Les mangas se lisent originellement de droite à gauche, ce qui correspond au sens de lecture japonais. Cela amène une certaine confusion puisque la lecture des mots se fait alors dans le sens inverse de celui des cases (ce qui n’est pas le cas au Japon). Introduits en France en 1978 avec la revue Le cri qui tue, les mangas ne sont publiés dans ce sens que depuis 1995 environ. Toutefois, les éditeurs français ne se plient pas systématiquement à cette spécificité. Certains choisissent alors de simplement retourner les images, ce qui occasionne des incohérences pouvant sembler douteuses (un droitier qui devient gaucher, un coup porté au cœur qui perd son sens ou encore un salut nazi effectué du bras gauche dans la série L’Histoire des 3 Adolf). D’autres adaptent entièrement les ouvrages en retournant seulement certaines images, en changeant la mise en page et en redessinant certains éléments graphiques, ce qui a pour mérite de faire correspondre la forme des phylactères avec l’horizontalité des systèmes d’écriture occidentaux (Casterman notamment, dans sa collection Écritures), mais génère toutefois un surcoût significatif.
La plupart des éditeurs français ont actuellement adopté le sens de lecture japonais, dans un but d’économie et de respect de l’œuvre. Cela les expose à se couper d’un lectorat plus large (notamment âgé) que les habitués du genre. Depuis son « invention » par Rodolphe Töpffer en 1827, la bande dessinée occidentale a été codifiée pour une lecture exécutée de gauche à droite et le lecteur risque donc de lire la fin d’une action ou d’un gag avant le début. Cependant, la vague de démocratisation qu’a connu le manga en France auprès des jeunes a fait qu’ils sont désormais plus habitués à un autre sens de lecture.
Le sens de lecture japonais est également devenu le standard de lecture des mangas aux États-Unis depuis le début des années 2000.