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« Il suffira d’une étincelle, un pavé ça fait pousser des ailes », « Défendons nos retraites », « Résistance Sabotage »… Sur les murs de la faculté de Rennes 2 fleurissent des graffitis contre le projet de réforme des retraites. En pointe de la mobilisation, l’université rennaise accueille depuis plusieurs semaines une succession d’assemblées générales qui débouchent, sans grande surprise, sur des blocages à répétitions. À la manœuvre, le syndicat étudiant d’extrême gauche Union Pirate peut compter sur la complaisance de la présidence de l’université. Faisant fi de toute neutralité, le conseil académique de Rennes 2 a ainsi commencé par condamner le recours au 49.3, le passage « en force » du projet de réforme des retraites, avant de demander la démission d’Élisabeth Borne. Quelques jours plus tard, la présidence de la faculté annonçait « la banalisation des enseignements » pour le 23 mars, jour de mobilisation. Autrement dit, ce jeudi, les enseignements sont suspendus, les examens reportés et les cours en distanciels prohibés. Une nouvelle fois, Rennes 2 se plie aux injonctions d’une minorité de militants bruyants.
[Communiqué de la Présidence] Dans le contexte de la nouvelle journée de mobilisation nationale contre le projet de réforme des retraites prévue jeudi 23 mars, la Présidence renouvelle la banalisation des enseignements pour cette journée sur les trois campus rennais et briochin.
— Université Rennes 2 (@UnivRennes_2) March 21, 2023
Des blocages aux quatre coins de la France
Il n’y a pas qu’à Rennes que l’extrême gauche impose sa loi. Tolbiac, René Cassin, Sorbonne Nouvelle, Montpellier, Saint-Étienne… Partout en France, une cinquantaine d’universités sont concernées par les blocages. Même les facultés historiquement moins ou peu militantes se retrouvent embrigadées par le mouvement. Le 21 mars des étudiants de l’université Dauphine (Paris), réunis par l’UNEF, syndicat étudiant de gauche, ont ainsi voté en faveur du blocage. De même à l’université Saint-Quentin-en-Yvelines, où la dernière mobilisation remontait au début des années 2000. Si le mouvement actuel connait, à la veille du 23 mars, une certaine ampleur, Vianney Vonderscher, président de la Cocarde joint par BV, préfère temporiser : « les réels blocages ne concernent que les facs ayant une culture de la contestation. Dans les autres universités, les blocages sont votés mais rarement appliqués et les cours peuvent continuer ».
A plus de 200 en assemblée générale, Dauphine vote le blocage ! Face à Macron, le tournant de la mobilisation est pris !
— Unef Dauphine (@UnefDauphine) March 21, 2023
La jeunesse reste mobilisée ✊ pic.twitter.com/rChC0iRIJu
Mais quand elles ne sont pas bloquées, les facultés doivent tout même faire face aux intrusions de l’extrême gauche. Sur son compte Twitter, l’UNI relève ainsi qu’à Aix, un responsable d’amphithéâtre se fait prendre à partie et exclure de la salle par une poignée de militants virulents. À Lille, l’extrême gauche envahit la bibliothèque universitaire et perturbe le travail des étudiants en criant des slogans antifas. À Strasbourg, étudiants et militants envahissent un conseil d’université. Une situation dénoncée par l’UNI pour qui « tous les moyens sont bons et légitimes aux yeux [des militants, ndlr] pour imposer leur vision minoritaire à la majorité ».
Dans plusieurs facs de France les gauchistes font régner le chaos en toute impunité :
— UNI (@droiteuniv) March 22, 2023
– à Aix ils agressent notre responsable dans l’amphi
– à Lille ils envahissent la BU
– à Strasbourg ils occupent un conseil d’université
– à Lyon ils sabotent notre distribution alimentaire pic.twitter.com/nOH39KnGQb
À ces manifestations dans les universités vient s’ajouter la mobilisation de quelques lycées, largement influencés. Ainsi, le lycée Hélène Boucher, dans le nord de la capitale, est bloqué depuis la fin des épreuves du bac par une poignée de lycéens, soutenus par quelques parents et des militants aguerris. Pour la journée du 23 mars, les syndicats de l’Éducation nationale annonce déjà près de 70% d’enseignants grévistes et 140 écoles fermées à Paris.
« Tous ces blocages commencent à être infernaux pour beaucoup d’étudiants » nous explique Vianney Vonderscher de la Cocarde pour qui ces militants d’extrême gauche sont les premiers responsables de la situation. « Ils ont leur part de responsabilité dans la réforme des retraites car ils ont manifesté contre Marine Le Pen. Ils se plaignent de ce qu’ils ont permis » analyse-t-il. Pour autant, la Cocarde, habituée de la lutte contre l’entrisme de la gauche radicale à l’université, refuse aujourd’hui de lutter contre ces blocages. « Nous avons manifesté notre opposition à la réforme des retraites et notre soutien aux manifestants. On ne veut pas que les étudiants soient pénalisés mais on ne doit pas non plus casser la mobilisation » commence par expliquer le président du syndicat étudiant de droite. Mais, loin de participer à ces blocages et d’empêcher la tenue des cours, la Cocarde préfère encourager ses militants à participer aux manifestations. « C’est un difficile équilibre à tenir pour ne pas tomber dans le jeu de l’extrême-gauche » nous confie Vianney Vonderscher.
Clémence de Longraye, Boulevard Voltaire
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