. Assemblée nationale : coup de pression sur les journalistes de Frontières

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Articles    : Avril 2025Mar 2025Fev 2025Jan 2025 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews Music 24/24 : http://DJMUSIC.fr

°° WEBTUBE : À l’Assemblée nationale, temple de la démocratie, tous les journalistes ne sont pas les bienvenus. Ce mercredi 9 avril, ceux du média Frontières étaient présents pour couvrir une manifestation des élus et des attachés parlementaires de la gauche. Une manifestation, avec des drapeaux de la CGT, concernant, justement, les journalistes de Frontières : « Nous exigeons immédiatement le retrait de l’accréditation de Frontières sur notre lieu de travail », réclamaient les élus et les collaborateurs LFI, accusant le média d’Erik Tegnér de les mettre en danger.

« On a nos cartes de presse »

Le journaliste Jordan Florentin, présent sur place et pris à partie, raconte à BV : « On est venus car on refuse d’être exclus ou chassés de l’Assemblée parce que Mathilde Panot ne veut pas qu’on y soit. […] On a nos cartes de presse, on est accrédité, donc, on a parfaitement le droit d’être présents. Et ça nous paraissait normal de venir aujourd’hui pour couvrir l’événement organisé par des collaborateurs LFI contre Frontières. »

Mais leur présence professionnelle a été perçue comme une provocation. À la fin des discours, Louise Morice, Jordan Florentin et David Alaime, les trois journalistes de Frontières, ont été intimidés, voire bousculés, par certains élus parmi lesquels Arthur Delaporte (Parti socialiste), Jean-Paul Lecoq (Parti communiste), Carlos Martens Bilongo (La France insoumise) ainsi que Raphaël Arnault (La France insoumise). Jordan Florentin raconte : « Raphaël Arnault est venu me glisser à l’oreille : “Alors, ça va, tu te sens en sécurité, ici ?” Il nous a fait signe de dégager et nous a lancé des gestes antifa face caméra ». Louise Morice, qui filmait avec son téléphone, s’est trouvée plaquée contre un mur, expliquant qu’elle ne faisait que son travail de journaliste face aux députés présents qui lui ordonnaient de quitter les lieux. « Louise a été bloquée contre un mur, elle ne pouvait plus bouger » raconte Jordan Florentin. Coincée par Claudia Rouaux (PS), Louise Morice aurait alors déclaré : « Vous me faites mal », ce à quoi l’élue socialiste d’Ille-et-Vilaine aurait rétorqué : « Eh bah, dégage ! » « Tout ça se passait devant les yeux de Mathilde Panot », s’indigne Jordan Florentin.

Après cette séquence, les journalistes de Frontières ont été escortés vers la sortie par la sécurité : « On aurait aimé rester jusqu’au bout de la manifestation, mais des agents de sécurité de l’Assemblée nous ont dit : “Pour votre sécurité, il faut sortir, ça va devenir ingérable”. Nous avons donc été exfiltrés et conduits jusqu’à notre voiture par des policiers. »

Après cette bousculade et ce coup de pression, les journalistes de Frontières disent ne pas être découragés et être déterminés à continuer leur travail. Frontières annonce son intention de porter plainte.

Soutien massif des élus de droite

Dans l’Hémicycle, les députés de droite s’offusquent et réagissent. Ils demandent à Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, des sanctions à l’égard des députés et des collaborateurs en cause. Laurent JacobelliBrigitte BarègesNicolas MeizonnetHanane Mansouri, Julien Odoul, Caroline Parmentier… Tous ont exprimé leur soutien aux équipes de Frontières au nom de la liberté de la presse et de la liberté d’expression. Ils refusent que l’Assemblée nationale devienne une « ZAD ». Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a également exprimé son soutien au média, sur X. De nombreux députés se sont également rendu dans l’Hémicycle avec, en main, le nouveau magazine hors-série du média : « LFI, le parti de l’étranger ».

Yaël Braun-Pivet a finalement régi par voie de communiqué. « L’Assemblée nationale n’est pas un lieu de mise en scène ni de provocations. La liberté de la presse y est garantie, dans le respect des règles qui assurent le bon fonctionnement démocratique de l’institution. »

Raphaelle Claisse, dans BV