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#webtube : La capitulation de l’empire du Soleil-Levant mit un terme à la 2nde guerre mondiale, mais pas au calvaire des Japonais. Le 9 août 1945, à 11h02, un grondement sourd fend le ciel au-dessus de Nagasaki. Quelques secondes plus tard, une lumière aveuglante efface une partie de la ville. Aujourd’hui, 80 ans après, cette date reste gravée dans l’Histoire comme l’un des moments les plus tragiques du XXe siècle et aussi comme celui qui permit d’entrevoir l’issue d’un conflit sanglant. En effet, le bombardement atomique de Nagasaki, comme celui d’Hiroshima trois jours plus tôt, a précipité la capitulation de l’empire du Soleil-Levant, scellant ainsi à jamais la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Un monde en guerre
En 1945, alors que l’Allemagne nazie a déjà capitulé, le Japon continue de se battre. Le pays est alors encerclé, son économie ruinée et ses grandes villes incendiées par les bombardements conventionnels. Cependant, l’idée même de reddition est impensable, pour les dirigeants japonais. La voie du guerrier que ces derniers suivent, le Bushidô, valorise l’honneur et le sacrifice au détriment de la défaite, même au prix de la mort.
Du côté américain, la guerre a déjà coûté plusieurs centaines de milliers de vies (plus de 400.000). Les combats dans le Pacifique, notamment à Iwo Jima et Okinawa, ont révélé l’extrême ténacité de l’armée japonaise, prête à se battre jusqu’au dernier homme. L’état-major estime qu’une invasion du Japon, prévue pour novembre 1945, pourrait provoquer entre 250.000 et un million de morts parmi les troupes américaines. Un tel bilan est jugé inacceptable.
Cependant, les États-Unis disposent désormais d’une arme nouvelle, dont la puissance apocalyptique a été démontrée en 1945 lors d’un essai dans le désert du Nouveau-Mexique. Le président Truman, après avoir lancé un ultimatum resté sans réponse, autorise alors l’emploi de la bombe atomique pour contraindre le Japon à une capitulation immédiate et sans conditions.
À ce sujet — [HISTOIRE] Septembre 1945, la capitulation du pays du Soleil levant
Hiroshima et Nagasaki
Le 6 août 1945 à 8h15, le bombardier américain Enola Gay largue sur Hiroshima « Little Boy », une bombe à l’uranium. La détonation équivaut à 15.000 tonnes de TNT. Une boule de feu s’élève vers les cieux et embrase l’atmosphère : la température grimpe à plus de 5.000 °C. En une fraction de seconde, des dizaines de milliers de personnes sont pulvérisées. Les survivants, brûlés vifs ou irradiés, errent tels des morts-vivants parmi les décombres de leur ville en cendres. Le bilan humain est effroyable : environ 140.000 morts avant la fin de l’année 1945, des victimes qui s’ajouteront aux morts militaires et civils japonais durant ce conflit : au total, plus de deux millions de militaires, entre 500.000 et un million de civils. Bien d’autres périront, dans les années suivantes, victimes de cancers et de maladies liées aux radiations. Malgré cet enfer déclenché sur Terre, Tokyo ne manifeste toujours aucun signe clair de reddition.
Face à l’obstination du gouvernement japonais, les États-Unis décident de frapper une seconde fois. Le 9 août 1945, une seconde bombe, « Fat Man », cette fois au plutonium, est ainsi embarquée à bord du B‑29 Bockscar. La cible initiale, Kokura, est épargnée à cause d’une couverture nuageuse trop dense. Les pilotes se dirigent alors vers Nagasaki, une ville portuaire industrielle nichée entre les montagnes.
À 11h02, la bombe explose à 500 mètres d’altitude. L’effet est tout aussi dévastateur qu’à Hiroshima. Environ 80.000 personnes périssent face à la déflagration qui détruit tout sur plusieurs kilomètres. Par miracle, le jardin de l’Immaculée, le couvent franciscain fondé sur les hauteurs de la ville par le moine polonais Maximilien Kolbe, mort à Auschwitz en 1941, est épargné. On dit même que les personnes qui s’y étaient réfugiées furent préservées des radiations.
Face à cette nouvelle apocalypse, le gouvernement japonais n’a plus aucun choix. Le 15 août, l’empereur Hiro-Hito s’adresse ainsi à la nation pour annoncer solennellement la capitulation et donc la fin de la guerre.
Les hibakusha, des victimes invisibles
Pour atteindre la paix, deux villes entières auront dû être rayées de la carte et plus de 200.000 vies auront dû être sacrifiées. Cependant, la capitulation ne mit pas un terme au calvaire des Japonais. En plus de devoir subir le joug d’une occupation américaine, des milliers de survivants, appelés hibakusha, durent apprendre à vivre avec les séquelles physiques et psychologiques des explosions. Pendant des décennies, ils furent considérés comme des pestiférés et, malheureusement, ostracisés dans la société. Mais au-delà des ruines, des cendres et des larmes, les survivants ont choisi de faire de leur douleur et de leur souffrance un message contre l’utilisation des armes nucléaires. En 2019, lors de la visite du pape François à Nagasaki et à Hiroshima, le souverain pontife avait déclaré : « En à peine un instant, tout a été dévoré par un gouffre noir de destruction et de mort. De cet abîme de silence, aujourd’hui encore, on continue d’entendre, fort, le cri de ceux qui ne sont plus. » « Au nom de toutes les victimes des bombardements et des expérimentations atomiques, ainsi que de tous les conflits, élevons ensemble un cri : plus jamais la guerre, plus jamais le grondement des armes. »
Eric de Mascureau, dans BV