. Si Trump croit faire céder Poutine avec un ultimatum, il se trompe

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°° WEBTUBE : J’ai toujours été optimiste quant à la volonté de Trump de parvenir à un accord de paix en Ukraine, aux conditions du Tsar, qui réclame depuis plus de 20 ans des garanties de sécurité pour toute l’Europe et en particulier pour les populations russes du Donbass. Boris Karpov n’a jamais partagé cet optimisme, estimant qu’il n’y a rien à attendre de la Maison-Blanche, qui continuera sa politique dominatrice. A-t-il raison et ai-je tort ? Nous le saurons bientôt. Mais l’ultimatum de Trump adressé aux Russes n’augure rien de bon.

Rappelons que si Kiev avait respecté les accords de Minsk au lieu de se lancer dans une guerre qui a fait 15 000 morts dans le Donbass, de 2014 à 2022, jamais Poutine n’aurait eu besoin de lancer son offensive pour protéger les populations russes d’Ukraine.

Mais les Américains voulaient cette guerre et les minables valets européens ont été incapables d’arrimer la Russie au continent européen après la chute de l’URSS, afin de leur assurer paix et ressources énergétiques à profusion.

L’Europe a vraiment des dispositions pour se saborder toute seule, tant elle est divisée et soumise à Washington. Elle ne rivalisera jamais avec les Etats-Unis ou les grandes puissances émergentes. Au sein des 27, c’est le règne du chacun pour soi, comme aux pires heures des 19e et 20e siècles.

Ce qu’Hitler n’a pu obtenir par les armes, les Allemands tentent d’y parvenir par leur puissance économique. Depuis la réunification, il n’y a plus d’amitié franco-allemande. Au sein de l’UE, c’est Berlin qui impose sa loi dans tous les domaines.

A-t-on vu Angela Merkel consulter ses pairs en 2015 pour ouvrir les frontières de l’UE à toute la misère du monde ? Non. Et on mesure aujourd’hui les conséquences de cette folie.

Ultimatum de Trump à la Russie :

La Président américain a chargé son représentant spécial, le général à la retraite Keith Kellogg, de résoudre le conflit en Ukraine en 100 jours.

« Je ne ferai pas de mal à la Russie. J’aime le peuple russe et j’ai toujours eu de très bonnes relations avec le président Poutine – malgré les mensonges des gauchistes radicaux sur « la Russie, la Russie, la Russie ». Nous ne devons jamais oublier que la Russie nous a aidés à gagner la Seconde Guerre mondiale au prix de près de 60 millions de vies.

En gardant tout cela à l’esprit, je vais rendre un très grand service à la Russie, dont l’économie s’effondre, et au président Poutine. Passons un accord maintenant et arrêtons cette guerre ridicule ! Cela ne fera qu’empirer.

Si nous ne parvenons pas bientôt à un « accord », je n’aurai d’autre choix que d’imposer des taxes, des droits de douane et des sanctions élevés sur tout ce que la Russie vend aux États-Unis et à divers autres pays participants.

Mettons fin à cette guerre qui n’aurait jamais commencé si j’étais président ! Nous pouvons le faire de la manière la plus facile ou de la manière la plus difficile – et la manière la plus simple est toujours la meilleure. Il est temps de conclure un accord. Plus de vies perdues ! »

Où donc Trump a-t-il vu que l’économie russe s’effondrait ?

Nous savons que Trump n’est pas à un mensonge ou une outrance près. Quand il annonce que l’économie russe s’effondre, il se trompe. L’économiste Jacques Sapir est loin de partager ce diagnostic. La Russie, qui s’est définitivement tournée vers l’Asie et les BRICS, est loin de s’effondrer et peut encore tenir durant de longues années de guerre. Sa croissance de 4 % quand l’Allemagne est en récession, en dit long sur ses capacités à résister aux sanctions occidentales. L’isolement mondial de la Russie n’est qu’une misérable fable.

Je ne sais pas où Trump a trouvé le chiffre de 60 millions de morts.

Au niveau mondial, la guerre a fait 75 millions de morts, dont  25 millions de soldats. Sur ce chiffre, la Russie totalise 26 millions de victimes, dont 10 millions de soldats. L’Amérique a perdu 400 000 soldats et très peu de civils.

Les Russes, véritables vainqueurs de la guerre pour avoir détruit 80 % de l’armée hitlérienne (3,2 millions de soldats allemands morts dans les steppes russes), ont payé le plus lourd tribut en Europe. Et on peut affirmer que Stalingrad a signé la mort du 3e Reich. Sans les Russes, aucun soldat allié n’aurait pu débarquer en Normandie.

Trump n’aime pas la guerre, mais il adore les sanctions, menaçant tout pays hostile à sa politique de représailles économiques sévères.

Mais en menaçant Moscou de sanctions économiques, Trump oublie que la Russie n’est pas l’Iran. Les Russes sont assis sur un trésor géologique estimé naguère à 54 000 milliards de dollars et sans doute beaucoup plus aujourd’hui.

On ne menace pas impunément la première puissance nucléaire mondiale, qui possède en outre des armes du futur sur lesquelles les Etats-Unis ont des années de retard technologique. Je viens de lire sur le blog de Boris Karpov un avis pertinent :

« Et entamer un dialogue par des ultimatums n’est pas la démarche la plus prévoyante de la part d’un dirigeant qui prétend être un artisan de la paix. Moscou n’acceptera jamais aucun accord dicté par le chantage et les menaces. »

L’arrogance n’est pas porteuse de sérénité et d’incitation à la paix. Trump s’égare.

Conclusion

Pour terminer, je cède la parole au chef du Comité de défense de la Douma :

« Le conflit en Ukraine ne sera pas résolu par Trump, mais par l’armée russe »

« Ni dans 100 jours, ni dans 180 jours, aucun Trump ne résoudra ou ne réglera le conflit en Ukraine. La décision se fera sur le champ de bataille – et aujourd’hui, ce champ de bataille est le nôtre. »

Jacques Guillemain, Riposte Laïque