Trump concurrence la Big Tech pour reprendre la Maison-Blanche en 2024

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Articles : Dec. 2021Nov. 2021 – Oct. 2021Sept 2021Aout 2021

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Fin octobre, Donald Trump annonçait le lancement, début 2022, de Truth Social, son propre réseau social, via son nouveau groupe de médias Trump Media and Technology Group (TMTG). Très ambitieux, il comptait ainsi concurrencer les Big Tech en proposant une plate-forme libre, sans censure politique, ainsi qu’un service de vidéo à la demande, aux programmes « non woke ».

Vœu pieux ? Pas si sûr, à en croire les dernières informations qui nous parviennent des États-Unis. Car, quand certains ne font que parler, lui agit. Et c’est bien la marque de fabrique de cet hyperactif, de pourtant soixante-quinze ans. Rappelons qu’en 2004, il s’était déjà brillamment lancé dans les médias via son émission télévisée, de dix saisons, The Apprentice.

Ainsi, début décembre, le magnat de l’immobilier new-yorkais annonçait avoir levé près d’un milliard de dollars auprès d’investisseurs institutionnels ; ces derniers voulant toutefois garder l’anonymat. Selon l’agence de presse Reuters, il s’agirait principalement de fonds d’investissement. Des apports de particuliers fortunés sont toutefois relevés, avec un ticket d’entrée à 10 millions de dollars. La prouesse financière est assez incroyable et intervient dans le cadre de la fusion de son groupe TMTG avec le groupe Digital World Acquisition Corp. (DWAC), lui permettant au passage d’entrer en Bourse.

Pourtant, certains médias français préfèrent se concentrer sur leurs « doutes de concrétisation » et l’éventuelle enquête de la SEC (Security and Exchange Commission), gendarme des marchés financiers outre-Atlantique. Le groupe serait ainsi « déjà sous l’œil des régulateurs ». Sur ce dernier point, rien ne semble pourtant évident, la SEC n’ayant pas voulu faire de commentaires sur l’existence ou non d’une enquête.

En question, la forte hausse de l’action de DWAC, suite à l’annonce de la fusion avec TMTG. En seulement deux jours, la cotation est en effet passée de 9,96 dollars à 94,20 dollars, pour, après euphorie, retomber à 44 dollars. Certains analystes n’y voient que le « bon coup » joué par quelques-uns, vendant au plus haut, et émettant par là même des doutes sur l’opération. L’avenir – et s’il y a lieu l’enquête – le dira mais, dans tous les cas, le nom Trump reste vendeur. L’intérêt massif d’investisseurs ayant, du reste, fortement affolé les démocrates.

Côté TMTG, le nom du PDG vient d’être annoncé. Il s’agit de Devin Nunes, élu républicain de Californie à la Chambre des représentants, qui quittera son poste à Washington, DC à la fin de l’année. Proche de Donald Trump, il avait notamment pris la défense de l’ancien président face au FBI quand celui-ci l’accusait de collusion avec la Russie.

Côté finances, le groupe table sur 81 millions d’utilisateurs pour Truth Social et 40 millions d’abonnements pour son offre de programmes à la demande d’ici 2026. Les revenus attendus à quatre ans sont, eux, à hauteur de 3,6 milliards pour les deux entités consolidées. À titre comparatif, le compte Twitter de Trump comptait 89 millions d’abonnés avant sa fermeture en janvier 2021 et son compte Facebook 33 millions. Du côté des plates-formes vidéos concurrentes : Netflix recense, à ce jour, 214 millions d’abonnements payants et Disney+ 116 millions.

À noter qu’en termes d’environnement, les signaux semblent bien au vert. L’un des principaux reste la chute de l’attractivité de Twitter suite à la censure et la clôture massive de comptes. Ses revenus sont par ailleurs en perte de vitesse, son nombre d’abonnés actifs plafonne à 211 millions (quand Facebook en enregistre trois milliards) et son PDG emblématique, Jack Dorsey, vient de quitter le navire…

Tous l’ont compris : le lancement de ce nouveau groupe média, au-delà d’apporter un nouveau souffle à la liberté d’expression, a un objectif précis : permettre à Trump de retourner à la Maison-Blanche en 2024. Bien loin des tweets, et sous les palmiers de Mar-a-Lago (sa résidence de Floride), l’auteur de The Art of the Deal prépare donc sa prochaine campagne, étape par étape.

Gaëlle Baudry, Boulevard Voltaire

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