. En sciant l’olivier planté en son nom, ils profanent la mémoire d’Ilan Halimi

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#webtube : Ilan Halimi est ce jeune Juif torturé à mort en janvier 2006 par le gang des barbares. Le gang des barbares a fait école : l’olivier planté à Épinay-sur-Seine en hommage à Ilan Halimi, jeune Juif torturé à mort en janvier 2006, a été scié. Dans la culture occidentale, l’olivier est depuis l’Antiquité le symbole de la paix. C’est en rapportant une branche dans son bec que la colombe, de retour sur l’arche de Noé, signifie la fin du déluge et le renouveau de la vie, dit la Genèse. L’ONU en a fait son emblème, lors de sa création en 1945, mais « le machin », comme l’appelait de Gaulle, n’a plus guère aujourd’hui d’olivier ni de colombes dans ses valises.

Une longue série de profanations

C’est en 2011 que la ville d’Épinay-sur-Seine avait planté cet arbre en hommage à Ilan Halimi, séquestré puis affreusement torturé, durant vingt-six jours, dans une cave de Bagneux avant d’être abandonné, nu et mourant, en bordure d’une voie ferrée. Ses tortionnaires, une vingtaine en tout, avaient pour chef Youssouf Fofana. Il faut rappeler les faits, tant ils sont sordides.

Ilan travaillait dans un magasin de téléphonie mobile. Une jeune fille – l’appât – le drague, puis le rappelle une semaine plus tard afin de faire plus ample connaissance. Il la rejoint à la porte d’Orléans pour prendre un verre, elle lui demande de la raccompagner chez elle, en banlieue sud. C’est un guet-apens. Roué de coups, assommé et jeté dans le coffre d’un 4×4, Ilan Halimi est entraîné vers la mort.

Le crime est ouvertement antisémite. Fofana le revendique : il fallait enlever un Juif « car ils sont bourrés de thune ». Les bourreaux d’Ilan Halimi veulent une rançon (ils réclament jusqu’à 500.000 euros) que la famille, modeste, serait bien en peine de payer. Alors, ils choisissent un rabbin dans l’annuaire, au hasard, et lui demandent de collecter les fonds auprès de la communauté juive. Pendant que ses petites mains sont à l’œuvre, Fofana tire les ficelles depuis la Côte d’Ivoire.

Le procès du gang des barbares aura lieu en 2009. À noter que si l’instruction a retenu la « circonstance aggravante d’antisémitisme », celle-ci, à l’époque, a largement été mise en doute. Pourtant, un premier arbre planté en 2006, là où l’on avait retrouvé le corps d’Ilan Halimi, a déjà été scié. Puis la stèle érigée en 2011, dans le parc Richelieu à Bagneux, a été saccagée en 2015. Reconstruite, elle a de nouveau été profanée en 2017, « couverte d’inscriptions antisémites et d’insultes ». La dépouille du jeune homme a été transférée en Israël, de crainte que sa sépulture ne soit, elle aussi, profanée.

Des tortionnaires bien tranquilles

Dans une tribune publiée en février 2021, pour le quinzième anniversaire de la mort d’Ilan Halimi, l’essayiste Barbara Lefebvre (coauteur des Territoires perdus de la République et de Une France soumise. Les voix du refus) soulignait combien les peines prononcées à l’encontre des barbares avaient été légères dans leur exécution. « Ce 13 février 2021, à l’exception de Fofana, tous sont libres », écrivait-elle alors. En 2014, déjà, 80 % des inculpés étaient dehors et, en 2019, seuls Youssouf Fofana et son bras droit Samir Aït Abdelmalek étaient encore incarcérés.

À ce sujet — [POINT DE VUE] Cette étude du King’s College qui prédit la guerre civile en France

« La majorité d’entre eux a bénéficié de libérations conditionnelles, quelques-uns avec l’appui d’élus locaux très soucieux de leur réinsertion », soulignait Barbara Lefebvre, relevant que « certaines “petites mains“ ont, depuis, fait l’objet de nouvelles condamnations pour faits de violence, écopant de quelques mois de prison ou d’amendes ».

L’affaire Halimi, écrivait-elle, et toutes celles, nombreuses, qui ont suivi « s’inscrivent dans un contexte, aujourd’hui bien connu, celui d’un antisémitisme nourri d’islamisme et de ressentiment des prétendus “opprimés“ de banlieues ». La haine s’est développée, encouragée par des partis politiques incendiaires qui se drapent aujourd’hui dans la défense de la Palestine. Et sans doute les tortionnaires d’Ilan Halimi ont-ils, eux aussi, endossé l’uniforme du keffieh.

L’indignation si tardive des politiques

François Bayrou postait, ce matin du 15 août, un tweet indigné : « L’arbre pour Ilan Halimi, vivant rempart contre l’oubli, a été fauché par la haine antisémite. Nul crime ne peut déraciner la mémoire. La lutte jamais achevée contre le mortel poison de la haine est notre devoir premier. » C’est bien, mais c’est un peu tardif. Tous ces politiques, habitués du déni, ont la mémoire aussi courte que la vue. Quant aux vertueux du Parti socialiste ou de LFI qui viennent aujourd’hui affirmer leur « plein soutien à nos compatriotes juifs » (Antoine Léaument), la honte devrait les faire rentrer sous terre.

Arnaud Florac, dans Boulevard Voltaire, relayait hier la tribune que David Betz, professeur du King’s College, à Londres, venait de publier dans le Military Strategy Magazine. Dans ce texte qui n’est « pas un billet d’humeur ou une chronique apocalyptique, mais bien un article de recherche, scientifiquement approuvé “par les pairs“ », il met en garde contre « le risque de guerres civiles dans les pays européens, et particulièrement en France ou au Royaume-Uni ». Nos sociétés, dit-il, se vivent comme des « entités politiques disloquées, des puzzles de tribus identitaires concurrentes, vivant souvent dans des communautés séparées ». C’est une guerre culturelle qui se double d’une perte de confiance des politiques – responsables de l’éclatement de la nation –, à la fois « incapables de saisir l’ampleur des défis et d’y apporter des réponses tangibles ».

Fracture sociale, fracture démographique, « détresse civilisationnelle » des Français de souche face aux territoires perdus de la République – les « Villes sauvages » –, tout est réuni pour l’affrontement. David Betz en déroule les étapes dont beaucoup, déjà, sont franchies : maintien de l’ordre impossible, violences intercommunautaires, chaos urbain, destruction du patrimoine culturel par le vandalisme ou le pillage…

Selon le chercheur, la France et le Royaume-Uni seraient donc les pays occidentaux les plus proches de l’explosion, où l’on recense déjà « des “incidents précurseurs“ comme des attentats, des violences intercommunautaires et des émeutes ».

La multiplication des crimes antisémites dans notre pays s’inscrit directement dans ce scénario. Le conflit israélo-palestinien n’est qu’un prétexte pour les idiots utiles de la gauche extrême qui l’instrumentalisent à des fins électoralistes.

En cela, la destruction de l’olivier planté à la mémoire d’Ilan Halimi se révèle dramatiquement prophétique ; il n’y a plus, entre nos mondes incompatibles, ni colombe, ni paix à espérer.

Marie Delarue, dans BV