. Prénoms : Marie et Pierre disparaissent, Mohamed et Ibrahim s’imposent

Spread the love


Articles : Juil. 2025Juin 2025Mai 2025 – Avril 2025
Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews Music 24/24 : http://DJMUSIC.fr

#webtube : Le traditionnel classement de l’été vient d’être dévoilé. Ce 9 juillet, l’INSEE a en effet publié sur son site le classement des prénoms les plus donnés en France, en 2024. Au niveau national, aucune surprise. Sur le podium des filles, on trouve ainsi Louise, Jade et Ambre, des prénoms déjà classés dans le Top 5 les années précédentes. Chez les garçons, de même, Gabriel, Raphaël et Louis, prénoms déjà très populaires les années passées, arrivent en tête. Mais à y regarder de plus près, les prénoms donnés aux enfants nés en 2024 en disent long sur le visage de la France. Dans certains départements, Louise et Gabriel laissent ainsi la première marche du podium à Inaya et Mohamed.

Disparition des Marie

Ce n’est pas un phénomène nouveau, mais l’année 2024 vient confirmer la tendance : les Marie n’ont plus la cote. En 2024, seules 530 petites filles ont hérité de ce prénom éminemment catholique. Marie est aujourd’hui relégué à la 96e position du classement. Un siècle plus tôt pourtant, en 1924, le prénom de la Sainte Vierge était attribué à plus de 32.000 fillettes, ce qui en faisait le premier prénom féminin. Et c’était sans compter sur les prénoms composés ! Même constat chez les garçons. Le prénom Pierre est à nouveau totalement absent du Top 100 des prénoms masculins, cette année, tout comme Jean. Et ce, alors même que ces deux prénoms occupaient les première et troisième places du classement en 1924.

La disparition progressive de ces prénoms chrétiens est, comme le souligne Jérôme Fourquet, dans L’Archipel français« le symptôme d’une prise de distance progressive avec le catholicisme ». Désormais, les Français dans leur grande majorité ne se fient plus au calendrier catholique mais attribuent à leurs enfants des prénoms courts, à la mode et aux sonorités simples.

À ce sujet — Démographie : en Seine-Saint-Denis, les prénoms arabo-musulmans s’imposent

La banlieue face à la France rurale

Face à ce phénomène de décroissance, d’autres prénoms connaissent quant à eux une forte progression : ce sont les prénoms arabo-musulmans. En 2024, dans le Top 100 des prénoms féminins les plus donnés, on trouve désormais plus d’une dizaine de prénoms à consonance arabe. Chez les garçons, ce sont une quinzaine de prénoms communautaires qui y figurent.

Dans certains départements, ces prénoms arabo-musulmans monopolisent même les premières places du classement. Ainsi, en Seine-Saint-Denis, chez les filles, Inaya, Maryam, Fatoumata, Nour, Aminata, Aïcha et Fatima occupent les premières places. Côté garçon, Mohamed, Adam, Ibrahim, Issa, Imran, Isaac, Moussa et Ismaël arrivent en tête. Filles ou garçons, on ne trouve plus un seul prénom français, dans le Top 10 de Seine-Saint-Denis. Dans le Val-de-Marne, Nour et Ibrahim sont plébiscités. Et dans le Val-d’Oise, Inaya et Adam accaparent les premières places. Inaya arrive par ailleurs en tête dans tous les territoires et départements d’outre-mer.

Cette tendance déjà observée les années passées, en Ile-de-France et dans certaines grandes villes, commence à gagner de nouveaux départements. Dans le Var, par exemple, Anna arrivait en tête du classement féminin 2023, suivi de Alba et Giulia. Aucun prénom à consonance arabe ou musulmane n’apparaissait dans le Top 10. Un an plus tard, Inaya et Nour font leur entrée à la sixième position. À Belfort, on trouvait un prénom hébreu parmi les plus donnés à des petites filles nées en 2023. Chez les garçons, Mohamed (3e place) et Ibrahim (8e place) étaient déjà répandus. En 2024, la tendance s’accélère. Inaya et Nour arrivent sur la deuxième marche du podium féminin. Et chez les garçons, on trouve cinq prénoms arabes dans le Top 10. Ces prénoms (Inaya, Ayden ou encore Nour) commencent même à poindre dans la France rurale, comme dans l’Allier ou l’Indre.

Mais dans quelques départements, des Français résistent encore et toujours. C’est notamment le cas en Aveyron, où Julia, Louise, Charlotte et Léonie figurent dans le Top 10 féminin, tout comme Gabriel, Arthur, Jules, Louis, Léon et Paul chez les garçons. Dans le Cantal, le Gers et en Lozère, même constat. Et bien évidemment en Corse, les parents optent surtout pour des prénoms régionaux comme Ange, Lisandru, Ange-Marie et Santu pour les garçons ou Ghjulia, Livia et Anna-Dea pour les filles.