Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) exclut de son dîner le seul candidat juif de la campagne

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Articles  :  Fev. 2022 – Jan. 2022 –   Dec. 2021 –   Facebook : https://www.facebook.com/ORTF-News-107572991571884

Ce jeudi 24 février se tient le traditionnel dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) en présence de tous les candidats et du premier ministre. Enfin, presque tous. Ne sont naturellement pas conviés « les extrêmes », considérés « hors du champ républicain » par Francis Kalifat, président du Crif.

Quel est le but de ce dîner ? Porter la voie politique des juifs de France et entretenir un dialogue avec les pouvoirs publics. Majorité et opposition s’y retrouvent, mais aussi ambassadeurs, personnalités religieuses, syndicalistes, artistes, personnalités médiatiques : près d’un millier de personnes sont attendues ce soir au Carrousel du Louvres à Paris, selon les organisateurs.

Le rejet des extrêmes : « un impératif moral »

Mais voilà : ni Marine Le Pen, ni Jean-Luc Mélenchon, ni Éric Zemmour ne sont invités car « le rejet des extrêmes est […] un impératif moral » explique Francis Kalifat dans une interview de l’Opinion le 13 février. Que plus de 40% des intentions de vote ne soient pas représentés au dîner ne l’effraie pas :  sa « véritable inquiétude » est que ces trois candidats atteignent un tel pourcentage dans les sondages !

C’est surtout pour Éric Zemmour qu’il a de l’aversion, le considérant « hors du champ républicain » car « ses idées et ses références politiques le placent en héritier de Maurras et de Jean-Marie Le Pen ». Que le candidat de Reconquête! se revendique juif pratiquant attise le rejet du Crif. Le chef d’accusation est long : « Par ses positions extrêmes, il s’est placé à la droite de Marine Le Pen. Par ses tentatives de réécriture de l’histoire, il s’est installé en chef de file du révisionnisme dans notre pays. La brutalité de son discours, confondant souvent Islam et islamisme, sa volonté d’abroger les lois mémorielles, ses propos sur Pétain, qu’il cherche au fond à réhabiliter […], tout cela en fait un invité indésirable au dîner du Crif ». Francis Kalifat a plaidé en octobre dernier sur Radio J pour qu’ « aucune voix juive » ne soit accordée à Éric Zemmour.

Zemmour plus populaire dans la communauté juive française que le Crif ?

Si l’on en croit Zemmour, il serait « très populaire » quand il se rend dans une synagogue. Il ironisait même à l’endroit du président du Crif en le défiant au micro de Sud Radio le 11 octobre : « Je conseille à Monsieur Kalifat de venir avec moi [à la synagogue, NDLR] et on verra qui sera le plus populaire ».

L’avocat Gilles-William Goldnadel rejoignait Éric Zemmour le 13 octobre dans nos colonnes : « La très grande majorité des juifs français ne supportent plus les notables du Crif qui ne les représentent plus ». Il accuse le Crif d’être « obsédé par le FN » et d’avoir « complètement méconnu et mésestimé le mal fait par l’extrême gauche en France » qui, « par sa passivité, voire par sa complaisance et sa bienveillance, […] a autorisé, d’une certaine manière, l’immigration massive ». « Les juifs français ont été les premières victimes de cet antisémitisme islamique que le Crif ne voulait pas voir ».

Il conclut : « Je ne dis pas que l’on doive voter Zemmour lorsqu’on est juif. Lorsqu’on est juif, on fait ce que l’on veut, on vote pour qui on veut et on ne reçoit certainement pas les consignes du président du Crif ».

Matthieu Chevallier, Boulevard Voltaire

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