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L’actualité connaît parfois des téléscopages ironiques. Pendant que Pap Ndiaye s’installait dans ses nouvelles fonctions au ministère de l’Éducation nationale, Kylian Mbappé annonçait choisir le PSG plutôt que le Real Madrid. Le montant de la transaction est incertain mais, à coup sûr, vertigineux. Convenons que la formidable réussite du « krack de Bondy » a de quoi invalider quelque peu les thèses de « racisme structurel » et de « handicap social » des personnes « noires » en France qui sous-tendent le travail universitaire de Pap Ndiaye.
Hasard, une nouvelle fois, du calendrier, c’était, il y a quelques jours, le deuxième anniversaire de la mort, au champ d’honneur, du jeune et blond légionnaire de première classe Kévin Clément, né à Luxeuil-les-Bains la même année (1998) que Kylian Mbappé et tombé pour la France au Mali, le 4 mai 2020. Peut-être Kylian Mbappé a-t-il subi ces « micro-agressions » naïves et sans malveillance évoquées, en 2020, dans Le Monde par celui qui n’était pas encore ministre de l’Éducation : « Des micro-agressions si petites que les auteurs ne les perçoivent pas mais qui blessent » et qui « instillent en France un racisme inconscient mais ravageur » (sic), comme « Vous venez de quel pays ? » ou « Tu dois aimer quand il fait chaud ». Kevin Clément, lui, n’a subi aucune de ces micro-agressions mais une macro-agression terroriste terrible, meurtrière, loin des siens, en Afrique, dans un pays devenu hostile à la France après l’avoir appelée au secours. Une macro-agression qui lui a coûté la vie. Son nom est déjà oublié. Pas celui de Mbappé, bien sûr. Qu’en pensent ceux qui promeuvent l’idée d’un « privilège blanc » ?
D’aucuns, dans les médias, affirment déjà que le très brillant Kylian Mbappé n’en restera pas là. Qu’après le football, il pourrait même faire un jour de la politique. De fait, la figure de la diversité qu’il incarne remplacerait avantageusement, pour apaiser la France, Pap Ndiaye : le jeune footballeur est né d’un père camerounais et d’une mère bondynoise originaire d’Algérie, a été scolarisé dans un établissement catholique de Bondy (dans l’émission « Au tableau », en 2018, il se déclare chrétien) et fait montre d’une reconnaissance infinie à son pays qui lui a permis de faire fructifier ses (extraordinaires) talents. Dans un entretien accordé à L’Obs, le 3 juin 2021, à la question de savoir s’il est « très attaché à la France », il répond : « Bien sûr, je suis né en France, j’ai grandi en France, la France m’a tout donné. Et j’essaie de le lui rendre, chaque fois que je joue pour l’équipe nationale. » Plus loin encore : « Pour moi, ça a toujours été clair : je suis né en France, mes parents sont français, j’ai grandi en France. Je suis français à 100 %. » Et enfin : « J’ai toujours été éduqué avec cette forme de reconnaissance pour la France, elle fait des choses pour les gens, et à moi, à ma famille, elle a beaucoup donné. Donc il faut être fier de son pays, les Américains sont fiers d’être américains. Pourquoi les Français ne sont-ils pas fiers d’être français ? »
Une reconnaissance qu’il a encore exprimée, ce lundi 23 mai, avec simplicité, sur le plateau du 20 Heures de TF1, face à Gilles Bouleau : « Je suis français. Ce nouveau contrat, c’est aussi une reconnaissance, une reconnaissance à mon club le PSG mais aussi à mon pays. »
« J’ai vu en mon temps cent artisans, cent laboureurs, plus sages et plus heureux que des recteurs de l’université », disait Montaigne en son temps. On pourrait rajouter cent footballeurs.
Gabrielle Cluzel pour Boulevard Voltaire
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