. Yassine a percuté le gendarme Mélanie Lemée à 150 km/h, mais il ne voulait pas la tuer…

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Articles : Juin 2025Mai 2025 – Avril 2025Mar 2025
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#WEBTUBE : Lundi 16 juin 2025  s’est ouvert à Agen le procès de Yassine El Azizi, déjà condamné en 2017 pour trafic de drogue. Que lui est-il reproché cette fois ? D’avoir tué, le 4 juillet 2020, la gendarme de 25 ans, Mélanie Lemée, en refusant de s’arrêter à un barrage routier alors qu’il était poursuivi par des véhicules de gendarmerie depuis plusieurs dizaines de kilomètres. Il a percuté de plein fouet Mélanie Lemée à 149 km/h, la projetant à largement plus de 10 m et la démembrant sous la violence du choc, provoquant sa mort quasi immédiate sur les lieux.

Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’au moment des faits cet individu avait consommé un joint et de la cocaïne (il en avait en plus 150 grammes dans les poches), il n’avait pas de permis et pas d’assurance. Sur ce plan, c’est un récidiviste.

Dans sa fuite le jeune homme va griller plusieurs feux et prendre des rues à contresens, le tout « en faisant preuve d’une grande dextérité », notera le juge. Sur la commune de Port-Sainte-Marie, un barrage de gendarmerie est placé pour l’intercepter et le stopper. Boulevard Voltaire (16 juin 2025) indique : « Mélanie Lemée et l’un de ses collègues se préparent à jeter deux herses afin d’immobiliser le véhicule du fuyard. Alors que le barrage est en place, les deux gendarmes se dirigent sur la voie de gauche auprès de leur voiture. Au dernier moment, le conducteur du véhicule en fuite fait un brusque écart vers la gauche et fauche Mélanie Lemée à 149 km/h. ».

Et BV d’ajouter « Le jeune homme plaide l’accident. Une thèse qui semble démentie par les rapports des experts qui constatent « une vive allure avec une extrême précision et dextérité dans sa conduite pendant plus de 20 km sans exprimer le moindre ralentissement de ses réflexes ». Par ailleurs, Yassine El Azizi, qui n’a ni freiné ni ralenti, aurait disposé « de plus du double de la largeur de son véhicule pour passer sur cette voie de gauche sans percuter la      victime ». ». Et pourtant, il l’a percutée. Volontairement à l’évidence !

L’instruction va durer une éternité… 5 ans (pour le policier impliqué dans la mort de Nahel Merzouk, cela a pris moins de 3 ans). Résultat : comme les 36 mois maximum d’incarcération provisoire sont dépassés, Yassine El Azizi est relâché et placé sous bracelet électronique. Incroyable, mais vrai ! Mais ce n’est pas tout : le juge, malgré tous les éléments indiscutables, ne va pas qualifier son acte de « meurtre » mais de « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Et comme vous l’imaginez, le « tarif » n’est pas le même.

L’article 222-7 du Code pénal dispose : « Les violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sont punies de quinze ans de réclusion criminelle. »

L’article 222-8 du Code pénal dispose : « L’infraction définie à l’article 222-7 est punie de vingt ans de réclusion criminelle lorsqu’elle est commise : … 4° Sur (…) un militaire de la gendarmerie nationale (…) dans l’exercice ou du fait de ses fonctions, lorsque la qualité de la victime est apparente ou connue de l’auteur. ».

La presse parle du risque pour l’auteur des faits d’une peine de perpétuité. Je crois savoir que les faits pourraient être requalifiés, mais je n’en crois pas un mot. Le fait que le juge ne l’accuse pas de « meurtre » est déjà un scandale compte tenu des circonstances de la mort de Mélanie. La durée de l’instruction est un autre scandale, tout comme la remise en liberté de ce « tueur de gendarme ». On va nous dire « mais c’est l’État de droit ». Il faudrait à ce sujet que l’« État de droit » arrête de toujours protéger les « droits » des coupables et pense un peu plus à protéger les victimes.

Par ailleurs, je trouve particulièrement choquant que les juges n’aient jamais à rendre de comptes sur leurs décisions ou actions. C’est l’une des rares professions qui bénéficient d’un tel privilège. Je sais… il y a le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), mais les juges sont entre eux et jusqu’à plus ample informé, cette structure n’est guère redoutée par la magistrature pour ses décisions disciplinaires contre des magistrats. Ils sont entre eux et se jugent entre eux. Pas souvent d’ailleurs.

Pourtant, dans cette affaire, il y aurait matière à demander des comptes au magistrat instructeur. Comment peut-il ne pas qualifier de meurtre ce qui à l’évidence en est un ? Il serait certainement intéressant d’entendre son argumentation. C’est d’autant plus vrai que dans une affaire similaire, la cour avait jugé et condamné à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de vingt ans, Loïc Gékière, pour le meurtre du major Rusig, en novembre 2016 dans l’Ariège. Il avait fait un refus d’obtempérer et écrasé le gendarme après l’avoir percuté. Dans cette affaire, la procédure judiciaire avait duré 2 ans et demi. De novembre 2016 à mai 2019.

Au final, le procès d’Agen se présente très mal. Une procédure interminable avec une accusation qui n’est pas à la hauteur des faits. Quant à Yassine El Azizi, il comparaît libre, caché derrière un masque chirurgical et n’est même pas assis dans le box des accusés.

Florian, le policier qui a tué Nahel Merzouk, passera aux assises pour « meurtre » alors que c’était un flic exemplaire qui n’a fait que son travail, mais pour El Azizi, ce sera pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner » alors que c’est un trafiquant de drogue, conduisant sans permis ni assurance, refusant d’obtempérer et tuant un gendarme à cette occasion. Cherchez l’erreur !

Reste que comme c’est un procès d’assises, ce sont les jurés – c’est à dire le « peuple » – qui va décider du verdict… mais en étant fortement cornaqués par les magistrats. Affaire à suivre, mais d’ores et déjà, de nombreux représentants des forces de l’ordre ont ostensiblement affiché leur écœurement.

On ne peut que les comprendre.

Bernard GERMAIN, Riposte Laïque