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#WEBTUBE : Ceux qui suivent le célèbre « Pentagon Pizza Index » peuvent dire qu’ils avaient vu le coup venir. Jeudi dernier, les États-Unis ont demandé à leur personnel servant en Irak, à Bahreïn et au Koweït de quitter leur pays de résidence. L’index de livraison de pizzas autour du Pentagone s’est enflammé : il répertorie le volume des commandes de pizzas autour du ministère de la Défense américain, signalant immanquablement que la nuit va être longue et que les militaires qui sont de permanence vont avoir besoin de se concentrer sur une opération imminente. Ça n’a pas manqué : des colonnes d’avions de chasse israéliens ont visé des points névralgiques du régime des mollahs, sur le territoire iranien, dont la fameuse installation de Natanz, désormais détruite en surface, et qui permettait d’enrichir l’uranium en vue de produire des bombes atomiques. Dans le même temps, des frappes de drones d’une précision métrique ont tué les principaux responsables militaires iraniens, ainsi qu’un certain nombre de scientifiques nucléaires.
Iran : vers la chute du régime ?
Le coup est dur, pour l’Iran, qui poursuit depuis longtemps un ambitieux programme nucléaire, véritable serpent de mer des relations internationales. Quelques heures plus tard, en guise de réponse, des missiles balistiques ont été envoyés sur Tel Aviv et Jérusalem. Certains ont réussi à percer le « dôme de fer », ce système de protection très puissant qui préserve Israël de l’essentiel des frappes de ses voisins. Les dégâts ne sont pas aussi impressionnants qu’en Iran mais montrent la volonté farouche, côté iranien, de répliquer à l’État hébreu – « l’entité sioniste », comme l’appelle l’Iran. L’ONU est aux fraises. L’Occident observe un silence pusillanime. Les États-Unis soutiennent à fond le régime de Netanyahou. Bref, chacun est à sa place.
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On pourra se dire qu’il est curieux que la Corée du Nord n’ait pas été frappée par quiconque, que le Pakistan ait pu développer son propre programme mais que l’Iran soit exclu de cette course nucléaire. On pourra également se demander de quel droit Israël considère, sur la base d’un « enjeu vital », que c’est une bonne idée de frapper l’Iran. Cela étant dit, l’État hébreu donne une nouvelle fois des leçons de professionnalisme au monde. Après l’épisode des beepers du Hezbollah, voici cette opération parfaitement réussie, sans doute appuyée sur un réseau de traîtres au sein de l’appareil d’État iranien et sur de minutieuses reconnaissances en amont, qui a détruit par surprise des infrastructures critiques et éliminé des personnages clés du régime. Le régime islamiste complètement fou qui, à Téhéran, dirige un pays millénaire, héritier d’une des plus brillantes civilisations de l’humanité, a du plomb dans l’aile. On ne peut que s’en réjouir.
Et l’Europe ? Et la France ?
Et maintenant ? L’Europe, et plus encore la France, est sidérée, hébétée, incapable de réagir. La France a peur de sa « rue arabe ». Elle ne défendra pas ouvertement Israël. Emmanuel Macron, dans sa conférence de presse de vendredi soir, a tout de même rappelé « le droit d’Israël à se protéger », ajoutant : « La marche vers l’arme nucléaire par l’Iran menace la région, l’Europe et plus généralement la stabilité collective. » Netanyahou, lui, a besoin d’une succession de guerres pour se maintenir au pouvoir. Trump, de son côté, joue peut-être avec lui, face à l’Iran, le vieux numéro du bon flic et du méchant flic. En Iran, le régime, qui chancelle depuis longtemps et ne s’en tire que dans un bain de sang, joue sa survie. S’il apparaît faible, il est mort. S’il monte aux extrêmes, il peut entraîner toute la région dans le chaos. Une nouvelle fois, c’est de la poudrière orientale – comme jadis de celle des Balkans – que risque de partir un conflit mondial. Le monde retient son souffle et le rééquilibrage du monde se poursuit.
Arnaud Florac, dans BV