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°° WEBTUBE : Frédéric Mitterrand vient de mourir. Il est d’usage, quand on est de droite et chrétien – contrairement au communiste Boris Vian -, de ne pas cracher sur les tombes. On apprenait, autrefois, aux enfants à se signer et se découvrir au passage du corbillard, par respect pour le gisant à l’intérieur, au moment où il se présentait, transi, devant son créateur.L’option la plus élégante aurait donc pu être le silence. Sauf que la surréaliste canonisation générale dont il fait l’objet dans les médias, le zèle de ses thuriféraires pour le porter au pinacle forcent à rétablir la vérité. Il ne manquerait plus qu’il soit – c’est tellement à la mode – panthéonisé.… La fameuse « foire aux éphèbes »Saperlipopette ! À l’heure de MeToo, on se pince ! Frédéric Mitterrand n’a, certes, jamais fait l’objet d’une condamnation en justice. A-t-on oublié cependant, ce qui était écrit dans son livre La Mauvaise Vie, présenté comme une autobiographie et faisant la promotion du tourisme sexuel en Thaïlande : « Tous ces rituels de foire aux éphèbes (sic), de marché aux esclaves (resic) m’excitent énormément », « la profusion de jeunes garçons très attrayants et immédiatement disponibles me met dans un état de désir que je n’ai plus besoin de référencer ou d’occulter, l’argent et le sexe, je suis au cœur de mon système ». Ce livre, quand il est sorti en 2005, a été un best-seller. Encenser son auteur urbi et orbi va relancer les ventes. Et susciter des vocations, qui sait ? Quelle bonne idée.
Frédéric Mitterrand s’en était défendu, sur France 2 : « Prostitution, oui, mais pas pédophilie, assurait-il. Je n’ai jamais été pédophile […] Quand les gens disent “les garçons”, on imagine toujours les petits garçons ! », « on veut toujours noircir le tableau, compliquer le tableau. Ça n’a aucun rapport. » Ce que « les gens » ont l’esprit mal tourné ! Rappelons la définition d’éphèbe, puisque c’est le mot qu’il utilise dans son bouquin : « Jeune garçon arrivé à l’âge de la puberté ». Ce n’est pas bien vieux.
Pour que le tour d’horizon soit complet, il faut, en sus, rappeler que dans l’émission 93, Faubourg Saint-Honoré, sur Paris Première, animée par Thierry Ardisson en 2005, Frédéric Mitterrand avait, toujours à l’occasion de la sortie de son livre, débattu de l’âge que pouvaient avoir les partenaires sexuels : « Au-dessus de 14 ans, c’est dégueulasse », s’était-il exclamé, déclenchant l’hilarité générale. Cette boutade était tellement drôle. Surtout vue, aujourd’hui, à l’aune de la salutaire réforme du Code pénal par la loi du 21 avril 2021 : aucun adulte ne peut se prévaloir du consentement sexuel s’il a moins de 15 ans.
Les jeunes Thaïlandais compteraient-ils pour du beurre?
Quand il avait été nommé ministre la Culture par Nicolas Sarkozy – cette fameuse ouverture à gauche – en 2009, le FN avec Marine Le Pen, mais aussi le PS en la personne de Martine Aubry ou Benoît Hamon, avaient rappelé son chef-d’œuvre littéraire. À droite, on avait soutenu inconditionnellement le nouveau ministre. « Se servir de la vie privée des gens pour en faire des attaques politiques et politiciennes, avait dénoncé Xavier Bertrand, ça me rappelle les pires heures de notre Histoire, des heures que chacun veut oublier. Et personne n’a intérêt à se situer sur le terrain des extrêmes, c’est un danger pour la démocratie d’utiliser de telles méthodes. » Des propos qui ont mal vieilli : les agissements de Strauss-Kahn ou de Baupin font-ils partie de leur vie privée, et ceux qui les ont dénoncés sont-ils antidémocrates ou même de dangereux fascistes ?
Saluons Le Gorafi qui, sous couvert d’humour (noir), a osé lever l’omerta : « Mort de Frédéric Mitterrand – la Thaïlande décrète trois jours de deuil national. » Pourquoi les « jeunes garçons » thaïlandais seraient-ils moins respectables que les starlettes à peine nubiles du cinéma français et les enfants de chœur du rapport Sauvé, pourquoi les immigrationnistes échevelés de notre monde politique ne semblent n’en avoir aucunement cure, s’empressant de canoniser celui qui qualifiait ces « jeunes garçons », textuellement, « d’esclaves » ?
Gabrielle Cluzel, Boulevard Voltaire