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#webtube : Les locations de courte durée sont devenues des supports commodes pour une délinquance insatiable. Les arnaques de l’été constituent un marronnier bien connu. Sauf que dans un pays où cette délinquance, tirée par le navire amiral du narcotrafic, est en pleine expansion, le marronnier devient un baobab ou un cèdre du Liban aux ramifications toujours nouvelles, et qui ne se limitent pas à la saison estivale… Au coeur de cette délinquance en voie d’ubérisation : les locations de courte durée du type Airbnb. Petite balade en quatre étapes dans l’envers du décor AIrbnb.
Ces Airbnb devenus caches et points de deal
La lutte contre le trafic de drogue avec la chasse aux points de deal initiée par Gérard Darmanin par les opérations « Place nette » a entraîné une mutation du trafic : les déalers ont jeté leur dévolu sur des Airbnb qu’ils louent pour des durées plus ou moins courtes et qui deviennent parfois encore plus florissants que les points de deal qu’ils remplacent. L’enquête du Figaro est éloquente. Ces « Airbnbeuh » ou « Airbncoke » , comme les surnomment les policiers, ont principalement deux fonctions : dépôt et stockage de la marchandise, et points de vente, soit dans l’appartement lui-même, soit via la boîte à clefs ! Les cas divulgués par la police sont nombreux et concernent tout le territoire, en particulier ces petites villes de la France périphérique devenues les nouvelles proies du narcotrafic. Ainsi ce dealer de 19 ans interpellé à Sarlat en flagrant délit par les gendarmes en mai dernier : Le Figaro révèle qu’ « une quarantaine de clients se pressaient au pied de son échoppe éphémère » ! 8 000 euros de cannabis et de cocaïne saisis. Ailleurs, c’est une femme de ménage qui découvre « une montagne de poudre blanche et des pistolets.» Ou un propriétaire venu pour un diagnostic énergétique… À chaque fois, l’appartement avait été loué via la célèbre plateforme. Parfois, le point de deal se réduit à une simple boîte à clefs : du parfait « sans contact ». Ces boîtes standard en vente chez Leroy Merlin peuvent être accrochées par les dealers n’importe où : cages d’escaliers, immeubles vétustes, etc.
Les Airbnb proies des squatters ?
Une autre menace pèse sur les propriétaires de ces logements loués pour de courtes durées. Celle que connaissent les propriétaires de maisons inhabitées : le squat et la hantise de ne pouvoir déloger ces nouveaux occupants indésirables. Cette augmentation des squats de Airbnb a été signalé cette semaine par un post sur X vu plus de deux millions de fois sur X : « La méthode est étonnamment simple : il suffit de réserver, de payer une semaine (par exemple), de changer les serrures, et vous devenez inexpulsable, car vous avez obtenu les clés légalement ». Selon les vérifications de TF1 INFO, qui a contacté la plateforme, le phénomène ne serait pas massif mais il est bien réel. Et la faille juridique dans laquelle se sont engouffrés les malfaiteurs l’est tout autant : en effet, le ministère de la Justice l’explique ainsi : « Dans les cas évoqués, c’est-à-dire une réservation effectuée via une plateforme de location avec remise des clés et paiement, l’entrée dans les lieux est autorisée. Il ne s’agit donc pas d’un squat au sens juridique du terme, et notamment pas au sens de l’article 38 de la loi du 5 mars 2007 dite loi DALO qui ne donc peut être actionné. » Ceci n’est pas un squat mais votre logement est bel et bien squatté !
Une fausse location étudiante
Autre arnaque Airbnb qui ne fait pas les gros titres, peut-être car trop répandue et facile à déjouer ? Le logement retenu pour une journée, que ces faux propriétaires vous font visiter, à vous et à une dizaine de parents d’étudiants pour vous extorquer des chèques de caution ou un virement. Dans le contexte de raréfaction de logements étudiants dans les grandes villes universitaires et de tension après les résultats Parcoursup où il vous faut vous décider dans l’heure, nombreux sont ceux à avoir eu affaire à ce genre de petits malins…
Quand l’IA se met au service des fraudeurs Airbnb
Enfin, il arrive que ce soit les propriétaires loueurs d’Airbnb qui soient eux-mêmes les délinquants. En ayant recours à l’IA ! Un cas pour le moment isolé d’un nouveau type de fraude a été rapporté par The Guardian et Les Echos : une jeune londonienne avait loué un Airbnb à New York en début d’année pour y étudier, et s’est vue réclamer 5.314 livres sterling (6.097 euros) par le propriétaire « en raison de dégradations… qu’elle n’avait pas causées » ! Il avait suffi à ce propriétaire de créer via un logiciel d’intelligence artificielle de fausses preuves de dégâts sur son mobilier ! Le journal précise que cet arnaqueur était très bien noté sur la plateforme… mais « la fissure présente sur la table basse ne se situait pas au même endroit sur chacun des clichés.» Ouf !
Au fond, pour les vacances, rien ne vaut la bonne vieille maison de famille !
- Frédéric Sirgant, dans BV