. Canal+ serre la vis, avec pour conséquence 40 films français de moins par an

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°° WEBTUBE : L’argent du méchant Bolloré va un peu moins ruisseler sur le cinéma français. La faute à Disney… ou à la gauche ? Le Festival de Cannes se termine ce 24 mai. Il y aura eu les émissions hors-sol en direct de la Croisette, un palmier qui a écrasé un producteur chinois et une abondance de discours politiquement corrects (De Niro, LaffiteBinoche…). Mais voilà qui gâche la fête : la diminution des investissements de Canal+ va aboutir, dès cette année, à une rude baisse du nombre de films français.

Canal+ premier investisseur

Regardons les chiffres 2024 donnés par l’institution, le Centre national du cinéma (CNC). Le nombre de films d’initiative française (FIF, films de production 100 % française ou à majorité française) est de 231, sur un total de 309 films agréés. Le cinéma français a retrouvé sa production d’avant Covid-19.

Le financement de ces 309 films représente 1,44 milliard d’euros, dans lesquels les soutiens publics représentent 7,6 % et les diffuseurs 35 %. Les diffuseurs – chaînes et plates-formes – sont les plus importants financiers du cinéma. Canal+ écrase la concurrence avec, en 2024, un investissement de 180,4 millions d’euros. Plus que France Télévisions, TF1M6 et Arte réunis (154,3 millions d’euros). Plus que les plates-formes Netflix, Disney+, Prime Vidéo et Max (76,4 millions d’euros à elles quatre).

À ce sujet — [PEOPLE] L. Lafitte et R. De Niro, parangons de vertu anti-Trump à Cannes

Le match entre Canal+ et Disney+

Mais la part de ces plates-formes croît inéluctablement. En début d’année, Disney+ a obtenu une diffusion à neuf mois des films qu’elle finance, contre six mois pour Canal+. Le groupe Canal garde l’avantage mais estime disproportionné le gain de Disney+ par rapport à son apport financier. Du coup, le groupe de Bolloré a revu son apport et il avait la marge pour le faire. Canal+ a une obligation de financement, calculée sur son chiffre d’affaires. Ce financement non négociable, disait, en janvier dernier, Maxime Saada, président de Canal+, se chiffrerait autour de 100 millions d’euros. Canal+ finançait donc avec libéralité le cinéma français bien au-delà de ses obligations, entre 180 et 220 millions d’euros par an. S’estimant mal servi en retour, il a revu l’accord à la baisse : sur la période 2025-2027, Canal+ donnera 160 millions d’euros par an en moyenne au cinéma français – restant toujours le premier argentier.

Les plates-formes investissent un peu plus, Canal+ moins. Il y a désormais un trou dans la comptabilité du cinéma français, qui devrait représenter 30 à 40 films de moins par an. Essentiellement, d’après les spécialistes du secteur, les films « moyens », ceux « dont les budgets se situent entre 4 et 6 millions d’euros »« Cette réduction des investissements est extrêmement inquiétante pour nous, producteurs indépendants », dit l’un d’entre eux. Pas seulement pour les producteurs : pour les acteurs, les techniciens, les scénaristes, les décorateurs, les dialoguistes, etc.

L’argent de Bolloré

Comme raison de sa moindre mise au pot, Canal+ ne fait état, pour les déplorer, que des avantages concédés à Disney+. On ne peut s’empêcher de penser que c’est aussi une leçon adressée au « monde de la culture » qui n’a eu de cesse de cracher sur Bolloré, le patron du groupe Canal, et obtenant, de concert avec la clique politique, la fermeture de la chaîne C8. Et demandant même celle de CNews !

Le monde de la culture crache sur Bolloré mais, comme nous le montrions à propos du film immigrationniste et clandestinophile Souleymane, ne crache pas sur son argent. Souleymane a été financé pour un cinquième par Canal+ (516.600 euros). Ce n’est pas le moindre paradoxe de notre monde de la culture qui vomit la préférence nationale tout en cultivant soigneusement « l’exception culturelle française » et les finances que celle-ci lui procure. Mais ces 30 à 40 films qui ne verront pas le jour, c’est autant de navets en moins, diront ceux que l’exception culturelle française n’éblouit plus depuis longtemps.

Samuel Martin, dans BV