. Intégrité territoriale de l’Ukraine ? Et si on parlait du Kosovo et de Chypre ?

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#webtube : Les Européens ne cessent de nous bassiner avec l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Ces grands défenseurs du droit international ont la mémoire courte. « Les frontières étatiques ne peuvent être échangées par la force », vient de rappeler le Premier ministre polonais Donald Tusk, avant le sommet d’Anchorage. Il faut oser !

Ce qui est frappant chez tous les Occidentaux, c’est que le droit international ne les concerne que lorsque celui-ci sert leur intérêts. Car depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, soit ils s’affranchissent des résolutions de l’ONU, soit ils exercent leur droit de veto quand bon leur semble.

Violer le droit international, c’est une spécialité de l’Occident qui ne connait que la loi du plus fort. Mais il se trouve qu’aujourd’hui la force est du côté russe. Retour  sur l’histoire récente :

Bombardement de la Serbie et indépendance du Kosovo

Rappelons tout d’abord que depuis 1990, l’Otan n’a plus rien d’une alliance défensive, c’est, au contraire, un outil offensif aux ordres de Washington pour régenter le monde.

Car c’est toujours l’Otan l’agresseur, en Serbie, en Libye, en Irak, en Syrie, en Afghanistan. Avec les succès que l’on sait…

En 1999, l’Otan a bombardé la Serbie alliée de Moscou avec une armada de 1000 avions et a dépecé le pays en l’amputant en 2008 de la province du Kosovo, devenu un État mafieux, siège de tous les trafics : êtres humains, armes, stupéfiants et organes.

L’Occident pleure aujourd’hui sur le sort de l’Ukraine, mais il applaudissait aux bombardements de la malheureuse petite Serbie, accusée injustement de génocide à l’encontre des Albanais du Kosovo. Ces bombardements criminels contre un petit pays qui n’avait agressé personne ont duré 78 jours. Les avions de l’Otan ont effectué 38 000 sorties, commettant de nombreuses bavures et faisant de multiples victimes civiles.

La récupération de la Crimée par Moscou n’est donc que le juste retour du boomerang pour l’indépendance du Kosovo, imposée à Belgrade en totale violation du droit international et au mépris de la Russie, encore trop affaiblie pour s’opposer à cette ignominie.

Occupation illégale de Chypre par la Turquie depuis 1974

En 1960, l’île de Chypre, possession britannique, devient indépendante. Deux communautés y vivent, les Chypriotes grecs (82%) et les Chypriotes turcs (18%).

Le Royaume-Uni, la Grèce et la Turquie sont déclarés garants de l’ordre constitutionnel du nouvel Etat indépendant.

Mais le 20 juillet 1974, cinq jours après une tentative de coup d’État de nationalistes chypriotes grecs pour rattacher l’île à la Grèce, l’armée turque envahit le nord de Chypre.

Prétextant un simple rétablissement de l’ordre constitutionnel menacé et niant toute invasion, les Turcs s’emparent finalement de 38 % de l’île. 51 ans plus tard, ils sont toujours présents, ignorant les pressions de l’ONU pour rendre à Chypre son statut initial.

Je n’ai guère entendu nos Européens, si soucieux de l’ordre international, remuer ciel et terre pour mettre un terme à cette occupation illégale, maintenue par l’usage de la force.

La Turquie est dans l’Otan et Ankara peut tout se permettre, pratiquant depuis toujours un double jeu permanent entre la Russie et l’Occident.

Il y a bien une centaine de litiges territoriaux actuellement dans le monde. Le plus souvent pour des confettis de territoire, des frontières non reconnues, qui ne mènent pas à des conflits armés.

Mais les deux exemples du Kosovo et de Chypre illustrent à merveille l’hypocrisie des Occidentaux quand ils défendent l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Moscou n’a rien à échanger. Je vois mal Poutine conserver la totalité des oblasts de Lougansk et Donetsk tout en cédant ceux de Kherson et Zaporijjia.

Zelensky a voulu jouer la carte territoriale en occupant 1200 km2 du territoire russe à Koursk. Il y a laissé 70 000 de ses meilleurs soldats, tués et blessés. Très mauvaise pioche.

On voit bien que ni Zelensky, ni l’Europe ne veulent céder sur les quatre oblasts annexés par Moscou et inscrits dans la Constitution russe. Par conséquent, je vois mal comment le dossier ukrainien pourrait se régler, autrement que par une intensification de la guerre jusqu’à la capitulation de Kiev. Il n’y a pas de compromis possible sur ces quatre oblasts, il faut qu’il y ait un belligérant qui cède.

Je comprends parfaitement que Zelensky refuse la paix car la poursuite de la guerre est son assurance vie. Il sait qu’il sera jugé coupable de la défaite après tant d’années à avoir promis la victoire à son peuple. Il sait qu’il devra rendre des comptes sur les deux millions de morts et blessés. Il sait qu’il devra rendre des comptes sur les dizaines de milliards disparus.

Mais en revanche, je ne comprends toujours pas l’acharnement des Européens à vouloir poursuivre une guerre ingagnable, qui les ruine chaque jour davantage.

À part Orban et Fico, il n’y a que des têtes brûlées en Europe qui nous conduisent à notre perte au nom du droit international. C’est sidérant.

Espérons que ces illuminés, totalement inconscients, ne nous entraîneront jamais dans une croisade américaine contre la Chine pour défendre Taïwan. Ce confetti est chinois depuis 1683, soit 177 ans avant que Nice et la Savoie ne soient françaises. Et si l’île a fait sécession en 1949, après la défaite de Tchang Kaï-chek face à Mao, ce n’est vraiment pas notre problème. C’est un problème chinois.

Jacques Guillemain, Riposte Laïque