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#webtube : Ils sont unanimes. Pour les médias subventionnés, « non, la délinquance des mineurs n’explose pas, c’est même l’exact inverse« . Le thème serait instrumentalisé politiquement par une extrême droite en plein délire sur une « supposée flambée de la violence chez les jeunes« , « qui ne serait pas le reflet de la réalité. » Un peu comme pour l’immigration, les uns campent sur leurs positions en appelant au spectacle de la rue quand les autres pointent du doigt un « sentiment d’insécurité » alimenté par certains médias. Au milieu, peu de chiffres, qui laissent le champ libre à toute sorte d’interprétation.
Car ces chiffres, que disent-ils ? Tout et l’inverse de tout. Et quand ils ne vont pas dans le sens qu’on voudrait leur faire prendre, on les tord ou on joue sur les mots. Un exemple ? « Depuis 2016, le nombre de mineurs poursuivis par la justice a baissé de 25 % », sous-titre Le Monde. Houra ! Ce serait-là la preuve que les petits rejetons qui habitent la France seraient de moins en moins violents. OU BIEN cela peut aussi signifier que les magistrats rechignent à les poursuivre.
Un rapport du Sénat sur la délinquance des mineurs (n. 885, 2021-2022) ne dit pas autre chose :
« De manière assez étonnante, le nombre de mineurs poursuivis
entre 2012 et 2019 diminue en matière d’atteinte aux personnes (- 6,6 %)
alors que le nombre de mineurs mis en cause par les forces de l’ordre
augmente, dans une moindre mesure toutefois que les atteintes aux biens
(- 15 %). Dans les augmentations les plus notables, il faut noter les mineurs
poursuivis pour crime (+ 69 %) et pour infractions à la législation sur les
stupéfiants (+ 87 %) quand ceux poursuivis pour contraventions, infractions
les moins graves, diminuent de près de 48 %. Le nombre de mineurs de
moins de 13 ans diminue en revanche de 28 % sur la même période. »
La baisse célébrée par Le Monde dans son article est pour le moins surprenante puisque le rapport y est cité, le journaliste ne pouvant donc pas ignorer la donnée ci-dessus mentionnée. Malgré cela, il prétend : « Pour autant, la communauté des chercheurs qui travaillent sur la question de la jeunesse et les statistiques officielles se rejoignent pour décrire une réalité identique : non, la délinquance des mineurs n’explose pas, c’est même l’exact inverse« …. sans fournir aucune source pour étayer cette déclaration.
S’il est admis, dans un petit paragraphe et après avoir déclaré que c’est en gros la faute au « sentiment d’insécurité » (1), que « les actes les plus violents chez les mineurs, très minoritaires mais médiatisés, augmentent, eux, assez fortement« , jamais l’article ne l’énonce clairement : la délinquance, à savoir un ensemble d’infractions et de délits, baisse, quand la criminalité, à savoir des crimes plus graves, elle augmente bel et bien. Bref, on joue sur les mots pour faire croire que tout va mieux. L’auteur Grégoire Biseau, insiste même lors d’un podcast sur le thème : « ça va beaucoup mieux, (…) la délinquance des mineurs baisse depuis une quinzaine d’années, c’est un phénomène massif, le signe que la société s’est apaisée. » On se demande un peu comment, avec des violences contre les personnes en forte augmentation – ce qu’il admet lui-même – on peut en arriver à affirmer que la société s’est apaisée…
Eric Dupond-Moretti, alors ministre de la Justice, évoquait quant à lui, non pas une baisse mais une stabilité de la délinquance juvénile :
«Les chiffres sont clairs, la délinquance des mineurs n’a pas augmenté dans notre pays depuis dix ans»
Mais le rapport du Sénat est clair : cette stabilité est due à la baisse des atteintes aux biens compensée par une hausse des atteintes aux personnes :
« Si le ministère [de l’Intérieur] constate, sur la période 2016-2019, une stabilité
globale des mineurs mis en cause par les forces de sécurité, celle-ci
s’explique par une hausse des atteintes aux personnes, compensée par une
baisse des atteintes aux biens. Ainsi, les coups et blessures sur personnes de
moins de 15 ans ont augmenté de + 12,4 %, les violences sexuelles sur
majeurs de + 42,8 % et sur mineurs de + 28,3 %. »
Les données sont certes sensibles, difficiles à exploiter tant les rapports, les études, les comptes-rendus se contredisent. Mais on voudrait comprendre par quel miracle, une baisse de la violence des jeunes pourrait-elle avoir lieu. Par quelle magie, la violence des mineurs peut-elle baisser dans un pays rongé par le trafic de drogue, où les institutions ne sanctionnent plus par choix idéologique et saturation des tribunaux, où les services d’aides à l’enfance sont démunis quand ils ne sont pas carrément pourris jusqu’à la moelle, où la pornographie et les sévices les plus extrêmes sont à portée de clic ? Sans parler de l’arrivée ou de la permanence sur nos territoires emprunts de tolérance et « d’état de droit », d’enfants provenant d’autres cultures hyper-répressives.
Mais on ne saurait toujours leur donner tort. La violence chez les mineurs, si elle ne diminue certainement pas, n’est pas nouvelle. Depuis des décennies nos contemporains se prennent des coups de lame pour un regard, une cigarette ou un portable. Et persister dans la négation est une insulte à toutes les victimes d’agressions de rue qui pourrissent le quotidien des Français.
Audrey D’Aguanno
(1) citant Fabien Jobard, chercheur en sociologie : « Plus un phénomène social se raréfie, plus les formes de subsistance du même phénomène sont susceptibles de susciter une forte indignation dans l’opinion publique. »
Breizh-info.com