Publié le 22 novembre 2019 – par Manuel Gomez (RL)
Peut-être que dans ce cas-là, mais uniquement dans ce cas-là, c’est-à-dire le retour des djihadistes ayant combattu dans les rangs de l’ennemi de notre pays, Daesch (l’État Islamique), et que l’on nous oblige à accepter, malgré notre volonté, alors qu’ils auraient dû être jugés, incarcérés et même exécutés dans les pays où ils ont assassiné et massacré, l’Irak, la Syrie, la Libye, un François Mitterrand serait indispensable à la tête de la France.
Oui, un François Mitterrand qui s’était montré inflexible, intransigeant, lors de la guerre d’Algérie, alors que garde des Sceaux, après avoir été ministre de l’Intérieur du gouvernement Mendès-France, il n’avait pas hésité une seule seconde à condamner à la guillotine 45 assassins, membres du FLN, également ennemis de la France, à cette époque (entre le 19 juin 1956 et le 21 mai 1957, chute du gouvernement Guy Mollet).
Mitterrand estimait que leurs crimes étaient suffisamment ignobles pour que leurs exécutions ne suscitent aucun remous dans l’opinion française.
Il avait voulu faire un exemple, même en donnant l’ordre de guillotiner un « Français », Fernand Iveton, le 11 février 1957, membre du Parti communiste et de la CGT.
Sur ces 45 assassins destinés à la guillotine, 39 ont eu la tête tranchée.
Il s’agissait d’une décision prise lors du Conseil des ministres du 15 février 1956, sous les ordres de Guy Mollet, alors président de ce Conseil : « Il s’agissait d’adopter des mesures exceptionnelles en vue de rétablir l’ordre, la sécurité des personnes et des biens et la sauvegarde du territoire. »
François Mitterrand était même l’un des plus ardents partisans de ces mesures radicales : « Pris en flagrant délit de participation à une action contre les personnes ou les biens, quand elles sont commises par des auteurs porteurs d’armes, d’explosifs, de munitions, de matériel de destruction ou d’effets d’équipement ou d’habillement militaire, ils pourront, sans instruction préalable, être traduits devant un tribunal, y compris si les faits qui leur sont reprochés sont susceptibles d’entraîner la peine capitale. »
Ces décrets seront publiés au « Journal Officiel » le 17 mars 1956 et signés par François Mitterrand, Maurice Bourgès-Maunoury, ministre de la Défense, et Robert Lacoste, ministre résident en Algérie, tous des socialistes !
L’ordre, la sécurité des personnes et des biens et la sauvegarde du territoire, n’est-ce pas ce qui nous menace aujourd’hui avec ce retour en France des djihadistes de Daech ?
Pour Mitterrand « L’Algérie c’était la France, et la France ne devait pas reconnaître chez elle d’autre autorité que la sienne. »
C’est bien entendu sous François Mitterrand que l’abolition de la peine de mort fut votée en 1981.
En était-il partisan ? On peut en douter quand il fait nommer son ex-directeur de cabinet et homme de confiance, Pierre Nicolaÿ, qui supervisa les dossiers choisis pour ces exécutions, à la vice-présidence du Conseil d’État (décret signé par Badinter) et, en 1987, l’éleva à la dignité de grand officier dans l’ordre de la Légion d’honneur.
Les temps ont bien changé depuis et qui, à votre avis, pourrait s’adresser à la France dans de tels termes : « L’ordre doit être maintenu certes, mais non pas seulement. Il faut affirmer la force française et marquer notre volonté. Il ne s’agit pas seulement de réprimer, de passer à la contre-offensive afin de reconquérir un territoire qui n’est pas encore perdu. Il s’agit d’affirmer, à l’intention des populations qui pourraient s’inquiéter, qu’à tout moment, à chaque instant, elles seront défendues. »
Ne vous méprenez pas, je ne suis pas devenu subitement socialiste, d’ailleurs ce parti a disparu de la scène politique, mais il est vrai que l’on peut, quelquefois et dans certains cas, regretter certains Présidents qui avaient une autre idée de la France !