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#WEBTUBE : L’alliance LR-RN est qualifiée de “socle commun” par un élu macroniste… Dans la situation politique morcelée que connaît la France depuis la dissolution il y a un an, les séismes à venir se préparent parfois par de petits mouvements tectoniques. Et ils se multiplient depuis plusieurs jours. Ainsi, cette semaine, la petite musique de la censure du gouvernement Bayrou dès juillet a pris une consistance nouvelle avec la menace PS et les interrogations qui agitent jusqu’au RN. Une perspective qu’alimente le vote du 17 juin en faveur du projet de loi de « simplification », dans lequel figure l’article supprimant les ZFE.
Suppression des ZFE : un point de convergence de toutes les droites
Les ZFE étaient devenus un point de fixation susceptible de déclencher une nouvelle fronde populaire du type Gilets jaunes. La mesure s’inscrivait dans la longue liste de ces dispositifs de l’écologie punitive (souvenez-vous de l’éco-taxe de Ségolène Royal…) qu’adore la gauche. La droite, les droites ne s’y sont pas trompées et ont voté comme un seul homme. Le détail de cette majorité des 275 est intéressant : 120 RN+ 16 UDR+43 LR mais aussi la quasi-totalité des élus MoDem et Horizons (68), et même huit députés EPR (Renaissance), plus quelques Liot et non inscrits. L’union des droites la plus large possible ! Ce vote constitue certainement un tournant sur plusieurs plans. Claque pour les écolo-dingos, c’en est aussi une pour Emmanuel Macron qui voit son bilan détricoté. Ensuite, le pivot de cette majorité est bien le RN, auquel les autres petits partis n’ont pas eu peur de joindre leurs voix. Ce n’est pas la première fois, mais cela devient ici significatif. Et le miracle de l’union LR-RN s’est renouvelé jeudi lorsque les députés ont approuvé un moratoire sur les énergies solaires et éoliennes, le RN venant apporter un soutien massif à un amendement LR, face aux bancs dégarnis de la gauche et des groupes macronistes (EPR, MoDem, Horizons).
À ce sujet — Censurer Bayrou dès juillet ? Le PS y pense, le RN aussi et même Renaissance !
La Macronie va-t-elle rompre avec LR ?
Mais ce camouflet, la Macronie, qui n’a rien pu faire contre ses alliés et même certains de ses membres qui ont rejoint le vote RN, ne l’a toujours pas digéré. Et elle l’a fait savoir ce samedi 21 juin par la voix du député Renaissance Pieyre-Alexandre Anglade, président de la commission des Affaires européennes, sur franceinfo. Déplorant le vote de ses alliés LR, il a dénoncé la constitution d’une « forme de socle commun » réunissant la droite, le Rassemblement national et son allié ciottiste UDR sur les questions climatiques. L’expression est savoureuse, émanant d’un membre éminent de ce « socle commun » qui n’est que l’ersatz de majorité sur lequel patine la France depuis un an. « Ce que je note, a fustigé ce tenant du dogme écolo-macroniste, c’est l’alliance sur ce vote, mais aussi sur la suppression des ZFE, sur la suppression du ZAN*, […] sur les pesticides, du parti Les Républicains avec le Rassemblement national. Et donc il y a une forme de socle commun qui est en train de se créer entre LR, le RN et l’UDR sur les questions climatiques, qui est mortifère ». Mais il est allé plus loin, ouvrant des perspectives de divorce : « Nous n’avons pas vocation à bâtir quelque chose de solide et durable dans le temps ». Un divorce que semble aussi assumer Gabriel Attal, patron des députés macronistes dans Le Figaro ce samedi que LR n’est « plus un parti pro-européen, plus vraiment un parti libéral économiquement, pas progressiste sur les sujets de société et pas favorable à la transition écologique ». Alors, qui actera le divorce le premier ?
Un désalignement des planètes qui sent la fin de règne
En fait cette convergence des droites n’est que la traduction parlementaire d’une aspiration des Français, sur les sujets écologiques, mais aussi sécuritaires et régaliens. La figure de Retailleau comme ce vote en sont les symboles éclatants. Un retour au pays réel. Et inversement, la déliquescence du macronisme agit comme une centrifugeuse : tous les alliés racolés pour constituer ce socle commun artificiel, et visiblement bientôt périmé dans les mots de ses concepteurs eux-mêmes, cherchent à s’en détacher. Le PS hier avec sa menace de censure, mais aussi LR et jusqu’à l’intérieur de la Macronie, où la tentation de tourner la page sans attendre 2027 prend chaque jour davantage corps. Alors, à Matignon comme à l’Elysée le tic-tac du compte à rebours doit se faire de plus en plus insistant…
* ZAN : Zéro artificialisation nette
Frédéric Sirgant, dans BV