. Comment les députés RN voient l’après-8 septembre

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#webtube : « Il est possible que le soir du 8 septembre, Macron dissolve », confie une députée proche de Marine Le Pen. Que se passera-t-il, après le 8 septembre, si jamais – ce qui est très probable – l’Assemblée nationale vote majoritairement contre la confiance au Premier ministre François Bayrou, provoquant la chute du gouvernement ? La France vivra-t-elle le meilleur, prendra-t-elle la voie du relèvement ? Ou sombrera-t-elle dans le pire ?

« Le miracle n’a pas eu lieu », a constaté Jordan Bardella, ce 2 septembre, face aux journalistes à sa sortie de Matignon, après avoir vu le Premier ministre. Désormais, le compte à rebours tourne. « Il n’y a pas d’autre solution que la dissolution » : le mot, définitif, est de Nicolas Sarkozy. Marine Le Pen ne dit pas autre chose devant la presse. Elle appelle à une dissolution « pour que notre pays ait un budget : c’est la seule solution ».

Une page blanche s’ouvre-t-elle ? Au RN, qui détient les principales clefs de la situation, on y croit : « Il est possible que le soir du 8 septembre, Macron dissolve », confie une députée proche de Marine Le Pen. En coulisses, le RN s’y prépare. Candidatures, photos, tout doit être prêt : le RN a mis en place une plate-forme en ligne dédiée et la Commission nationale d’investiture a fonctionné tout l’été « à plein régime », glisse notre députée. Le message transmis sur le terrain aux élus et candidats est clair : soyez prêts, peaufinez vos candidatures et attendez-vous aux coups bas… Mais le bloc central ne semble pas disposé à dissoudre, soit à jouer son avenir à la roulette russe avec six balles dans le chargeur… Et Macron s’accroche : il l’a dit et répété, il ne démissionnera pas. Sûr ?

Ces noms qui ne font rêver personne

Le mot était tabou, avant l’été ; il est sur toutes les lèvres et sur tous les plateaux, aujourd’hui. « Cette petite musique dans l’opinion pourrait l’y contraindre », assure notre élue RN. Les chefs des partis du bloc central avaient justement rendez-vous, ce mardi, à l’Élysée : ils auront tenté de déterminer les conditions de survie dans la jungle politique créée, plus que par la dissolution, par l’échec pathétique de la Macronie au pouvoir, notamment sur le terrain où elle bombait le plus le torse : celui de l’économie. Durer, tenir, retarder le geste fatal du bourreau : le syndicat des partis qui gouvernent le pays depuis des décennies rappelle la famille royale à Versailles avant la fuite à Varennes, après une fièvre inédite d’instabilité ministérielle.

À l’Élysée, on égrène évidemment les noms qui reviennent en boucle et ne font rêver personne : Le Cornu, Vautrin, Le Drian, Darmanin, Lombard, Philippe, Attal, Bertrand. On prend les mêmes et on recommence. « Encore quelques minutes, monsieur le bourreau ! », ironise notre députée RN. Et Charles de Courson ? Le député LIOT de la Marne rêve du poste. Il connaît le budget par cœur, affiche une solide réputation de rigueur budgétaire et a de l’entregent. « Ce serait son bâton de maréchal, estime Hervé de Lépinau, député RN de Vaucluse. Pourquoi pas, mais à condition qu’on ait un Courson courageux. » Pour lui, Courson, c’est l’hypothèse « la moins folle », tout est relatif… Courson pourrait peut-être rassembler le RN, les LR, une partie de LIOT, de Renaissance et d’Horizons. Ce qui permettrait de gérer les affaires courantes sans grandes réformes – « il n’est pas équipé pour » – mais aussi sans impôts nouveaux et en enclenchant même une démarche de désendettement. « Il est capable, mais c’est un électron libre qui peut disjoncter et il a un problème avec le RN, qu’il n’aime pas pour des raisons historiques », rappelle le député du sud. Alors, Courson ? Notre élue RN du nord balaie l’hypothèse : « Courson ne manque pas de qualités, mais il n’a pas celles d’un Premier ministre. » Et il n’aura pas les voies du RN « s’il continue à mener la politique de Macron : c’est le problème de Bayrou comme ce fut celui de Barnier ». Logique.

Piégé

Autre hypothèse, celle d’un Bardella entrant à Matignon, nommé par le président de la République. Impossible pour certains, pas si bête pour d’autres. Car le cadre d’une cohabitation hostile, dans laquelle Macron jouerait la statue du commandeur et s’occuperait de l’aube au crépuscule à mettre des bâtons dans les roues de Bardella, pourrait ruiner l’image du jeune Premier ministre RN et redorer le blason macronien, pile avant sa sortie de 2027. « Macron voudrait Bardella comme Premier ministre avant 2027, assure notre députée. Comme un vampire, il se nourrirait de sa jeunesse, mais Bardella n’ira que s’il a la majorité à l’Assemblée. Il sait que, sinon, il se fera piéger. » Les élus RN semblent alignés sur cette position : si Bardella est pressenti, il doit refuser. « S’il ne peut pas gouverner, il aura des problèmes à la sortie », explique l’un d’eux.

Bien mal acquis ne profite jamais : le piège se referme sur Macron. Objet de l’hostilité de nombreux Français qui ne le supportent plus, au plus bas dans les sondages, plombé par un bilan terrifiant et pris dans un blocage parlementaire et institutionnel qu’il a lui-même aggravé, Macron n’est pas à l’abri d’une conjonction des oppositions de gauche, de droite et des Gueux d’Alexandre Jardin qui jetterait soudainement plusieurs millions de Français dans la rue. Reste une solution, on y revient : la démission. Un peu de courage, Monsieur le Président : c’est pour la France. La France, vous vous souvenez ?

Marc Baudriller, dans BV