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#WEBTUBE : L’opération a été baptisée « Midnight Hammer » (« Marteau de Minuit ») par les Américains. Un choix très trumpien, qui évoque l’Amérique conquérante des années Reagan, les bannières étoilées qui claquent au vent, et peut-être aussi les films de la série Marvel. Dans la nuit iranienne (en fin d’après-midi, à l’heure de l’apéro sur la côte est des États-Unis), cinq bombardiers furtifs ont détruit les installations de Natanz, Fordo et Ispahan. La GBU-57, cette bombe dont on nous dit le plus grand bien, a fait son œuvre. Capable de perforer jusqu’à 60 mètres sous la surface de la terre avant d’exploser, cette nouvelle arme n’est détenue que par les États-Unis : ça y est, ils viennent de l’utiliser.
Le droit international ?
Le monde est décidément en train d’évoluer à grande vitesse. Ce monde que, justement, les États-Unis avaient souhaité au sortir de la Seconde Guerre mondiale, notamment lors de la conférence de San Francisco, il y a tout juste 80 ans. Où sont les « dividendes de la paix » ? On ne sait pas. Ce que l’on sait, c’est que les Occidentaux ont reproché et reprochent encore, aux Russes, lorsqu’ils ont envahi l’Ukraine, de violer le droit international. Qu’en est-il lorsqu’Israël ou les États-Unis bombardent un État souverain ? Kaja Kallasa, la « patronne » de la diplomatie de l’Union européenne, a appelé « toutes les parties à faire un pas en arrière, à revenir à la table des négociations et à éviter toute escalade supplémentaire ». Et donc ?
Pourquoi maintenant ?
Quelques incompréhensions subsistent encore, non pas sur la mise en œuvre, qui a été complaisamment « débriefée » par nos amis américains, mais sur le bien-fondé de ces frappes. Sébastien Lecornu, notre ministre de la Défense, affirme aujourd’hui, dans les colonnes du Parisien, que l’Iran possède de l’uranium enrichi à 60 % dans ses centrales. C’est le cas depuis 2003, et il faut que l’uranium soit enrichi à 90 % pour faire des bombes atomiques. Donc pourquoi maintenant ? Par ailleurs, Téhéran affirme que les Iraniens blessés dans ces frappes ne présentent pas de signes de contamination radioactive, ce qui peut vouloir dire qu’il n’y avait pas d’éléments de fabrication de bombes dans les installations qui ont été bombardées. Que croire ?
À ce sujet — [EXCLU BV] Prince Davoud Pahlavi : « Il faut renverser la République islamique d’Iran »
Aux États-Unis, on calme le jeu. Gendarme du monde, l’armée américaine s’est arrogé le droit de décider qui pouvait avoir une bombe atomique. On n’a pas vu la même vigueur face à la Corée du Nord – qui n’a jamais été bombardée. À présent, l’administration Trump se dit prête à négocier avec l’Iran dans le domaine du nucléaire civil – histoire de dire que c’était juste un petit coup de règle, et qu’on peut discuter maintenant.
Un fusil à un coup ?
Le régime islamique est une aberration, une verrue d’obscurantisme stupide dans l’histoire millénaire d’un peuple d’élite – les Perses – qui a donné au monde le zoroastrisme, les Mille et une Nuits, le polo, les échecs, les splendeurs d’Ispahan, et des bataillons de scientifiques dans des disciplines de pointe. Il est peut-être temps, pour le peuple iranien, de renverser cette théocratie ultraviolente, dont le fonctionnement mafieux (notamment celui des sinistres pasdaran, les gardiens de la révolution) contredit les prétendus principes. Et il est évident que la chute de l’Iran sera une bonne nouvelle.
Ce qui est un peu moins évident, c’est le jeu que jouent les États-Unis dans cette affaire. « Midnight Hammer » était-elle juste un fusil à un coup, afin que Trump démontre son indéfectible amitié envers Israël, qui venait de lui faire un appel du pied en reconnaissant que ses avions n’avaient pas de bombes assez puissantes pour frapper en sous-sol ? Peut-être.
Il y a enfin une dernière question : où est la France là-dedans ? Samedi soir, Emmanuel Macron faisait des selfies dans la cour de l’Élysée pour la fête de la musique. Vendredi soir, il proposait un plan de paix totalement irréalisable, d’une naïveté enfantine. Il faut que cet homme parte.
Arnaud Florac, dnas BV