. E. R. Lombertie, maire de Limoges : « Il y a un grand danger ! »

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#webtube : Le maire LR de Limoges revient sur les émeutes qui ont secoué sa ville. Sans langue de bois… Maire LR de Limoges depuis 2014, Emile Roger Lombertie a fait face, dans la nuit de vendredi à samedi, à d’importantes émeutes. Une centaine d’individus cagoulés s’en sont pris aux forces de l’ordre. Il a accepté de répondre aux questions de Boulevard Voltaire… sans langue de bois.

Marc Baudriller. Après les émeutes qui ont secoué plusieurs quartiers de Limoges, vous avez parlé de « guerilla urbaine ». A-t-on franchi un cap ?

Emile Roger Lombertie. Quand on est en bande organisée et qu’on tire sur les autres cela s’appelle la guerilla. Savez vous à quoi cela m’a fait penser ? On a appelé cela « les évènements », en Algérie (les troubles qui mèneront à la guerre d’Algérie). Aujourd’hui, ce que disait De Gaulle, l’huile et le vinaigre et Colombey-les-deux-mosquées, on y est ! Il y a un grand danger : quand on ne fait pas ce qu’il faut pour faire respecter la République française, on fait tout pour faire une république islamique. Je n’en dirai pas plus pour le moment…

M. B. Cette révolte très grave était-elle prévisible ?

E. R. L. J’ai été psychiatre avant d’être élu, j’étais responsable de la psychiatrie du département et coordinateur de la psychiatrie régionale avec la psychiatrie nationale : j’avais un intérêt pour cela et je connaissais un peu les quartiers. Il y a plus de vingt ans, je disais à un élu socialiste concernant le Val de l’Aurence, quartier de Limoges : « Est ce que vous vous rendez compte de la dérive dans laquelle vous laissez ces quartiers ? Priez pour qu’on ne soit pas obligés d’y mettre un jour la Légion étrangère, un genoux à terre et ouvrant le feu pour ramener l’ordre ». Vingt ans… J’ai un côté un peu prométhéen, je réfléchis très vite et j’ai deux ou trois coups d’avance bien souvent, cela m’arrive aussi de me faire prendre de vitesse par l’intelligence ou la réaction des autres, mais là, j’avais vu juste parce que je voyais ces quartiers se dégrader et se déliter à tous les niveaux.

M. B. Les populations des quartiers immigrés de Limoges ont-elles changé ?

E. R. L. On avait des populations pauvres, de plus en plus pauvres, venant de l’immigration, qu’on enfermait de l’autre côté du périphérique. Nous avions un “lumpen-prolétariat” et ce n’est pas bon du tout. Mais les premiers habitants dont j’ai fait partie étaient mélangés. Il y avait des autochtones, des Nord-Africains et des Africains subsahariens ou d’Afrique occidentale mais ils avaient tous un travail. Progressivement, ils ont été remplacés par des populations paupérisées dont une bonne part était au chômage.

Sur ce terreau-là, deux idéologies ont prospéré. D’abord l’idéologie musulmane car beaucoup sont musulmans salafistes intégristes : pas tous, mais cela suffit à pourrir la vie de ceux qui veulent s’intégrer. Ensuite, l’idéologie de gauche et d’extrême gauche LFI : on ne vous donne pas ce qu’il faut ? Vous devez revendiquer. On ne s’occupe pas de vous…

M. B. Y a-t-il d’autres facteurs de « désintégration » qui expliquent ces flambées de violence ?

E. R. L. Oui. A la misère, s’ajoute l’inculture. Beaucoup ne parlent pas français, même au sortir de l’école. On ne sait pas s’ils y vont ou pas… On verse les allocations sans accompagnement ou sans aide des familles et surtout, c’est la drogue qui leur permet de survivre. Depuis des années, lorsque la mairie va regarder les bâtiments à rénover, on entend : «  Madame, tu peux pas rester là, le monsieur là-bas, tu gênes son travail ». Le Monsieur, c’était le vendeur de drogue. Donc on a laissé faire, on a fermé les yeux. En plus, on n’a pas assez de policiers. On envoie la police trois ou quatre fois par quinzaine pour faire des descentes, ce qui est très mal vécu. Les délinquants disent : « On va s’organiser et on va vous faire voir qui tient le quartier ». Et le soir, ils organisent des guet-apens. Mais cela dépasse Limoges, c’est partout en France, ils se passent le mot. J’ai eu Robert Ménard au téléphone. A Béziers, c’est exactement le même phénomène, la même stratégie. Certains me disent : il faut tirer dans le tas. Non, le jour où on aura un mort par tir de police qui aura cherché à se défendre, on aura une explosion pire qu’en 2023 [année des émeutes liées à la mort de Nahel, ndlr].

M. B. Y a-t-il une réalité derrière ce discours traditionnel de l’extrême-gauche qu’on verra refleurir pour les municipales ?

E. R. L. On est en train de casser des bâtiments pour les rénover. Nous sommes donc obligés de déplacer les populations. L’extrême-gauche explique : regardez ces salauds, ce qu’ils vous font subir ! Alors qu’on est en train d’aménager le quartier… C’est insupportable.

M. B. Limoges a lancé une opération « Quartiers en mieux » dotée de 6 millions d’euros en 2023. Apparemment, l’effet n’est pas spectaculaire…

E. R. L. “Quartiers en mieux”, c’est une propagande de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) et de l’agglomération de Limoges. C’est de l’affichage. Ce que j’ai essayé de faire en tant que maire, c’est mettre en place un suivi et une prévention. On va investir 300 millions d’euros, tous investissements confondus ANRU, Etat et ville, sur deux quartiers, pour refaire des bâtiments. Quand je suis arrivé à la mairie en 2014, j’ai repris complètement le projet. On n’avait prévu aucun service à la population. Aujourd’hui, on a des écoles complètement refaites, un centre social. Pour les quartiers Beaubreuil et Val de l’Aurence, on est en train de travailler avec l’ANRU.

A Beaubreuil, un commissariat a été fermé il y a une quinzaine d’années… Il serait indispensable aujourd’hui. A partir de 14h, les personnes qui viennent travailler chez les particuliers sont soit interdites d’entrée, soit accompagnées de veilleurs pour savoir s’ils sont là au titre de la police ou pour des travaux. Dans certains bâtiments, ce sont les trafiquants qui décident quelle est l’entreprise qui va venir refaire le chauffage, l’électricité, la plomberie… Et c’est partout en France.

M. B. Comment en est-on arrivés là ?

E. R. L. On a eu un délitement de la fonction de l’Etat, des fonctions du département sur la prévention via la PMI, l’Aide sociale à l’enfance, etc. Catastrophique. J’ai mis tout le monde autour de la table, personne n’a joué le jeu. Un de mes opposants à la mairie qui est au département explique : « On nous dit qu’il y a des enfants qui ne vont pas bien dans ces cités, mais on ne vous les signale pas parce qu’on veut pas les stigmatiser ». Donc, laissez-les crever sous couvert d’humanisme ?

M. B. Quand vous parlez d’un problème idéologique culturel et social, vous pensez à cela ?

E. R. L. Bien sûr. Lors d’une interview récente, un journaliste de France Info me dit : « On va pas faire le procès de l’immigration ? » « Mais Monsieur, je ne fais pas le procès de l’immigration… Vous me demandez mon point de vue : on a entassé des gens et on les a laissés comme des bêtes. Et bien, ils nous le rendent. Vous ne voulez pas en entendre parler ? C’est votre problème, mais c’est la réalité ». Lorsqu’on dénie quelque chose ou quelqu’un, son existence et son identité, que fait-il ? Il se cherche un corpus d’identité. Son corpus d’identité, c’est la survie, au travers de la drogue, de l’islam et de LFI. Ce seront des soldats perdus de la République à qui on coupera la tête lorsqu’ils auront fait la révolution. J’espère me tromper…

M. B. On parle de quartiers pauvres, or l’argent de la drogue coule à flot et atteindrait sept milliards d’euros en France. Les 300 millions d’euros d’investissements prévus règleront-ils quelque chose dans des quartiers par ailleurs moins pauvres que la campagne limousine ?

E. R. L. Rien ! Ça ne règlera rien ! Si on n’a pas une politique d’accompagnement de la rénovation des quartiers et de renforcement de l’identité française. Si on ne leur apprend pas à parler la France, à écrire la France, à réciter la France et à aimer la France, ils ne peuvent pas aimer la France. On leur apprend à aimer le drapeau palestinien, le drapeau du Nigeria, de la Guinée, du Sénégal quand on fait des évènements ! C’est impossible, cela ne peut pas fonctionner : on est dans la négation même de ce constat : ils sont sur le sol français. J’aimerais qu’il y ait plus de gens qui réfléchissent. Manque de bol, nous sommes gouvernés par des incultes qui n’ont aucune idée de ce qu’est l’anthropologie et l’éthologie. Quand on considère les gens comme des bêtes et qu’on les laisse libres comme des bêtes, ils ont des comportements de bête, c’est-à-dire qu’ils perdent tout ou partie de leur humanité pour se contenter du côté obscur. Je me suis penché sur la misère humaine depuis que je suis tout petit et je vais bientôt être aussi vieux que Mathusalem, alors…