusieurs vols avec violence, s’est attaqué à une patrouille à Orly le 18 mars 2017 en lançant: «Posez vos armes, je suis là pour mourir par Allah. De toutes façons il va y avoir des morts», a rapporté le procureur au cours d’une conférence de presse. Sur lui ont été retrouvés un Coran ainsi que 750 euros en liquide. L’homme, né en février 1978 à Paris, «était connu des services de renseignement» (Le Drian). Le procureur Molins a confirmé que son casier judiciaire comportait «neuf mentions», dont des vols aggravés . Au moment des faits, il était sous contrôle judiciaire. Il avait été mis en examen par le tribunal de Paris en mars 2016 après divers vols par effraction. Il avait bénéficié d’une libération conditionnelle en septembre 2016. Selon le procureur, il avait été repéré comme radicalisé en prison en 2011/2012.
Ramzi D. tunisien originaire de la ville de Tataouine, fiché S en raison de sa radicalisation, a égorgé son père et son frère à Paris le 17 mars 2017.
L’ algérien (son nom n’a pas été divulgué par le procureur) qui a poignardé une policière dans un commissariat de Toulouse le 30 aout 2016 était, informe le procureur PY Couilleau, déjà connu pour avoir attaqué au cocktail Molotov les forces de l’ordre et une synagogue en 2014. Libéré de manière irresponsable.
Adel Kermiche, qui tué le père Hamel à St-Etienne-du-Rouvray en août 2016, a été décrit comme « une bombe à retardement » par plusieurs témoins. Jamais condamné, il avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en mars 2015 pour avoir tenté de rejoindre les terres du jihad. Après une seconde tentative en mai 2015, il avait été incarcéré, période au cours de laquelle il se serait encore davantage radicalisé, avant d’être libéré en mars 2016, contre l’avis du parquet, et assigné à résidence sous surveillance électronique.
Mohamed Lahouaiej Bouhlel : Tunisien de 31 ans ayant bénéficié d’un titre de séjour de 10 ans en 2009, époque où le gouvernement Sarkozy décida de porter à 80 000 le nombre de visas annuels pour les tunisiens. Condamné pour vol, puis agression d’un automobiliste avec une planche cloutée en janvier 2016 (6 mois avec sursis), il a pu rester sur le territoire à cause de la fin de l’automaticité de la « double peine » décidée par Sarkozy en 2003, permettant aux délinquants étrangers condamnés de rester en France.
Ramzi.A , tunisien naturalisé français, complice de Mohamed Lahouaiej Bouhlel. A indiqué l’emplacement d’une kalachnikov découverte par les enquêteur. Condamné à 6 reprises pour des délits.
Larossi Abballa, 25 ans, célibataire et né à Meulan (Yvelines), était connu pour de nombreux faits de droit commun (vol, recel, violences). Surtout, il avait déjà été condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis en 2013 pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes ». Mis en examen en 2011 par les juges d’instruction antiterroristes Marc Trévidic et Nathalie Poux aux côtés de sept autres personnes originaires de la banlieue parisienne, Larossi Abballa était accusé d’avoir recruté des candidats, de les avoir endoctrinés et de s’être préparé physiquement avec eux pour aller mener le djihad dans la zone tribale entre le Pakistan et l’Afghanistan. Entre le 5 décembre 2010 et le 26 février 2011, les huit hommes s’étaient retrouvés régulièrement en fin de semaine pour s’entraîner physiquement dans les parcs de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et d’Argenteuil (Val-d’Oise).
Les frères El Bakraoui : En octobre 2010, Ibrahim avait été condamné par le tribunal correctionnel de Bruxelles pour avoir tiré sur des policiers à la kalachnikov. Avec un complice, Ibrahim commet alors un braquage chez un agent de change. Ibrahim reste dans la voiture et fait le guet. Une fois le braquage commis, les auteurs s’en vont, à trois, dans la voiture. La police tente de les intercepter mais Ibrahim El Bakraoui fait feu à plusieurs reprises sur les agents et blesse l’un d’entre eux de trois projectiles. Ibrahim avait été reconnu coupable et condamné à une peine de 9 ans de prison. En février 2011 cette fois, c’est Khalid El Bakraoui qui s’est retrouvé devant la justice. Il a été condamné à 5 ans de prison sans sursis pour des car-jackings. Lors de son arrestation à l’époque, il détenait des kalachnikovs avec ses complices. Pourquoi les deux frères sont libres en mars 2016 pour commettre leur massacre ?
Samy Amimour Le Figaro du 23 novembre dernier notait à son endroit : « c’est le symbole de l’inertie judiciaire et administrative qui confine à la cécité ». Ce tueur du Bataclan a été inculpé en 2012 pour un projet de départ au Yémen, base arrière bien connue d’Al Qaida. Son passeport et sa carte d’identité lui sont retirés. Mais il a suffit à un de ses complices de déclarer la perte de ses papiers à sa place, et on lui a réédité des originaux. Aussi, Amimour « devait » pointer au commissariat chaque semaine, chose qu’il ne faisait plus depuis septembre dernier. Ce qui n’a pas interpellé la « vigilance » des policiers chargés de le suivre.
Omar Ismael Mostefai : Il fait partie des terroristes du Bataclan. Condamné 8 fois pour des délits de droit commun entre 2004 et 2010, sans jamais être incarcéré! Fiché S pour radicalisation depuis 2010, sa fiche fut renouvelée un mois avant les attentats de Paris ! C’est la Turquie qui a prévenu la France en septembre 2013, qu’il serait en Syrie probablement. La police savait qu’il avait coupé les ponts avec son entourage, qu’il priait dans les mosquées tablighi de Lucé et Chartres. Mais laissé sans surveillance…
Abdelhamid Abaoud: Dès 2014 , ce belgo-marocain est repéré dans un vol Cologne-Istanbul, les policiers le soupçonnent d’aller faire le djihad. En janvier 2015, il échappe au démantèlement de la cellule terroriste de Verviers, la police belge est certaine qu’il en fait partie. Il a traversé les frontières européennes depuis la Syrie, en passant par Athènes où son portable est géolocalisé, pour revenir tranquillement dans sa ville natale de Molenbeek. A cause du refus idéologique de contrôler les frontières par les gouvernements eurofédéralistes, il peut aller à Paris et en revenir après avoir tué des dizaines de parisiens, victime du sans-frontiérisme.
Mohammad Al Mahmod et Ahmad Al-Mohammad: Le premier a été contrôlé en Grèce le 3 octobre 2015 sur l’ile de Léros. Autorisé à entrer en Europe comme des centaines de milliers d’hommes seuls en provenance de Syrie, d’Afghanistan, du Soudan et d’Erythrée. Alors que l’Etat Islamique se vante d’infiltrer les migrants, il est entré dans l’espace Schengen de manière formelle tout comme son comparse Ahmad Al-Mohammad, lui aussi Syrien.
Jawad Bendaoud: Condamné en 2008 à huit ans de prison pour avoir tué au hachoir un adolescent de 16 ans, il sort déjà en septembre 2013 pour reprendre son activité de caïd.
Fabien Clain Condamné en 2009 pour être le chef d’un groupe de djihadistes voulant se rendre en Irak, il est condamné à 5 ans de prison mais ressort déjà en 2012. Il s’envole aussitôt pour la Syrie où il dirige la communication francophone de l’Etat islamique.