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#WEBTUBE : Une tranche d’âge sensible au wokisme, aux droits des minorités, au néo-féminisme qui combat “l’héritage patriarcal”… Au premier tour de la présidentielle de 2022, la jeunesse votait avec enthousiasme pour la figure de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier rassemblait sur son nom, 31 % des voix chez les jeunes de 18 à 24 ans, et 34 % chez les 25-34 ans. La France Insoumise devenait ainsi la première force politique de la jeunesse, alors que Marine Le Pen en deuxième position réunissait 26 % et 25 % dans ces deux catégories.
Un sondage Elabe/La Tribune du Dimanche publié au début du mois de juin donne à nouveau La France Insoumise en tête des intentions de vote chez les jeunes de 18-24 ans en cas de dissolution de l’Assemblée nationale. Avec 29 % des voix le parti de Jean-Luc Mélenchon est devant le Rassemblement national qui rassemblerait pour sa part 27 % des voix.
🔴⚡Sondage @elabe_fr en cas de dissolution de l'AN | LFI arrive en tête dans les intentions de vote chez les 18-24 ans. Un total de 49% pour les partis de gauche.
— Nouveau Front Populaire 🟢🔴🟡🟣🔴 (@NupesNews) June 23, 2025
🔻LFI | 29%
🟤RN/UDR | 27%
🔴PS/Eco/PCF/DVG | 20%
🟡E! | 8%
🔵LR | 6% pic.twitter.com/E53lFdU7Ux
Wokisme, droits des minorités, écologisme radical
Pour l’universitaire Pierre Vermeren, ce succès de la France Insoumise auprès de l’électorat le plus jeune, s’explique par sa composition : « La jeunesse qui vote se scinde en deux segments : les milieux musulmans et les milieux étudiants » explique-t-il à BV. Concernant le vote musulman « très courtisé », la propagande pro palestinienne de LFI a atteint des sommets ces dernières semaines. Le parti insoumis capitalise sur un vote communautaire, un « vote protestataire très important détaille Vermeren, que l’action directe de Rima Hassan par exemple nourrit ». Le second pôle rassemble le milieu estudiantin, notamment celui des « sections littéraires » explique le professeur d’histoire contemporaine à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris). Des matières qui réunissent les juristes, historiens, sociologues, géographes, etc. Une « jeunesse étudiante dorée issue des métropoles » qui incarne une forme de « vote révolutionnaire ». « Un milieu très sensible au wokisme, aux études de genre, aux droits des personnes LGBT, avec la présence d’un néo-féminisme très dur envers l’héritage patriarcal » qui traduit ses aspirations par un « vote subversif ». Quid des questions écologiques ? Nous entendons souvent une rengaine qui évoque l’angoisse des générations futures quant à l’avenir de la planète, une jeunesse préoccupée par les questions environnementales et climatiques. « Une partie faible de cette jeunesse intègre l’écologisme radical explique Pierre Vermeren, mais c’est un milieu plus sensible au wokisme, aux droits des minorités qu’à la question écologique ».
La jeunesse « a de quoi en vouloir au système »
« À l’origine d’un tel vote, il y a un combat entre l’idéologie et le réel » argumente l’historien qui évoque une « frontière de la peur ». La jeunesse agressée, attaquée, qui aura été sous le coup de menaces votera plus facilement Rassemblement national. Pour autant, l’existence de violences nécessite d’adhérer au réel. « Ceux qui sont attaqués peuvent n’en tirer aucune conséquence pour des raisons idéologiques » raconte-t-il. C’est-à-dire qu’en présence de violences, une certaine jeunesse « se voilera la face et accusera la société, responsable de cette violence, par la structure dominante du patriarcat » qui enferme les individus. Le même raisonnement qui provoque depuis des décennies le déblocage de milliards d’euros pour la politique de la ville au bénéfice des quartiers dit « défavorisés ». Néanmoins, il ne faut pas pour autant oublier les préoccupations économiques d’une génération qui, d’après Vermeren, « a de quoi en vouloir au système ». Il détaille : « des études qui n’en finissent plus, des stages nombreux payés une misère, un marché du travail rude, le logement dans les métropoles impossible, qui contraint aux multiples colocations ou à l’éloignement des centres-villes »… autant de sujets qui créent un « contentieux générationnel » poussant les jeunes vers une forme de radicalité de gauche ou de droite.
D’après le sondage précité, les 25-34 ans sont quant à eux, 18 % à voter LFI, alors qu’ils sont 33 % à plébisciter le RN. Des chiffres ne surprenant pas Pierre Vermeren, frappé par la « droitisation de l’électorat très rapide à partir de 30 ans ». Le choc du réel justement ? Impressionnant de constater la chute des chiffres dans les tranches d’âge. Ceux qui se tournent vers LFI tombent à 9 % chez les 35-49 ans et disparaissent quasiment chez les plus de 65 ans (4 %). La sagesse de l’âge.
Yves-Marie Sévillia, dans BV