Articles : Avril 2025 – Mar 2025 – Fev 2025 – Jan 2025 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews Music 24/24 : http://DJMUSIC.fr

°° WEBTUBE : Faites-vous plaisir, allez au Cambodge, allez en Asie du Sud-Est voir et vivre autre chose. Ne serait-ce que pour le coût de la vie, vous ne le regretterez pas ! Des pagodes impeccables peuplées de Bouddha en plastique moulé ou de rangées de statues dorées ou noires, des temples anciens décatis ou en ruine, Angkor Vat toujours merveilleux à voir absolument ainsi que la baie d’Halong, un autre site extraordinaire. Des conducteurs de touk-touk qui vous interpellent à chaque coin de rue, des marchés au Vietnam où les vendeurs vous harponnent par tous les moyens, parfois même en vous attrapant par la manche pour essayer de vous vendre n’importe quoi à un prix « spécial touriste ».
Première image (ou cliché ?) dans l’esprit d’un Français qui ignore tout de ce pays : le génocide. Il est à la fois invisible dans la rue et la vie quotidienne des Khmers, mais omniprésent dans les têtes et les traumatismes des survivants. Comme ce chauffeur de touk-touk qui, comme tous ses collègues, propose à Siem Reap un « tour en ville » incluant un temple bouddhiste, le Wat Tepothivong, qui est aussi un site mémoriel. Avec de nombreux dessins détaillant les atrocités commises par les tortionnaires rouges et un stupa rempli de crânes des victimes. Il n’hésite pas à s’accroupir pour montrer dans quelle position les punis étaient attachés. Car ceux qui osaient (par exemple) ne pas se réjouir de la tambouille infâme (à base d’escargots, limaces et lentilles d’eau, toujours le même brouet à chaque repas) que leur servait l’Angkar (la Direction du Parti Communiste Khmer, censée leur fournir tout le nécessaire pour vivre) étaient sévèrement battus, ou directement accusés de trahison, torturés puis assassinés. Un peu partout, des « killing caves » (cavités profondes et naturelles dans les montagnes) où l’on précipitait les condamnés sans les achever, les laissant agoniser pendant des heures. L’Angkar prétendant ne jamais se tromper, tout suspect était forcément condamné à mort, après de multiples séances de torture. Sa famille et ses proches subissaient le même sort ; les enfants étaient systématiquement tués quelques jours après l’arrestation des parents… Ces actes épouvantables ont eu lieu de 1975 à 1979, pendant qu’une partie de la gauche Française s’extasiait sur cette idée : retour à la terre et collectivisme, écologie et maoïsme fusionnés ! Une union somme toute logique : René Dumont, « père de l’écologie » dans notre pays, était un maoïste pur et dur dans les années soixante… À Phnom Penh, s’impose la visite du S21, ancien lycée construit par les Français transformé en centre de torture commis par de jeunes gardiens. Les plus âgés avaient à peine la vingtaine…
C’est d’ailleurs une des caractéristiques des tyrannies : donner le pouvoir à des voyous sans scrupules ou des gamins illettrés élevés « à la dure » qui rêvent de vengeance contre les adultes. Cela fait d’excellents psychopathes, qu’un bon endoctrinement transforme en bourreaux. Notons qu’en Hongrie, les sinistres « Croix Fléchées » ou les tristement célèbres « Gardes Rouges » de Mao pendant la « Révolution Culturelle » Chinoise relevaient de la même logique. Revers de la médaille pour ces exécutants des basses besognes : certains d’entre eux ont fini parmi les victimes. Car il ne suffit pas de torturer pour faire avouer des crimes imaginaires de trahison et d’espionnage à des innocents ! Encore faut-il que le pays s’en porte mieux. Or l’Angkar, pris dans ses propres dogmes absurdes, irréalistes et criminels et sa nullité à gérer quoi que ce soit, n’a fait que plonger le pays toujours plus profondément dans la misère et la terreur. Lors, l’explication de son échec était toute trouvée : parmi les tortionnaires se trouvaient des saboteurs, des traîtres qui devaient à leur tour avouer. On ne les plaindra pas…
On dit parfois qu’un bien peut sortir d’une mauvaise chose. Une certitude : les Khmers sont dégoûtés pour longtemps de l’écolo-maoïsme tellement prisé en France depuis les années 70. Folie que ce « retour à la terre » obligeant les paysans à abandonner tout outil moderne occidental (tracteurs entre autres, qui rouillaient pendant que la population crevait de faim). Retour aux sources : tout travail devait être manuel ! Aujourd’hui, le capitalisme triomphe à chaque coin de rue. Les échoppes envahissent les rez-de-chaussée des villes, les gargottes côtoient des magasins plus présentables, parfois même climatisés. Le business est autant une obsession qu’un besoin vital. Ouvrir un petit commerce est une solution simple et facile… avec beaucoup de concurrents. Les bords des routes ressemblent à de faux villages, où baraques de tôle et garages transformés en boutiques forment un long ruban sur des dizaines de kilomètres. Buvette ou auberge pas chère devant, logement spartiate ou atelier de mécanique pour scooters derrière ! Boissons fraîches payantes à volonté : un simple coffre en plastique, un pain de glace et le tour est joué ; la marchande campe là toute la journée, attendant le client. C’est un rideau d’activités de faible épaisseur masquant les champs tout proches. Revers de la médaille : le bord des routes est jonché d’ordures.
Le Cambodge aujourd’hui est un pays pauvre, mais dynamique. Cela grouille d’enfants en bas âge accompagnés de jeunes mères, d’adolescents et de jeunes filles coquettes (rien à voir avec nos gauchistes dépenaillées ! La « mode poubelle » n’a pas cours ici). La cour d’un lycée est une forêt de centaines de scooters. Les deux-roues motorisés pullulent, roulant parfois avec trois ou quatre passagers. La circulation ressemble à une guerre avec de nombreux accrochages, une « bataille » sans agressivité ni insulte. Cela zigzague au ralenti dans tous les sens dans un vacarme de klaxons signifiant : « Attention, j’arrive ! » ; dans cette pagaille, le 60 km/h n’est atteint que par les champions de conduite. Les rares feux rouges sont généralement respectés par les véhicule à quatre roues, mais pas les autres ! Touk-touk et deux roues quittent le stationnement dès que le conducteur en a envie, louvoyant plus ou moins habilement entre les véhicules en mouvement, parfois à contresens : c’est plus rapide que d’attendre pour traverser. Les piétons sont des toréadors esquivant le flux des taureaux mécaniques à deux ou quatre roues, sans les « Olé » admiratifs d’un public blasé. Les « passages protégés » le sont autant que Hollande de la pluie…
Si le Cambodge (connu pour ses rizières) reste rural, l’agriculture rebute de plus en plus de jeunes. Des machines à repiquer le riz ont fait leur apparition, ainsi que l’ensemencement des champs par drone. Pour le meilleur comme pour le pire, le progrès fait son chemin…
En comparaison, la Thaïlande voisine est plus développée économiquement, avec l’apparition d’une classe moyenne. Les voitures neuves ou récentes sont légion à Bangkok, le coût de la vie est plus élevé. Le tourisme sexuel – une spécialité locale de longue date – semble (entre autres) avoir enrichi le pays. La circulation y est aussi anarchique qu’au Cambodge, à croire que le capitalisme génère ce désordre ! Erreur mon cher Lockholmes, comme le démontre un autre voisin : le Vietnam.
Pays toujours officiellement communiste aux rues décorées de flopées de drapeaux rouges à étoile jaune, le Vietnam a subi un « hiver marxiste » de 1975 à 1985 : séances de gym obligatoires dans la rue à 6 heures du matin, tickets de rationnement et pénurie de tout… Exemples : l’achat de tissu était limité à cinq mètres par an (une quantité ridicule) ; même le riz, aliment de base, était contingenté : 15 kilos par mois, autrement dit jamais assez. Les Vietnamiens mangeaient tout ce qu’ils pouvaient pour survivre : escargots, grenouilles, sauterelles, et même les chiens. On les remerciera néanmoins d’avoir délivré le Cambodge de la tyrannie de l’Angkar en envahissant ce pays !
Après ces dix années d’austérité et de misère (et d’échec économique total), les dirigeants saisis de réalisme ont ouvert le pays et dé-collectivisé les moyens de production. Depuis, toutes sortes de boutiques, échoppes, réparateurs de n’importe quoi ont proliféré. La circulation y est davantage pénible qu’au Cambodge pour les piétons : pas de touk-touk, du coup ça roule plus vite, malgré quelques cyclo-pousses pour touristes. Au feu vert (ou parfois rouge ! ), une horde des scooters fonce sans pitié sur les piétons innocents. Marcher du côté gauche de la rue (face au danger) est une bonne précaution pour survivre en l’absence de trottoir (ou indisponible, souvent envahi par les deux-roues). En voiture, le dépassement dans un virage sans visibilité semble être une spécialité locale. Frisson garanti ! Le Vietnam paraît moins sale que le Cambodge ; est-ce dû à la mainmise de l’État sur le quotidien des citoyens ? Le pays donne aussi l’impression d’être également moins pauvre : l’égalité dans la misère est une constante des dictatures marxistes (sauf pour la nomenklatura, cela va sans dire). Même si cela entrave le développement économique global du pays ! Toutefois, en s’éloignant des quartiers touristiques, il n’est pas rare de rencontrer des mendiants ou des gens misérables fouillant les poubelles. « Vietnam est good for tourists, not for us », disait ce chauffeur de taxi dont les parents travaillaient toujours, son père âgé de 69 ans dans le bâtiment, sa mère à peine plus jeune tenant un commerce. Même constat pour la Thaïlande pourtant plus riche : la misère et les gens dormant dans la rue ne sont jamais loin.
Constat objectif relatif à l’économie : si un pays fort possède une monnaie forte, le Vietnam est battu à plate couture : un euro vaut environ 36 Baths thaïlandais ; tandis qu’un euro vaut approximativement 4.000 Riels cambodgiens… et à peu près 27.600 Dongs vietnamiens. Pas de pièce de monnaie. Le plus petit billet vaut 1.000 Dongs…
Un mot sur la religion : le bouddhisme. Au Cambodge, le syncrétisme avec l’hindouisme est de rigueur. Le Khmer prie Bouddha mais aussi Brama, Vishnou, Shiva, Ganesh… suivant l’occasion ou l’inspiration. Ce gloubi-boulga de croyances est saupoudré d’animisme. Les « maisons des esprits » plantées devant chaque demeure, les offrandes quotidiennes (fruits, paquets de gâteaux, canettes de soda et autres nourritures) en témoignent. Situation assez similaire en Thaïlande, où le visiteur occidental s’étonnera s’il aperçoit des gens prier dans les musées devant les statues de ces divinités. Comme si le bouddhisme n’était finalement qu’une surcouche à un hindouisme toujours présent ! Le Vietnam se distingue par un bouddhisme (souvent représenté par un Bouddha obèse et rigolard) affichant fièrement de nombreuses croix gammées sur les temples et monuments funéraires. Non, ce n’est pas un hommage à l’ignoble génocidaire antisémite du XXe siècle ! La svastika est un symbole religieux vénéré chez les bouddhistes et les hindouistes. Cela surprend, puis on s’habitue… Le bouddhisme au Vietnam inclut un culte omniprésent des ancêtres, lui-même assaisonné de pratiques surprenantes. À Hué, les tombes des anciens empereurs sont des lieux de visite pour les touristes, mais aussi d’hommages voire de prières et d’offrandes par la population locale. Le plus étonnant : dans un bâtiment à la fois temple et restaurant (ce qui est déjà curieux en soi), parmi les autels dédiés aux ancêtres… un buste de « Barbichette », alias « Oncle Ho ». Simple précaution pour éviter tout souci avec la police du régime ? Rappelons que le Vietnam est toujours gouverné par un parti unique. Ou hommage sincère ? Ho serait-il inclus parmi les anciens à vénérer ? Quoi qu’il en soit, au vu de ces pratiques, la vision occidentale d’un bouddhisme considéré comme une philosophie, une sorte de religion sans divinité paraît bien décalée !
Que retenir de ce voyage ? Des pagodes impeccables peuplées de Bouddha en plastique moulé ou de rangées de statues dorées ou noires, des temples anciens décatis ou en ruine, Angkor Vat toujours merveilleux à voir absolument ainsi que la baie d’Halong, un autre site extraordinaire. Des conducteurs de touk-touk qui vous interpellent à chaque coin de rue, des marchés au Vietnam où les vendeurs vous harponnent par tous les moyens, parfois même en vous attrapant par la manche pour essayer de vous vendre n’importe quoi à un prix « spécial touriste ». Un simple coup d’œil, un pas qui ralentit et le piège tente de se refermer. Très désagréable ! Rien de tel au Cambodge ou en Thaïlande, où les marchands savent ne pas être excessifs. Le célèbre « sourire énigmatique Khmer » et la politesse affichée ne sont que des vernis qui se fissurent à la moindre contrariété. L’Angkar qui prétendait être capable de fournir tout le nécessaire à chaque citoyen, cela évoque : « Vous n’aurez plus rien et vous serez heureux ». Promesse de charlatan…
Autres souvenirs, le service parfois impeccable, parfois bâclé dans les hôtels pour touristes ; la lumière violente des néons la nuit ; ici personne ne se soucie de « pollution lumineuse » (la seule pollution qui ne salit rien et qui ne se nettoie pas !) ; la musique qui beugle dans les bars et restaurants pour attirer (ou faire fuir ?) les clients ; la chaleur de la Thaïlande et du Cambodge qui contraste avec les épisodes de pluie et les vingt degrés au nord du Vietnam. La circulation débridée, délirante même au Vietnam et la vie grouillante : quelle différence avec nos villes tellement calmes, pour ne pas dire mornes ! La chaleur humaine aussi du survivant du génocide, qui veut à toute force témoigner de ce qu’il a enduré, et on le comprend ! Pas de « procès de Nuremberg » pour les « Nazis Khmers Rouges » ; pas de plaque commémorative devant les écoles de France qui ont accueilli et formé les futurs dirigeants de l’Angkar ; pas de remords public ni d’autocritique des Français, professeurs ou autres, qui ont endoctriné ces jeunes Khmers dans la folie criminelle écolo-maoïste. Autant que pour les nazis, la mémoire doit être conservée, développée, propagée aux jeunes générations !
Conclusion ? Faites-vous plaisir, allez au Cambodge, allez en Asie du Sud-Est voir et vivre autre chose. Ne serait-ce que pour le coût de la vie, vous ne le regretterez pas !
Eddy Killer, Riposte Laïque