. Été 2025 : saison noire pour les églises de France

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#webtube : Dernier incendie en date : celui de l’église Notre-Dame de Panilleuse, dans l’Eure, dans la nuit du 22 au 23 août. Cet été 2025, plusieurs églises en France ont été la cible d’actes de vandalisme, d’incendie volontaire ou de profanation. Si l’on peut croire que ces attaques ne visent que la communauté catholique, il faut rappeler qu’elles touchent aussi la France elle-même, sa culture et son patrimoine collectif, fruit de siècles d’Histoire, de foi et d’art.

Une église parisienne incendiée à deux reprises

Parmi les nombreux événements tragiques recensés cet été, les deux incendies de l’église Notre-Dame des Champs à Paris figurent parmi les plus marquants. Pour rappel, le premier feu s’est déclaré le mercredi 23 juillet, vraisemblablement à cause d’un circuit électrique défectueux, détruisant l’orgue et une sono tout en épargnant miraculeusement un tableau de la Vierge Marie situé à proximité.

Cependant, moins de 24 heures plus tard, le jeudi 24 juillet, un second sinistre, cette fois manifestement criminel, a visé la chapelle Saint-Joseph. Le diocèse et la mairie du VIe arrondissement ont alors déposé plainte, les dommages étant estimés entre deux et trois millions d’euros.

Un suspect, un homme sans domicile fixe, d’origine roumaine, déjà connu des services de police, a été interpellé le 26 juillet et placé en garde à vue afin de subir une expertise psychiatrique. Celle-ci n’ayant relevé aucune « pathologie particulière ni altération ou abolition du discernement », selon Le Parisien, les experts ont estimé que l’homme pourrait être jugé normalement, son procès étant prévu pour le 7 octobre prochain.

Un joyau de l’art roman vandalisé en Saintonge

L’église Saint-Pierre, joyau de l’art roman construit au cœur de la Saintonge au début du XIIe siècle par les chanoines de la cathédrale de Poitiers, inscrite au patrimoine de l’UNESCO comme étape sur le chemin de Compostelle et récemment restaurée après de longues années de travaux, a été la proie d’un acte de vandalisme dès sa réouverture.

En effet, dans la nuit du 1er au 2 août 2025, des individus ont pénétré à l’intérieur, brisé un pupitre et tenté de forcer la porte de la sacristie – sans succès. Aucun tag ni revendication n’ont été relevés, mais certains estiment qu’il s’agit d’un acte clairement christianophobe, tandis que le maire a dénoncé des faits « gratuits, navrants et scandaleux ». À ce jour, aucun suspect n’a encore été identifié.

Un consommateur de crack s’en prend aux églises de Seine-Saint-Denis

Deux semaines plus tard, dans la matinée du samedi 16 août, un individu s’est introduit successivement dans deux églises voisines situées en Seine-Saint-Denis.

À ce sujet — Incendies et profanations : des églises contraintes de fermer leurs portes, cet été

D’abord à l’église Sainte-Marthe des Quatre-Chemins à Pantin, où il a détruit plusieurs statues, renversé du mobilier et arraché des affiches. Quittant l’église sans être inquiété, l’homme s’est ensuite dirigé vers l’église Saint-Yves à La Courneuve. Surgissant en pleine célébration d’une messe, il a endommagé plusieurs objets liturgiques sous les yeux stupéfaits des fidèles.

Finalement interpellé par les forces de l’ordre, le vandale s’est révélé être un consommateur de crack déjà connu de la police. Interné en raison de son état de santé psychique, les médecins cherchent à déterminer les motivations de son geste. À la suite de ces événements, l’évêque de Saint-Denis, Mgr Étienne Guillet, s’est dit profondément attristé et a apporté son soutien aux paroisses de Pantin et de La Courneuve.

Une église normande échappe miraculeusement aux flammes

Encore plus récemment, dans l’Eure, l’église Notre-Dame de Panilleuse, édifice datant du XVIe siècle, avec une façade reconstruite en 1872 par l’architecte Joseph Louis Delbrouck et dotée de l’un des plus beaux plafonds peints du département, a subi une tentative d’incendie.

Ainsi, dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 août, des vandales ont brisé un vitrail pour pénétrer dans l’édifice religieux, puis tenté d’allumer un feu autour de l’autel à l’aide d’aérosols, de cire et d’allumettes. Miraculeusement, les flammes ne se sont pas propagées, mais les dégâts sont considérables.

Un habitant, choqué, témoigne sa tristesse et sa colère : « Nous avons entamé des travaux importants sur la porte, la rosace et bientôt le toit, c’est désespérant de voir cela. Il s’en est fallu de peu pour que toute l’église s’enflamme. » Pour l’instant, la gendarmerie a lancé une enquête et réalisé des prélèvements ADN afin de retrouver les responsables.

Une double peine pour les Français

Selon un bilan de la Direction nationale du renseignement territorial, 770 faits antichrétiens ont été recensés, en 2024, soit une baisse de 10 % par rapport à 2023. Ils représentaient néanmoins 31 % de l’ensemble des faits antireligieux enregistrés sur le territoire national. Cependant, cette tendance à la baisse n’a pas duré. D’après le ministère de l’Intérieur, pour les seuls cinq premiers mois de 2025, 322 actes antichrétiens ont été comptabilisés, contre 284 sur la même période en 2024, soit une progression de 13 %.

Ces attaques, sans cesse plus nombreuses, constituent à chaque fois une double peine, religieuse et patrimoniale. Elles frappent la communauté catholique mais aussi le reste de nos concitoyens. À la blessure faite en s’attaquant à un lieu à la fois sacré et historique s’ajoute une injustice financière : les auteurs de ces vandalismes et incendies sont rarement identifiés, et lorsqu’ils le sont, demeurent le plus souvent insolvables. En conséquence, les coûts de réparation, parfois colossaux, retombent sur les collectivités locales et, in fine, sur les citoyens, qui se disent de plus en plus lassés, attristés et énervés de devoir financer, par leurs impôts et leurs dons, les réparations des dommages causés par d’autres.