. [CINÉMA] Last Stop : Yuma County, un charmant néo-western héritier des frères Coen

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#webtube : Nous sommes dans les années 70, sous le soleil d’Arizona. Lumière et chaleur frappent les étendues désertiques du comté de Yuma. Là, isolés de tout, se trouvent un motel et un diner qui vivotent grâce aux rares clients de passage. Parmi eux, un représentant en coutellerie japonaise attend patiemment le camion-citerne censé ravitailler la pompe à essence pour pouvoir continuer son chemin. Il aperçoit alors à la fenêtre une Ford Pinto verte qui se gare en face du restaurant ; le même modèle de voiture qui a servi le matin même à un braquage de banque, dans la ville voisine de Buckeye. Les deux malfrats, a-t-il entendu à la radio, se seraient enfuis avec sept cent mille dollars. Soudain, deux hommes sortent du véhicule et pénètrent dans le diner…

Un cadre atypique…

Premier long-métrage réalisé par Francis Galluppi, Last Stop : Yuma County est né du hasard. Le jeune cinéaste, pressenti depuis pour réaliser un prochain opus de la saga horrifique Evil Dead, est tombé un jour sur un diner de Lancaster, dans le comté de Los Angeles, et après l’avoir mitraillé de photos, s’est laissé inspirer au point d’écrire un scénario pour cet endroit : « En l’occurrence, raconte-t-il dans le dossier de presse, j’ai d’abord trouvé le lieu avant d’imaginer l’intrigue. »

Le résultat est un mélange plutôt charmant de néo-western (évoquant Apportez-moi la tête d’Alfredo GarciaNo Country for Old Men ou le récent Cry Macho) et de film noir – le cinéaste revendique fortement l’inspiration de Don Siegel et d’Alfred Hitchcock.

…mais un récit impersonnel

En vérité, l’humour noir et l’ironie sous-jacente du récit nous renverraient plutôt au cinéma décalé des frères Coen. Des influences par trop écrasantes, tant le cinéaste se limite à reproduire scolairement, en jeune cinéphile surexcité, des situations et des figures archétypales sans réellement se donner la peine d’apporter à l’ensemble une touche personnelle. Le récit de ce western des temps modernes n’en demeure pas moins sympathique et agréable à suivre, bien que son évolution narrative s’avère tristement prévisible.

Plus embêtant, peut-être, est le changement de direction opéré aux deux tiers du film, passant du huis clos tendu à une cavale sans grand intérêt ; les personnages auxquels on s’était attachés jusque-là ayant été éliminés en deux temps trois mouvements.

On retient tout de même pour ce premier film un cadre atypique, sublimé par des plans storyboardés à l’étalonnage des plus réussis, et une brochette d’acteurs parfaitement assortis (Jim Cummings, Jocelin Donahue et Richard Brake).

3 étoiles sur 5