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#webtube : Marine Le Pen déclare que le RN votera contre la confiance au gouvernement. Le Premier ministre a annoncé, lors d’une conférence de presse organisée ce 25 août après-midi, qu’il allait engager la responsabilité de son gouvernement ecn convoquant le Parlement lors d’une session extraordinaire le 8 septembre. Tel que le prévoit la constitution en son article 49.1, à l’issue d’une déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, les députés votent pour exprimer leur adhésion à la ligne proposée par le chef du gouvernement. En l’absence d’un vote majoritairement favorable, le gouvernement tombe.
L’annonce est forte. Alors que la rentrée s’annonce politiquement et socialement très rude, François Bayrou veut couper l’herbe sous le pied de la mobilisation « Bloquons tout » prévue le 10 septembre. Jean-Luc Mélenchon a joint sa voix à cet appel en appelant de ses vœux, lors de l’université d’été de son mouvement, une « grève générale ». A l’image de son ministre de l’Intérieur qui accuse le chef des insoumis de « sortir du champ républicain », François Bayrou a quasiment reproché à l’ancien sénateur de l’Essonne de promouvoir la sédition, « le désordre abat la société » a-t-il commenté en citant les propos de ce dernier : « Nous sommes des spécialistes dans l’organisation du bordel. »
Un Premier ministre au pied du mur
Le Béarnais, plus que jamais sous la menace d’une censure, à l’occasion de l’examen du budget pour 2026, prend les devants et rejoue la partition d’Henri IV, « Ralliez-vous à mon panache blanc ». L’ancien ministre de l’Éducation nationale veut une « clarification », c’est-à-dire « se recentrer sur l’essentiel : le lieu pour cela est le Parlement et non pas les désordres des affrontements de rue ». Le danger de la dette est le pivot de ses préoccupations. Avec une seule question qui vaille : « Oui ou non, il se passe quelque chose de grave pour la France qui impose que les décideurs prennent les décisions sans atermoiements. »
Face aux tensions sociales et aux débats politiques provoqués par ses annonces du 15 juillet et notamment la suppression de deux jours fériés, le Premier ministre est acculé. La situation est intenable pour celui qui joue une partition d’équilibriste, alors que l’épée de Damoclès de la censure plane sur sa tête depuis son arrivée à Matignon. Face au mécontentement qui gronde, le centriste préfère couper court aux débats des moyens pour aller directement à l’idée du constat. Avec 3.300 milliards de dette, la situation française est en « urgence vitale ». « Depuis 20 ans, chaque heure qui passe, ce sont 12 millions d’euros de dette supplémentaires » qui alourdissent la facture, insiste François Bayrou.
À ce sujet — L’appel « apolitique » au blocage le 10 septembre est un mythe. Voici pourquoi
Marine Le Pen tape du poing sur la table
A part quelques hurluberlus qui pourraient prétendre que tout va bien dans le meilleur des mondes, la gravité de la situation est, semble-t-il, partagée par tous les bords politiques. Ce sont bel et bien les solutions pour y remédier qui divergent d’un parti à l’autre.
Le sort du gouvernement est entre les mains du Rassemblement national qui jusqu’ici, tout en en brandissant la possibilité, s’est refusé à une nouvelle censure après avoir fait tomber le gouvernement de Michel Barnier, il y a moins d’un an, en décembre 2024. Pourtant cette fois, Marine Le Pen ne semble plus tergiverser. « C’est justement parce qu’ils ont compris la gravité de la situation que nos compatriotes refusent les mesures du Premier ministre, aussi injustes qu’inefficaces ». La députée du Pas de Calais annonce que ses parlementaires voteront « évidemment contre la confiance au gouvernement de François Bayrou ». Sans surprise, LFI et les écologistes idem. Le sort de François Bayrou semble scellé. Pouvait-il en être autrement ? Oui, puisque jusqu’ici, le RN n’avait pas joint ses voix à La France Insoumise lors des différents examens de motion de censure laissant ainsi sa chance à l’ancien président du Modem. Mais le passage était étroit. Si étroit que cela ressemble fort à un harakiri de la part du Premier ministre qui par son annonce semble dire à Emmanuel Macron, « qu’on en finisse ».
Emmanuel Macron dans l’impasse
Si, selon toute vraisemblance, le gouvernement de François Bayrou tombe, les cartes seront entre les mains du Président de la République. Nommer un nouveau Premier ministre du bloc central qui indubitablement proposerait au pays une politique similaire à ses deux prédécesseurs ? Un Premier ministre issu des oppositions, qui ne disposerait d’aucune majorité ? Une dissolution ? « Seule la dissolution permettra désormais aux Français de choisir leur destin, celui du redressement avec le Rassemblement national », a indiqué Marine Le Pen. Mais François Bayrou a indiqué lui-même lors de sa conférence de presse qu’Emmanuel Macron constatait que « la dissolution ne clarifie pas les choses ». Il reste une dernière hypothèse, face au profond blocage politique que traverse la France, la démission du Président de la République.
La rentrée politique de septembre annonce des secousses de haute intensité. Le ciel s’assombrit sur un été agonisant.
Yves-Marie Sévillia, dans BV