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°° WEBTUBE : Une scène digne d’une république bananière s’est jouée mercredi au cœur de l’Assemblée nationale. Trois journalistes du média Frontières, accrédités et présents dans l’enceinte pour couvrir un rassemblement de collaborateurs de La France insoumise (LFI), ont été pris à partie, intimidés et finalement exfiltrés manu militari. Leur faute ? Avoir osé enquêter sur les liens sulfureux entre certains collaborateurs parlementaires de LFI et des sphères islamistes, pro-Hamas ou encore pro-Black Blocs. Le tout dans un dossier titré sans ambages : « LFI, le parti de l’étranger ».
La riposte ne s’est pas fait attendre : bras d’honneur politique, cris hostiles, invectives, tentatives d’obstruction physique par des députés — communistes, socialistes et insoumis confondus. La CGT, appelant à manifester, n’a pas hésité à qualifier la présence de journalistes d’“inacceptable”, comme si, dans la France de 2025, les syndicats se chargeaient désormais d’attribuer les cartes de presse.
Cette scène inadmissible contre nos confrères de #frontieres , à l'Assemblée nationale, temple de la démocratie, de la liberté des idées et des paroles, devrait indigner tous ceux qui parlent (et vivent) de la liberté de la presse. On les attend… pic.twitter.com/KydsjmXOln
— Marc Baudriller (@BAUDRILLER) April 9, 2025
Une présidente de l’Assemblée qui penche
Mais plus glaçant encore fut le communiqué de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pourtant prompte à se réclamer de l’esprit de Charlie. Au lieu de défendre, comme on aurait pu l’attendre, la liberté de la presse et le droit d’enquêter, la présidente s’est inquiétée de “provocations” possibles, avertissant le média Frontières de potentielles sanctions.
Un collaborateur de groupe UDR a été agressé par un personnage non-identifié. #DirectAN pic.twitter.com/yd0FZTzBWW
— Pierre Charron (@marinpetrus) April 9, 2025
Richard Ramos sur l'expulsion des journalistes de Frontières : «Je suis pour la liberté de la presse et l'Assemblée nationale est le lieu du débat» pic.twitter.com/lAvI6TdVxn
— CNEWS (@CNEWS) April 9, 2025
L'avocat Gilles-William Goldnadel s'insurge contre le coup de pression mis aux journalistes de Frontières à l'Assemblée nationale dans #HDPros2 pic.twitter.com/R2Vhmv8KpG
— CNEWS (@CNEWS) April 9, 2025
Qu’aurait-elle dit si des élus du Rassemblement national avaient bousculé les reporters de Libération ou de StreetPress ? Probablement qu’un danger fasciste rôdait dans les travées du Palais Bourbon. Mais quand ce sont les troupes de Mathilde Panot et leurs alliés qui vocifèrent, s’en prennent à des journalistes et réclament leur expulsion, le perchoir fait dans la nuance tiède, renvoyant dos à dos victimes et agresseurs.
Un deux poids, deux mesures insupportable
Dans une démocratie digne de ce nom, un média peut enquêter sur n’importe quel groupe politique. Frontières s’est attaqué à une nébuleuse bien réelle, dont les ramifications vont de la complaisance islamiste aux justifications implicites des massacres du 7 octobre en Israël, en passant par des appels à la violence contre les policiers et les “Français de souche”. Si ces faits sont faux, qu’on les démente. S’ils sont vrais, qu’on les assume. Mais empêcher physiquement des journalistes d’exercer leur métier, dans l’enceinte même de la représentation nationale, voilà qui relève d’une dérive inquiétante.
Une dérive d’autant plus glaçante qu’elle s’appuie sur une rhétorique inversée : ce ne sont plus les factieux qui menacent la République, mais ceux qui en révèlent les failles. Ce n’est plus la presse qui veille, mais la presse qu’on surveille.
Qui décide désormais qui est journaliste ?
Derrière cette affaire, une question plus large se pose : l’extrême gauche, aujourd’hui en position de force à l’Assemblée, peut-elle décider qui a droit de cité dans l’arène médiatique ? Veut-on une chambre basse où Mediapart est encensé et Frontières traqué ? Où une carte de presse ne protège plus, mais expose ?
En s’en prenant à des journalistes en raison du contenu de leurs enquêtes, les députés LFI et leurs alliés franchissent une ligne rouge. Et en ne condamnant pas clairement cette agression, Yaël Braun-Pivet entérine l’idée dangereuse selon laquelle certains médias sont plus légitimes que d’autres.
Il ne s’agit pas ici de partager les analyses de Frontières, mais de défendre un principe fondamental : celui de la liberté de la presse, y compris quand elle dérange, et surtout lorsqu’elle cible ceux qui prétendent incarner le bien.
En 2025, dans la République française, des députés peuvent menacer des journalistes dans l’enceinte de l’Assemblée, et recevoir en retour… un courrier de rappel au règlement. De là à penser que les Robespierre de la Nupes ne rêvent que d’un bâillon sur mesure, il n’y a qu’un pas. La présidente de l’Assemblée nationale a-t-elle encore toute sa tête ?
L’Assemblée nationale n’est pas un lieu de mise en scène ni de provocations.
— Yaël Braun-Pivet (@YaelBRAUNPIVET) April 9, 2025
La liberté de la presse y est garantie, dans le respect des règles qui assurent le bon fonctionnement démocratique de l’institution. Ces règles doivent être respectées. pic.twitter.com/DW3UM0Ropa
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