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#WEBTUBE : On a pu voir un Trump rayonnant et une Europe mielleuse totalement soumise à ses diktats. Ce fut une belle mascarade où Trump s’est contenté d’imposer aux Européens de se réarmer et d’assurer eux-mêmes le fardeau écrasant de la défense de l’Ukraine. Mais en achetant du matériel américain, cela va de soi. Dans tous les choix du milliardaire, c’est le businessman qui décide.
Trump sait très bien que les naïfs Européens s’imaginent encore que le fait d’acheter de l’armement américain leur garantit la protection de l’article 5. Quelle erreur !
Pour Trump, l’article 5 n’a rien de contraignant. L’aide peut se limiter à un simple soutien financier sans aucune obligation d’un engagement militaire. L’article 5, c’est en fait une arnaque au seul profit du lobby de l’armement US. Un argument de vente pour les F-35.
Si les Pays Baltes s’imaginent que l’Amérique va se frotter aux 6 200 têtes nucléaires de Poutine, ils se font de douces illusions. L’Europe n’est plus la priorité de Washington et la Russie n’est plus une menace militaire pour les États-Unis.
Ce que veut l’Amérique depuis 1990, c’est empêcher à tout prix la naissance d’un puissant bloc européen de Gibraltar à Vladivostok, qui serait un rival sans égal sur les plans économique et scientifique, doté qui plus est d’un trésor géologique inestimable.
Pour cela, Trump doit donc entretenir le climat de guerre froide, agiter la menace russe sur l’Europe, menace totalement imaginaire mais suffisante pour terroriser les Européens et les manipuler à sa guise.
Tout le reste n’est qu’un écran de fumée.
Le sort de l’Ukraine est le dernier souci de Trump, comme le clame haut et fort Vance depuis six mois. L’Ukraine c’est un problème européen. La Chine et le Moyen-Orient sont prioritaires. Zelensky est venu dire bonjour mais repart sans la moindre garantie sur son avenir.
Car il est certain que si Poutine avale toute l’Ukraine, l’Otan ne bougera pas.
L’Amérique s’en lavera les mains et l’Europe n’a pas les moyens de s’y opposer autrement qu’en paroles. Autant dire que Poutine mène le bal à son rythme. Il peut se contenter de la Novorossia ou pousser plus loin.
Mais quand Trump dit que Poutine peut aller au-delà de l’Ukraine, il ment sciemment.
Car entretenir la menace de l’ogre russe, rien de tel pour effrayer les Européens et les pousser à se réarmer. L’Amérique fourgue ses F-16 et ses F-35 aux Européens, lesquels n’ont pas intégré le fait que c’est Washington qui en garde la maîtrise. Aucun pays européen ne pourra engager ses F-35 sans l’aval de Washington.
À part la France, toute l’Europe achète américain. Le Rafale est un excellent avion mais n’offre pas l’illusoire garantie de l’article 5… Il s’est vendu en Grèce et hors d’Europe. La défense européenne est une foutaise.
En définitive, au cours de ce sommet, on a vu Mark Rutte se répandre en flatteries grotesques et félicitations en tous genre à l’égard de Trump. Mais aucun sujet n’a été traité en dehors des budgets défense portés à 5 % d’ici 2035. Peu de pays en ont les moyens mais peu importe. Trump veut vendre ses avions…
On ne parle plus d’agression russe, de souveraineté territoriale ou d’adhésion de l’Ukraine à l’Otan. Tout cela, c’est du passé. L’Europe va se saigner pour armer l’Ukraine et la subventionner à vie, plombant ses finances pendant des années alors qu’elle est à la traîne dans la course économique mondiale.
Bref, les Européens sont les dindons de la farce, comme toujours. Quand ils auront compris que le monde n’est qu’un rapport de forces, militaires ou économiques, ils pourront assumer enfin leur propre politique et défendre leurs propres intérêts. Mais pour l’instant ils sont soumis et résignés tels les bourgeois de Calais. C’est pitoyable.
Trump a bien raison de considérer cette Europe comme quantité négligeable. Il ne traite les dossiers brûlants qu’avec Poutine et Xi-Jinping. On vient encore de le constater au Moyen-Orient. L’Europe a été aux abonnés absents. Sans armée et sans matières premières, elle ne peut que subir et se ruiner avec l’Ukraine, dans une guerre qui n’est pas la sienne.
Jacques Guillemain, Ripost Laïque