. Sommet Trump-Poutine sur l’Ukraine : Macron et von der Leyen mis de côté

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#webtube : L’Europe paye, fait la cuisine et met le couvert, mais elle est priée de se tenir à distance lors du repas… Le 15 août, grande fête pour les catholiques qui célèbrent l’Assomption de la Vierge, laissait a priori du temps libre à la protestante Ursula von der Leyen, non concernée. Elle aurait dû participer de près ou de loin au sommet qui rassemblera Trump et Poutine en Alaska autour de la sortie de la guerre qui ensanglante l’Ukraine, donc l’Europe. L’Ukraine ne fait pas partie de l’Union européenne, mais elle se situe en Europe et en partage la culture. Par ailleurs, l’UE est lourdement impliquée dans le conflit sur le plan diplomatique, militaire ou financier. Chaque contribuable des pays européens, notamment les Français, finance nolens volens un conflit dont le coût en hommes et en argent est devenu depuis longtemps prohibitif. Où sera Ursula von der Leyen ? A priori bien loin de l’Alaska…

rump a pris les choses en main. « Poutine ne veut parler qu’à moi », explique-t-il, ce lundi, lors d’une conférence de presse. « Le président Poutine m’a invité à m’impliquer. Il souhaite que nous nous impliquions. Je crois qu’il veut en finir. »

Macron, « un chic type » qui « n’a pas souvent raison »

On comprend que le sommet sera un tête-à-tête, sans les gêneurs impuissants et bavards convoqués… un peu plus tard. Le président américain discutera « juste après » le sommet avec Volodymyr Zelensky… et avec les Européens. À moins que Zelensky n’obtienne son strapontin plus tôt ? La confusion fait partie de l’Art du deal de Trump. « La prochaine réunion aura lieu entre Zelensky et Poutine, ou Zelensky, Poutine et moi. Je serai présent s’ils en ont besoin, mais je souhaite qu’une rencontre soit organisée entre les deux dirigeants », conclut-il.

Difficile de ne pas le constater : l’Europe est donc absente à ce stade de la négociation. Tout juste citée, elle ne compte pas, ne pèse pas. Les deux grands de la guerre froide trouvent logique de faire comme si elle n’était pas là. L’Europe paye, ratisse la cour, fait la cuisine et met le couvert, mais elle est priée de se tenir à distance lors du repas, lorsqu’il s’agit d’entrer dans le vif du sujet, de parler sérieusement et d’envisager des solutions.

À ce sujet — [L’ÉTÉ BV] « La Russie ne lâchera jamais les territoires conquis »

Finalement, Emmanuel Macron incarne assez bien l’UE, peut-être mieux qu’Ursula von der Leyen. « Un chic type, expliquait un Trump débonnaire interviewé à la porte de son avion, en juin dernier, mais il n’a pas souvent raison. » Il évoquait les négociations autour d’Israël et de l’Iran, démentant sèchement les propos de Macron qui faisait état d’un cessez-le-feu. « C’est beaucoup plus gros que cela », lançait Trump, cette fois sur son réseau Truth Social« Volontairement ou non, Emmanuel ne comprend jamais rien », concluait le président américain…. Trump n’a nul besoin d’Emmanuel Macron à ses côtés. Ni d’Ursula von der Leyen.

Les négociations portent pourtant sur quelques points majeurs… Moscou exige de l’Ukraine pas moins de quatre régions aujourd’hui occupées au moins partiellement (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), sans compter la Crimée annexée en 2014. Il demande l’arrêt de toute livraison d’armes occidentales et l’engagement que le pays de Zelensky n’adhère jamais à l’OTAN. Le sort d’une partie de l’Europe se discute ainsi… loin de l’Europe et sans la participation des dirigeants de l’UE ou des grands pays européens, apparemment pas plus utiles aux yeux de Trump et Poutine que les représentants de la Suisse ou du Liechtenstein.

De « l’Europe-puissance » à l’Europe impuissance

C’est le moment de se remémorer les discours ronflants de notre européiste en chef sur l’Europe-puissance. En 2017, Macron avait choisi l’université de la Sorbonne pour donner libre cours à ses rêves de « souveraineté européenne »« L’Europe seule peut nous donner une capacité d’action dans le monde, face aux grands défis contemporains. L’Europe seule peut, en un mot, assurer une souveraineté réelle, c’est-à-dire notre capacité à exister dans le monde actuel pour y défendre nos valeurs et nos intérêts. » Cinq ans plus tard, le 25 avril 2024, le prophète européen Macron en remettait une couche, toujours à la Sorbonne, dans un nouveau discours gonflé à l’hélium autour de trois mots clés : puissance, prospérité et humanisme. « Il n’y a pas de puissance sans assise économique solide », expliquait l’hôte de l’Élysée. Il appelait de ses vœux « un nouveau paradigme de croissance et de production » à l’échelle européenne.

Au délire européiste messianique d’Emmanuel Macron et de von der Leyen, aujourd’hui couronné par le constat d’une ruine économique, diplomatique et migratoire, entre autres, Trump et Poutine répondront sèchement, ce 15 août : « Paye et tais-toi ! » Un franc succès. Macron encore, en 2017, attaquait ceux qui croient encore à la France : « Ces idées ont un nom : nationalisme, identitarisme, protectionnisme, souverainisme de repli. » Le président de la République insistait : « Ils mentent aux peuples, mais nous avons laissé faire cela, parce que nous avons voulu installer l’idée que l’Europe était devenue une bureaucratie impuissante. » Hélas, ce n’est pas une idée, c’est un constat…

Marc Baudriller, dans BV