Réforme des retraites : « Mobilisation générale », vraiment ? Et les banlieues ?

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Articles  : Mar. 2023Fev. 2023Jan. 2023Dec. 2022 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887

Les deux motions de censure proposées par ce que l’on appelle « les oppositions » ont été rejetées, ce lundi. Celle que présentait Charles de Courson, brièvement passé de l’ombre à la lumière, pour le groupe LIOT, a échoué à neuf voix près. On comprend, même si on ne l’approuve pas, l’exaspération éructante de Jean-Luc Mélenchon, qui en appelle désormais, face caméra, à une « censure populaire », par la rue. Outre que cette vision des choses ne montre pas une grande confiance dans la représentation nationale, on ne peut pas dire non plus que ce soit particulièrement constructif. Mais ils sont comme ça, les Insoumis : ils vivent encore dans la mystique révolutionnaire, la « mystique du coup de force », disait-on dans le camp d’en face, il n’y a pas si longtemps.

La Ve république est-elle sur le point de tomber ? Peut-être. Tous les chefs d’État, depuis Giscard, ont fait ce qu’ils ont pu pour saper l’édifice. De cette Constitution, que de Gaulle avait taillée à ses mesures et qui est bien trop grande pour un Sarkozy, un Hollande ou un Macron, il ne reste que l’illusion de la grandeur, l’ombre portée du gaullisme, vivante insulte à l’armée d’insectes qui peuple les allées du pouvoir. La rue suffira-t-elle à faire tomber le pouvoir? Peut-être, également. On se souvient que Macron était prêt, lors de la crise des gilets jaunes, à être exfiltré en hélicoptère. Il a peut-être vu en face, pour la première fois de sa vie, ce que pouvaient être les conséquences, dans le réel, des décisions qu’il prenait, d’une main légère, dans des pièces ministérielles et aristocratiques du Grand Siècle, trop belles et trop grandes pour lui, là encore. Les lâches ne pardonnent pas à ceux qui leur ont fait peur. Cela explique peut-être, sans verser dans la psychologie de comptoir, la haine d’Emmanuel Macron pour son peuple : ressorti vivant de l’épreuve, il se venge contre ceux qui l’ont fait chanceler. Cette fois, la réforme des retraites pourrait être le détonateur approprié.

La France, aux yeux du monde, est définitivement passée dans le camp des pays sous-développés. La France n’est pas « en voie de développement », c’est le contraire : elle est en voie de décadence, en voie d’involution, dirait-on avec les mots d’Evola. Elle tombe, de plus en plus vite, dans le bourbier des pays faillis. C’est Haïti dans le décor de Louis XIV. C’est l’Albanie à deux stations du Trocadéro. Hier, il y avait dans Paris des trafiquants de crack, des voleurs à la tire, des vendeurs de tour Eiffel agressifs, des « mineurs » à calvitie précoce et des « surmulots » le long des rues. En ce moment, il y a dans Paris des pyramides de poubelles, parfois en flammes, parfois dévorées par des bataillons de rats ; il y a des manifestants qui cassent et qui brûlent, des policiers qui les frappent, des stations de métro fermées et des trains en grève. Nous n’avons plus beaucoup de leçons à donner à qui que ce soit. Tout ce qui nous sépare de certains États africains ou latino-américains, c’est le décor dans lequel nous commettons ces ignominies, un décor trop grand pour nous, lui aussi, comme la constitution de la Ve pour Emmanuel Macron.

Mélenchon veut une mobilisation générale, une censure par la rue. C’est bien, papy. Mais la banlieue, alors ? Où est-elle ? Où sont-ils, les électeurs de La France insoumise qui se disent solidaires des luttes sociales mais ne défilent que pour demander le port du voile ? Où sont-ils, les fameux musulmans patriotes dont tout le monde (d’Alain Soral à Yassine Belattar) parle depuis vingt ans, mais que personne n’a jamais vus ? La banlieue se tait. La banlieue reste chez elle. D’abord parce que ce sont des histoires de Gaulois, tous ces trucs de retraite, et qu’en banlieue, on se débrouille. Ensuite, parce que tout cela fait les affaires d’une certaine partie de la jeunesse immigrée, qui voit bien que, pan après pan, tout semble se casser la figure et que (clou du spectacle) ce sont des embrouilles de Français entre eux. On n’a pas vu les banlieues pour Charlie Hebdo, on ne les verra pas pour les retraites. Ces deux combats sont ceux d’une France de feignasses lobotomisées qui défendent le blasphème et les acquis sociaux, deux choses qui semblent absurdes à n’importe quel esprit sensé.

Quand les gauchistes se réveilleront, ce sera trop tard. Certains risquent bien de se retrouver à genoux, en pyjama orange, sur un quelconque littoral, prêts à être égorgés. Et à ce moment-là, ils se foutront pas mal de savoir s’ils ont tous leurs trimestres, mais ce sera trop tard. À chacun ses combats.

Arnaud Florac, Bouleavrd Voltaire

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