Entre abstention et vote contre, les LR lâchent Orbán : Emmanuel Macron peut être content !

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En deux jours, les contradictions profondes qui minent le parti de Laurent Wauquiez ont refait surface.

D’abord, il y a la campagne d’Erik Tegnér pour la présidence des Jeunes Républicains sur le thème de l’union des droites jusqu’au Rassemblement national. Une campagne qui a le don d’affoler tous les tenants de la « ligne rouge », notamment les juppéo-centristes qui se réunissaient, dimanche, à Bordeaux, autour de leur chef, sans parler de Xavier Bertrand, qui a quitté les LR.

On saura, la semaine prochaine, si la candidature de Tegnér sera validée par les instances dirigeantes du parti. Un test sur la volonté de Laurent Wauquiez d’assumer vraiment une ligne de droite…

Mais, dès ce mercredi 12 septembre, à Strasbourg, a eu lieu un test, peut-être plus important, pour la crédibilité de Laurent Wauquiez : les députés européens, et donc ceux du PPE – groupe auquel appartiennent les élus LR -, ont voté pour l’activation de l’article 7 contre la Hongrie. Viktor Orbán, venu défendre la position de son pays, notamment sur son refus de l’immigration, appartient lui aussi au PPE. Jean Leonetti, porte-parole LR, a maladroitement justifié, dans L’Opinion, ce vote contre Orbán qui, selon lui, « s’est malheureusement détaché des règles européennes et du PPE ».

Donc, lâchage du PPE et de la droite LR. En effet, seuls trois des seize députés LR (dont Nadine Morano) ont voté contre l’ostracisme qui pourrait être infligé à la Hongrie, si la procédure allait jusqu’au bout. Rachida Dati, Brice Hortefeux, Michèle Alliot-Marie et Geoffroy Didier, qui viennent régulièrement tenter de nous séduire avec leurs airs martiaux, se sont abstenus. Quant à Renaud Muselier, il n’a même pas pris part au vote.

Or, ce matin même, le même Renaud Muselier déclarait à Var-matin :

« Je pèserai dans ma famille politique et je défendrai le PPE (Parti populaire européen), c’est-à-dire la droite française au niveau européen. La ligne va de Orbán à Lamassoure, et c’est pareil pour les LR. Je souhaiterais que ce soit monsieur Leonetti qui pilote notre liste pour les élections. »

Le 12 septembre 2018 est donc une nouvelle journée des dupes LR (des dupes ? Des hypocrites ? Des traîtres ? On ne sait plus) : le matin, « la ligne va de Orbán à Lamassoure », l’après-midi, elle va de Lamassoure à Lamassoure, et Orbán est lamentablement lâché par des députés LR en fin de mandat. Ils ont choisi Macron contre Orbán et ils ont eu tort. Cela ne sera pas sans conséquence, notamment pour les élections européennes de mai prochain. Dans un tweet, Erik Tegnér demandait à Laurent Wauquiez de ne pas reconduire les députés français qui ont trahi leur allié du PPE et un pays ami. Mais le mal est fait. Et cela ne suffira pas.

Laurent Wauqiuez et la droite LR ne pourront pas nous convaincre de leur sincérité sur les questions d’identité et d’immigration s’ils ne sont pas capables, quand il le faut, de s’engager clairement et de s’opposer à ces diabolisations. C’est une question de démocratie élémentaire et de respect des valeurs de leurs électeurs.

Il est, d’ailleurs, révélateur que la fracture au sein de LR, qui s’agrandit un peu plus aujourd’hui, se fasse au niveau de la jeunesse, de l’Europe et de l’immigration : en s’obstinant dans un conformisme centriste, les chefs LR condamnent leur parti à un dépérissement sociologique. En rejetant Tegnér comme Orbán, toutes choses égales par ailleurs, LR deviendra un parti de retraités qui ne pèsera plus que 10-15 %.

Depuis des années, la liste des occasions manquées par la droite LR pour se ressaisir est immense. Ce mercredi 12 septembre 2018, Laurent Wauquiez en a ajouté une nouvelle. Mais c’est aussi une occasion de clarification qui ouvre un espace considérable à droite pour constituer une liste anti-Macron (qui s’est, d’ailleurs, empressé d’applaudir au vote du Parlement européen). Une liste « pro-Orbán » ? Plus, mieux que cela : une liste qui défende, non pas les « valeurs de l’Union européenne », que les Juncker and Co. ont, du reste, bien du mal à définir, mais notre civilisation européenne.




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