La crise des vocations chez les professeurs : le niveau baisse

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Articles     : Juillet 2023Juin 2023Mai 2023Avr. 2023  – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews

En cette année 2023, la France fait à nouveau face à une crise sans précédent dans le recrutement des professeurs des écoles. Les établissements scolaires sont désemparés, incapables de trouver suffisamment de candidats diplômés pour pourvoir les postes vacants. L’Éducation nationale est contrainte de baisser ses critères de recrutement, entraînant ainsi une chute dramatique du niveau de l’enseignement dans le pays.

Le déplacement du concours de la première à la deuxième année de master en 2022 a entraîné des conséquences désastreuses sur le vivier de candidats. Si l’on observe une légère augmentation des inscriptions au concours de professeur des écoles en 2023, avec 61.000 étudiants inscrits, cela reste bien en deçà des chiffres enregistrés entre 2017 et 2021, oscillant entre 90.000 et 100.000 candidats.

Un métier de moins en moins attractif 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur les 23.800 postes ouverts au concours de professeur dans le public, plus de 3.000 postes ne seront pas pourvus à la rentrée de septembre. Dans le premier degré, tant en maternelle qu’en cours élémentaire, 1.315 postes resteront vacants et, dans le second degré, dans les collèges et lycées, ce seront 1.848 postes qui seront laissés sans enseignant.

Les disciplines touchées par la crise des vocations sont multiples, dont les lettres classiques, qui sont particulièrement affectées. Pour 134 postes ouverts au CAPES, seulement 133 candidats étaient inscrits. In fine, seulement 47 candidats ont été admissibles, soit 30,6 %. Les mathématiques, la physique-chimie, l’éducation musicale, l’espagnol et l’allemand figurent également parmi les matières les plus touchées par cette pénurie d’enseignants.

La situation est alarmante dans plusieurs régions. À Créteil, 48 % des places n’ont pas trouvé preneur (soit 384 professeurs manquants), à Versailles, 45 % (soit 398), en Guyane, 70 %. Mayotte rejoint également cette liste inquiétante, avec 20 % des postes n’ayant pas été pourvus. Au niveau national, 18 % des postes restent vacants dans les collèges et lycées.

Face à cette crise, certaines académies n’hésitent pas à simplifier leurs moyens de recrutement. Une stratégie déplorée par Gilles Ardinat, coordinateur du forum École et Nation et professeur agrégé d’histoire-géographie. Contacté par BV, il déclare : « On reste sélectif dans certaines académies, mais dans d’autres comme Créteil ou Versailles, le concours n’est plus du tout sélectif. » Une professeur des écoles, ancienne jury au concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE), partage ce constat alarmant : « Lors du concours, on a des jeunes qui n’ont pas un vocabulaire élargi. Ils se trompent dans la définition de certains mots qui ne sont pas utilisés fréquemment mais qui font partie du lexique français. Même chose pour les mathématiques. Certains candidats n’ont pas du tout le niveau, mais on laisse passer par souci de quota. »

Plusieurs facteurs contribuent à cette crise des vocations. « Je pense que c’est dû à des salaires très bas et aux conditions de travail. », poursuit cette professeur. Gilles Ardinat pointe également du doigt le manque d’attractivité des postes d’enseignants : « Les étudiants se disent : qu’est-ce que je vais faire avec un Bac+5 mathématiques pour me retrouver dans un collège de Créteil ou de Seine-Saint-Denis où je vais être mal payé ? Alors qu’avec mon Bac+5, je peux trouver des emplois beaucoup plus sécurisés et mieux payés. » L’enseignante expérimentée témoigne également des conséquences désastreuses de cette crise sur la vie des professeurs : « Aujourd’hui, les jeunes professeurs sont envoyés dans des écoles loin de tout, délabrées, avec de mauvaises conditions. Lorsque après on veut mener une vie de famille, c’est difficile de se projeter. »

Face à ce désastre éducatif, la nomination de Gabriel Attal n’inspire pas confiance au responsable du forum École et Nation. Sans pour autant adhérer à sa politique, il reconnaît à Pap Ndiaye que, malgré ses « délires idéologiques »« c’est quand même sous son ministère qu’ont été finalisées ces augmentations de salaire des professeurs ». En revanche, selon lui, on ne peut attendre grand-chose de Gabriel Attal, dont « le CV est moins marqué à l’extrême gauche » mais dont les actions ne semblent guère prometteuses.

Pourtant, l’espoir subsiste chez certains, comme cette enseignante qui place son attente dans le nouveau ministre : « On attend énormément de Gabriel Attal puisqu’on n’a rien jusque-là. »

Félix Perrollaz, pour Boulevard Voltaire

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