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Perdre sa récolte en dix minutes, une tragédie qui a frappé nos paysans, éternelles victimes des caprices de la météo.
Les terribles orages ont fait un mort et quinze blessés. Mais aussi d’immenses dégâts, mettant des familles entières de paysans dans la détresse absolue pour certains d’entre eux.
Perdre toute sa récolte, blé, maïs, orge, colza, tournesol, ou encore ses vignes et ses vergers, c’est le drame que viennent de vivre, une fois de plus, de nombreux agriculteurs.
Une catastrophe d’autant plus lourde à supporter, cette année, que le cours des céréales s’est envolé depuis la guerre en Ukraine, promettant de belles rentrées de trésorerie pour compenser les années maigres.
Mais l’espoir d’une année faste s’est effondré sous les orages. Tout perdre en dix minutes, c’est se retrouver sans ressources, démuni face au lendemain. Et à un mois des récoltes prometteuses, c’est terrible.
Quand ce ne sont pas les éleveurs qui sont victimes d’une épidémie dans leur troupeau, ce sont les agriculteurs qui subissent les ravages de la météo, sécheresse, gel, ou grêlons dévastateurs. Rien ne leur est épargné.
Il en faut du courage pour affronter l’adversité, toujours imprévisible, été comme hiver.
Quand des grêlons gros comme des noix ou des balles de tennis s’abattent sur un champ de blé, il ne reste plus que désolation et destruction de toute une année de travail.
Le citadin imagine mal ce mélange de désespoir, de colère, de désarroi qui envahit le paysan qui vient de tout perdre et regarde, impuissant, son champ de désolation.
Sans récolte, il n’est plus question d’investir, mais il reste le casse-tête des factures qui n’attendent pas.
Évidemment, il y a les assurances mais elles ne couvrent pas tout. Il y a en général des franchises plus ou moins élevées. Et peu de paysans sont assurés.
Certains agriculteurs bénéficieront du statut de « catastrophe naturelle », mais là encore, ce n’est pas une couverture à 100 %.
La balle est dans le camp du ministre de l’Agriculture. La FNSEA s’active, mais l’ampleur des dégâts est impressionnante. 65 départements sont touchés !
L’année 2022 bat tous les records, de sécheresse, de chaleur, de grêlons.
L’an dernier, c’est le gel qui avait fait des ravages au printemps. Sur les 130 millions de dégâts, l’État en avait pris 90 à sa charge. Et 40 millions sont restés à la charge de la profession.
Heureusement, de nouvelles couverture du risque météo ont été élaborées par la FNSEA et l’État.
Une mesure vitale car la majorité des agriculteurs ne sont pas assurés.
En attendant, espérons que des mesures exceptionnelles seront mises en place, pour aider une profession déjà lourdement pénalisée par les règles européennes intenables et une concurrence déloyale, que Bruxelles refuse de voir.
Nos agriculteurs sont notre richesse nationale et méritent largement le soutien de tous quand tout va mal.
(source Le Parisien)
Jacques Guillemain, Riposte Laïque
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