Etonnante cette mobilisation des intellectuels et des artistes en France pour les Rohingyas. Pour les Yézidis point de mobilisation. Pour les chrétiens d’Orient point de mobilisation. Il faut dire que les Rohingyas possèdent un avantage : se sont des musulmans sunnites. Les réseaux musulmans se sont donc mobilisés et dans la France de 2017 c’est une condition indispensable pour qu’une frange des « élites » en phase de sidération suive le mouvement.
Cette mobilisation a été précédée par une campagne de presse unanime contre les militaires et les Bouddhistes birmans. Il a été décidé qu’il y avait les gentils d’un côté et les mauvais de l’autre. Toujours le même sectarisme douteux et absurde. Même l’icône Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la Paix en 1991, a été jetée avec l’eau du bain pour les besoins de la cause. Quand on sait le rayonnement qu’elle pouvait avoir au sein des « élites » françaises, la voir ainsi calomniée et condamnée aussi rapidement sans autre forme de procès, en dit long sur le processus en cours dans une partie de l’intelligentsia française et que Michel Houellebecq avait anticipé dans son ouvrage prophétique « Soumission ».
Notre problème n’est pas de donner des bons points aux uns et des mauvais aux autres concernant les événements en Birmanie mais de constater que le soutien des Rohingyas en France se fait essentiellement sur une base communautaire. Des musulmans soutiennent des musulmans. Avec l’appui d’une partie de l’intelligentsia acquise à leur cause ou qui cherche à se faire bien voir. Ceci est nouveau. Cette communautarisation de l’humanitaire est une nouvelle preuve des divisions de la société française. Les fractures birmanes trouvent en France un écho qui n’est pas anodin.
Au passage signalons que 215 millions de chrétiens sont persécutés dans le monde. Mais eux, ils n’ont pas Omar Sy et toute la bobocratie pour faire une vidéo.
