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#webtube : Dans une tribune publiée ce 26 juillet sur le Figaro, le directeur du département opinion et stratégies d’entreprise de l’Ifop, Jérôme Fourquet, note que l’usage des mortiers d’artifice change notablement la donne lors des affrontements entre racailles et forces de l’ordre : « Sur le plan des violences urbaines, pas une semaine ne se passe sans que des faits graves ne se déroulent dans une cité de région parisienne ou jusqu’à désormais dans des villes moyennes comme récemment à Nîmes, Limoges, Charleville-Mézières ou bien Béziers. »
« Les mortiers d’artifices, qui étaient encore très peu présents lors des émeutes de 2005, sont aujourd’hui massivement employés par les émeutiers et leur permettent de rééquilibrer partiellement le rapport de force vis-à-vis des policiers et gendarmes, qui ne sont plus les seuls à posséder des projectiles précis et d’assez longue portée (LBD et gaz lacrymogènes). »
« Ces tirs de mortiers d’artifice font désormais partie de la panoplie de base des émeutiers et de la scénographie de chaque épisode d’affrontement avec les forces de l’ordre. Laurent Nunez, préfet de police de Paris, indiquait ainsi récemment que plus de 11 000 de ces engins pyrotechniques avaient été saisis par ses services lors d’opérations dans les jours ayant précédé le 14 juillet. »
« L’utilisation s’est massifiée durant les émeutes de l’été 2023, consécutives à la mort du jeune Nahel. Durant ces événements, un nombre considérable de mortiers ont été tirés partout en France. Certains émeutiers avaient sans doute commandé eux-mêmes ces engins sur internet (leur vente en magasins étant encadrée depuis quelques années), mais le fait que les mortiers aient été tirés en si grand nombre dès le début des émeutes tend à prouver que des stocks existaient, ce qui suppose une organisation et une logistique. À l’appui de cette thèse, des véhicules venant approvisionner les groupes d’émeutiers en pleine action face aux forces de l’ordre ont pu être observés dans plusieurs quartiers. De la même façon, des services d’investigation ont intercepté des camionnettes transportant plusieurs centaines de kilos de ces matériels pyrotechniques lors des émeutes de 2023. Les moyens financiers nécessaires pour se procurer de tels volumes de mortiers et pour organiser ensuite leur stockage et leur distribution ne sont pas à la portée des premiers venus. Dans de nombreux quartiers, ce sont des réseaux criminels, souvent en lien avec le trafic de drogue, qui ont approvisionné et supervisé les jeunes émeutiers. »
« Au lendemain des nuits les plus chaudes des émeutes de l’été 2023, de nombreux policiers ont indiqué « qu’ils avaient ramassé » [c’est-à-dire qu’ils avaient subi une lourde pression] du fait de l’intensité des tirs qu’ils avaient essuyés et que le degré de violence auquel ils avaient été exposés était sans commune mesure par rapport à ce qu’ils avaient vécu en 2005. Le recours massif aux mortiers a, en effet, changé la physionomie des violences urbaines par rapport aux émeutes de 2005. Ces armes permettent de viser plus précisément les membres des forces de l’ordre qu’avec des pierres et avec une bien meilleure allonge, leur portée pouvant aller jusqu’à 150 mètres, contre seulement une trentaine de mètres pour un jet de pierre et un peu moins pour un cocktail Molotov. Leur prix et leur accessibilité sur internet rendent possible un usage massif de ces projectiles et de soumettre ainsi policiers et gendarmes à un véritable feu roulant, les obligeant régulièrement à se replier, quand l’intensité de ces tirs se fait trop forte. La puissance de ces armes (qui peuvent atteindre une vitesse de 80 à 100 km/h) peut par ailleurs provoquer des blessures graves. »
« Ces projectiles, à l’effet spectaculaire mais également dangereux, permettent de rendre les guets-apens tendus dans les quartiers sensibles contre les forces de l’ordre ou les pompiers, plus difficiles à maîtriser pour les représentants de l’État que par le passé. Ce faisant, ces mortiers participent à la stratégie de contrôle du territoire, mise en place par les bandes criminelles, qui entendent progressivement interdire l’accès de leurs quartiers aux forces de l’ordre. Mais ainsi équipés, les émeutiers et les dealers qui les encadrent, s’enhardissent et n’hésitent plus à attaquer des commissariats, fait assez rare il y a 20 ans, mais aujourd’hui assez fréquent. 273 commissariats, commissariats annexes ou gendarmeries furent ainsi attaqués durant les émeutes de l’été 2023. Plus récemment, c’est le commissariat de Compiègne, dans l’Oise, qui a subi dans la nuit 18 au 19 juillet une attaque au cours de laquelle une trentaine d’individus ont tiré 40 mortiers vers la façade. Cette « opération » était manifestement une action de représailles suite à des coups de filets anti-stups menés au cours des semaines précédentes dans le quartier du Clos-des-Roses, connu pour ses points de deal. »
« Les mortiers d’artifice s’inscrivent ainsi dans le processus de structuration des réseaux criminels (via l’achat groupé, le stockage et l’usage massif et coordonné de ces armes lors des affrontements avec les forces de l’ordre), mais aussi dans leur aguerrissement et leur montée en puissance pour disputer à l’État son « monopole de l’exercice de la violence physique légitime » pour reprendre l’expression célèbre de Max Weber. C’est face à cette réalité que le ministre de l’Intérieur a récemment indiqué vouloir renforcer, comme ses prédécesseurs l’avaient déjà fait avant lui sans trop de résultats, les sanctions contre les vendeurs et les utilisateurs de ces mortiers, devenus l’emblème des violences urbaines dans une France métamorphosée. »
Cet article pose implicitement – en se gardant bien de l’aborder – la question de l’utilisation des armes à feu par les forces de l’ordre. Face à des racailles organisées qui préparent la guerre et veulent tuer du flic, l’État français envoie ses policiers au massacre, leur interdisant d’exercer la violence légitime nécessaire pour que force reste à la loi. Retailleau doit donner l’ordre de tirer. En 1948, un Jules Moch, alors ministre socialiste de l’Intérieur, ne s’est pas gêné pour faire tirer les CRS contre les mineurs grévistes. On comptera plusieurs dizaines de morts et des milliers de blessés parmi les mineurs.
Henri Dubost, Riposte Laïque