. Cambrioleurs pourchassés dans l’Oise : quand les villageois se rebiffent

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#webtube : Grâce à la solidarité et à la mobilisation de ses voisins, un couple a échappé au pire, dans un petit village de l’Oise. Une scène digne d’un film américain. Dans la soirée du lundi 4 août, la petite commune de Pontpoint, dans l’Oise, a été le théâtre d’un événement peu banal. Tout a commencé par un appel téléphonique reçu par un habitant nommé Loris, alors qu’il sortait de son domicile familial. « Les voisins se font tabasser par des cambrioleurs ! », lui lance alors son frère, à l’autre bout du fil. N’écoutant que son courage, le jeune homme rebrousse chemin et se rend chez les voisins d’à côté, où son frère et son père sont déjà arrivés. « Mon frère a entendu appeler à l’aide, a-t-il ensuite rapporté au Parisien. Il a sauté le muret et a vu la mamie qui essayait de s’échapper vers le portail et se faire traîner. »

Débute alors une véritable chasse à l’homme pour rattraper les malfrats. Les deux frères rameutent leurs proches, mais aussi les passants croisés sur leur chemin. « Les cambrioleurs sont partis par les champs au-dessus de l’église jusque dans la forêt de Pontpoint, explique Loris. Les gens du tabac les ont vus passer et se sont mis à leur poursuite. »

Grâce à cette mobilisation citoyenne, les gendarmes sont parvenus à mettre la main sur les suspects. « Actuellement, trois hommes âgés de 17 à 20 ans sont en garde à vue », a indiqué le procureur de la République de Senlis, qui a ouvert « une enquête de flagrance confiée à la brigade des recherches de Senlis pour vol aggravé par plusieurs circonstances ».

Les victimes, sérieusement blessées, ont été prises en charge à l’hôpital et par une association chargée de leur apporter le soutien psychologique nécessaire. « S’ils n’étaient pas intervenus, il y aurait sûrement eu un drame », raconte Jean-Louis, l’oncle de Loris, qui s’est lui aussi mobilisé pour retrouver les auteurs. Et le neveu d’ajouter : « La dame est traumatisée, elle s’est vue mourir. »

De son côté, le maire de Pontpoint, Bruno Dauguet, a exprimé son soutien au couple agressé. « Nous [lui] devons [d’être] toujours dévoué pour la commune », a-t-il confié, au sujet du mari blessé, précisant que ce dernier avait réalisé « une bonne partie des décorations aux entrées et sorties du village ».

L’inquiétant phénomène du home-jacking

Les home-jackings semblent se multiplier, en France, depuis le début de l’année. Samedi 26 juillet, deux touristes brésiliens ont été victimes d’une de ces violentes attaques dans l’appartement qu’ils louaient pour leurs vacances, dans le XIVe arrondissement de Paris. Menacés avec un couteau sous la gorge, ils ont été contraints de livrer leurs téléphones et de l’argent liquide.

Plus tôt dans le mois, le 4 juillet, l’influenceuse Soraya Riffy, 30 ans, a été ligotée avec de l’adhésif à son domicile et tabassée par trois individus, qu’elle soupçonne aussi de viol alors qu’elle avait perdu connaissance. La jeune femme est sortie de l’événement traumatisée.

Mais ce type de cambriolages ne vise pas exclusivement les personnalités et habitants des centres urbains. « Cela peut toucher n’importe qui », confirme Agathe Foucault, porte-parole de la police nationale. Même les hameaux les plus paisibles. On en a eu la preuve au printemps dernier, à Moutiers-en-Cinglais, un petit village du Calvados. Dans la nuit du 16 au 17 mai 2025, un couple et ses deux enfants ont été réveillés en pleine nuit par une équipée venant vraisemblablement de banlieue parisienne. Les trois « jeunes » les ont ligotés et torturés dans l’espoir de leur soutirer leurs biens les plus précieux. Une nuit d’horreur que même TF1 n’a pas eu le cœur de passer sous silence.

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Ces attaques illustrent le recul de l’État dans sa capacité à tenir le territoire. Débordant des cités et des villes, l’insécurité s’abat désormais aussi sur les bourgs. Plus aucun lieu ne semble épargné par ces bandes qui pillent, agressent et détruisent tout sur leur passage, comme au temps des razzias barbaresques.

La vulnérabilité des zones reculées

Face à ce phénomène de prédation grandissant, l’État apparaît bien impuissant. Emmanuel Macron n’a-t-il pas lui-même annoncé l’avènement de la « société de vigilance », invitant, en quelque sorte, les citoyens à se débrouiller par eux-mêmes ? Les malfaiteurs, eux, ont reçu le message cinq sur cinq. Ils ont bien compris que les moyens mis en œuvre pour les neutraliser étaient dérisoires, notamment en milieu rural où les effectifs sont réduits et les temps d’intervention des gendarmes souvent allongés. Livrés à eux-mêmes, les habitants des zones reculées, jusqu’alors préservées, n’ont plus d’autres choix que de s’organiser et apprendre à se défendre. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un voisin comme Loris.